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La diversité des systèmes de Morale est-elle compatible avec l'universalité de la morale ?

Publié le 15/05/2020

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« La diversité des systèmes de Morale est-elle compatible avec l'universalité de la morale? Position de la question. Les systèmes de Morale édifiés par les philosophes sont très divers.

Les uns mettent l'accent sur l'idée de Devoir et sur l'aspect obligatoire de la Morale; les autres se fondent sur l'idée du Bien; d'autresencore font appel à un « instinct de vie », à un « élan vital » d'où ils prétendent dériver la moralité.

Les unss'appuient sur toute une métaphysique; les autres, comme celui de KANT, s'efforcent de s'en affranchir, tout enfaisant de la loi morale l'expression d'un « noumène » inconnaissable.

Les uns, enfin, sont d'inspiration rationaliste;les autres se présentent comme purement empiriques.

On peut donc se demander légitimement si cette diversité estcompatible avec l'universalité de la Morale. I.

Rôle des systèmes. Pour pouvoir répondre à cette question, il faut d'abord bien comprendre quel est, en Morale, le rôle des systèmes.A.

— Lucien LévY-BRUHL a montré, dans La Morale et la science des moeurs, que les systèmes moraux sont toujoursplus ou moins tributaires, au moins dans leurs applications pratiques, de la conscience morale commune de leurtemps (Ouv.

cité, p.

35-41).

Certes, ils ne sont pas le simple reflet de la moralité courante : le philosophe interprètecelle-ci selon ses conceptions propres; mais cette interprétation est toujours plus ou moins influencée par les idéesrégnantes. B.

— Il y a lieu toutefois de mettre l'accent, beaucoup plus que ne l'ont fait LévY-BRUHL et l'école sociologique, surcet élément personnel de l'interprétation du philosophe.

Déjà la conscience courante fait parfois preuve de quelqueindépendance à l'égard des règles de la morale courante.

A plus forte raison, la pensée philosophique, en tant quepensée réflexive, manifeste-t-elle vis-à-vis de ces règles une originalité propre qui explique aussi, en partie, lavariabilité des systèmes. C.

— Ajoutons enfin que la moralité, tout en relevant surtout de la raison comme faculté rectrice de notre conduite,fait appel à tous les éléments de la spiritualité humaine : sentiments, volonté et même certaines tendancesfondamentales.

Il n'est pas étonnant que le philosophe privilégie tantôt l'un, tantôt l'autre de ces éléments. II.

Variabilité et universalité. A.

— On aperçoit dès lors comment cette variabilité peut se concilier avec l'universalité de la morale.

A l'effort despiritualisation déjà à l'ouvre dans le développement de la conscience, la pensée philosophique ajoute un effort deprise de conscience, de clarification, en même temps que de systématisation et de rationalisation.

Ce double effortn'aboutit pas, sans doute, à des règles immuables et codifiées une fois pour toutes.

Mais il tend vers lareconnaissance d'un ordre de valeurs universelles, et l'on peut constater, comme l'ont fait L.

LévY-BRUHL (ouv.

cité)et, avant lui, Victor BROCHARD, que, tout en différant sur les principes, les systèmes moraux se retrouvent souventd'accord sur les applications pratiques : « A ne considérer que les conclusions auxquelles ils aboutissent, presquetout les systèmes de Morale sont d'accord, au moins sur l'essentiel.

L'homme de bien dont la Morale antique trace leportrait idéal n'est pas très éloigné de l'honnête homme tel que le conçoit le monde moderne, et celui qui seconformerait strictement aux préceptes de la Morale utilitaire ne serait pas, dans sa conduite, très différent dukantien le plus convaincu » (BROCHARD, Études de philos.

ancienne et de philos.

moderne, p.

506).— Toutefois, ces valeurs universelles tendent à se déterminer en fonction des exigences du milieu et du moment.Comme l'a écrit J.

MARITAIN (Autour de la nouvelle Déclaration universelle lies Droits de l'homme, p.

64), « nouscomprenons alors comment un certain ordre idéal, enraciné dans la nature de l'homme et de la société humaine,peut imposer des exigences morales partout valables au monde de l'expérience, de l'histoire et du fait et fonder pourla conscience [ajoutons : et pour la réflexion philosophique] comme pour la loi écrite le principe permanent et lesnormes premières et universelles du droit et du devoir.

Nous comprenons du même coup comment la loi naturelledemande à se compléter, selon la variété des circonstances et des moments, par les dispositions contingentes de laloi humaine et comment la conscience que les groupes humains [et même les philosophes] prennent des obligationset des droits enveloppés dans la loi naturelle elle-même se développe lentement et péniblement en dépendance dudegré d'évolution du groupe et, tout en étant sujette à toutes sortes d'obscurcissements, progresse en définitive aucours de l'histoire et n'aura jamais fini de s'enrichir et de se préciser ». Conclusion. La diversité des systèmes de Morale est parfaitement compatible avec l'universalité de la morale, pourvu que celle-ci soit conçue sous une forme dynamique et non sous la forme de préceptes immuables etcristallisés.. »

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