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La discipline

Publié le 15/05/2020

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Ci-dessous un extrait traitant le sujet : La discipline Ce document contient 2576 mots soit 6 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Philosophie.

« Introduction : La discipline peut se définir comme l'ensemble des règles de conduite qui régissent une collectivité, ungroupe en vue d'assurer son bon fonctionnement.

Elle est une obéissance à des règles et se manifeste par l'adoptiond'un comportement approprié.

Elle est une contrainte, en tant que redressement, mais aussi une libérationnotamment du jeu des désirs en tant qu'elle prend une forme ascétique.

Et c'est bien l'enjeu ici de la notion dans lamesure où elle se situe sur la jonction ou plus exactement au cœur de la tension contrainte – liberté.

En effet, si ladiscipline a pour but de former et de perfectionner ce qui laisse entrevoir son rôle en morale, il n'en reste pas moinsqu'elle peut être le signe d'un asservissement, d'une mécanisation du corps et de l'esprit, donc d'une automatisationsomnambulique devenant alors un formatage plutôt qu'un perfection.

Il s'agira alors de s'interroger sur le sens, lavaleur et le fondement de la discipline.

(Compte tenu de la nature même du sujet qui utilise le déterminant « la » aulieu de « une » nous ne traiterons donc pas de l'acception de discipline comme branche d'une science ; cependant,il est possible d'en voir un aperçu dans la 1 ère partie). Si la discipline est en effet utile, voire a une utilité négative en tant que perfectionnement et contraintevis-à-vis des penchants et du despotisme des désirs donc en vue de la libération et de l'autonomie de la volonté(1ère partie), il n'en reste pas moins qu'elle est quelque peu aveugle, cachant mal son rapport au dressage et son automatisme, qui dès lors peut être le plus simple et plus pur asservissement possible (2 nd partie) faisant entrer le concept de discipline en conflit avec lui-même à travers la prisme de la tension entre libération et contrainte.

Dèslors il nous faudra envisager la possibilité de résoudre ce conflit afin de saisir positivement ce concept (3 ème partie). I – La discipline comme utilité négative a) La discipline est le moyen pour un éducateur d'obtenir une action ou un changement de comportement sur unsujet.

Ainsi, comme le propose Kant dans la Critique de la raison pure : « La contrainte qui réduit et finit par extirper le penchant persistant qui nous porte à nous écarter de certaines règles s'appelle discipline.

»Principalement donc la discipline est un concept lié à la notion de contrainte.

Elle est donc d'un usage négatif si l'onpeut dire.

Elle forme un obstacle à certains penchants afin de redresser l'homme aussi bien physiquement quemoralement dans le cas du sport ou de l'ascèse morale.

C'est pourquoi la discipline ou « culture de la discipline estnégative et consiste dans la libération de la volonté du despotisme des désirs.

» comme le dit Kant dans la Critique de la faculté de juger .

Elle vise donc l'autonomie du sujet et son perfectionnement.

Et c'est pour cela qu'elle est nécessaire dans l'éducation.b) En effet, dans ses Réflexions sur l'éducation , Kant remarque qu'il est primordiale en vue du bien de tous, notamment dans la communauté civile que les enfants aient une discipline, afin qu'ils soient de bons sujets et debons citoyens.

Mais l'essentiel est de voir que cette culture de la discipline joue un rôle moralisateur puisqu'elletende à l'autonomie de la volonté, c'est-à-dire à la détermination de la volonté par ses propres représentationssuivant les règles de la raison comme on peut le saisir dans la Critique de la raison pratique .

La contrainte qu'exerce donc la discipline a donc pour but le perfectionnement de l'homme, suivant une ligne asymptotique.

Et de ce pointde vue, le travail apparaît comme le paradigme de cette discipline comme le développe Kant dans ses Réflexions sur l'éducation .

Le travail définit l'homme.

Le travail, c'est d'abord l'obéissance donc la discipline du corps et de l'esprit. Seul un concept synthétique liant obéissance et liberté, contrainte et violence, peut fonder réellement l'éducation.Il nous paraît que Kant indique ce concept synthétique dans l'idée de travail.

Dès lors, Kant affirme : « il est de laplus haute importance que les enfants apprennent à travailler.

L'homme est le seul animal qui doit travailler ».

Or lagrande leçon de l' Idée d'une histoire universelle d'un point de vue cosmopolitique est que le sens concret de l'homme – ce qui le sépare de tout le reste de la création, est le travail : « Ce devrait être son œuvre propre ditKant parlant de l'homme, que d'inventer ses moyens d'existence, son habillement, sa sécurité et sa défenseextérieure, tous les divertissements qui peuvent rendre la vie agréable, son intelligence, sa sagesse même, etjusqu'à la bonté de son vouloir ».

Dans le travail, comme formation de l'homme, la raison apparaît historique.

Dans letravail aussi, comme formation du monde, l'histoire apparaît rationnelle.

Modifiant le monde, l'homme se modifie aussilui-même ; il cultive le monde et du même coup se cultive.

La soumission au réel, l'histoire, réalise la raison ;inversement la raison devient historique et concrète en travaillant.

La philosophie de l'éducation découvre sonprincipe au plus profond de la pensée de l'histoire : l'homme est œuvre de soi.

Ainsi à travers la discipline sedéveloppe l'idéal des Lumières selon la formule : « sapere aude » que l'on trouve dans l'article Qu'est-ce que les Lumières ? Nonobstant la discipline de penchants ne doit pas être exagérée, elle doit aller de pair avec une âme joyeuse (si l'on veut, comme c'est souhaitable pour que la vertu conserve toutes ses forces, que le devoir soit« aimé ») ( Doctrine de la vertu ). c) Cependant, il faut pas négliger le fait que la discipline ne s'inscrit pas seulement dans une acception morale ouphysique, mais aussi transcendantale.

En effet, comme le note Kant dans la Critique de la raison pure : Il n'y a pas que le tempérament, les talents etc., qui aient besoin d'une discipline, mais aussi la raison (« à qui il incombe enpropre de prescrire sa discipline à toutes les autres tendances » puisque la raison fixe les règles dont la volonté sefait une représentation).

Par cette discipline, la raison spéculative doit se prémunir contre le jeu frivole qui substitueaux concepts les fictions de l'imagination.

Mais ce n'est pas dans son usage empirique que la raison a besoin d'unediscipline, mais bien dans ses tentatives d'un « usage transcendantal » c'est-à-dire d'une discipline de la raison purequi « réfrène son penchant à s'étendre au-delà des étroites limites de l'expérience possible et la préserve dudébordement et de l'erreur.

» C'est en ce sens que la discipline est d'une utilité négative.

La discipline n'est pas unesimple censure qui n'aurait qu'à traiter des erreurs isolées, mais c'est à tout un système d'illusions et de leurresauquel doit faire face la raison par le moyen de la discipline.

La discipline est alors une législation négative,notamment un système de précaution et d'examen de soi « devant lequel aucune apparence sophistique et fausse. »

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