La destruction de la ville de Dresde

« La destruction de la ville de Dresde Pour briser définitivement les dernières résistances allemandes, les Alliés effectuent de gigantesques bombardements sur certaines villes d'Allemagne. Dresde, l'une des dernières victimes, est rasée en totalité. Dans la nuit du 13 au 14 février 1945, la Royal Air Force bombarde la ville de Dresde.

Le lendemain, les Américains prennent le relais.

La "Florence de l'Elbe", comme on appelle la ville, avec ses vieux quartiers - le Zwinger, la Hofkirche - et la cathédrale, est presque entièrement détruite, alors qu'elle ne constituait qu'un objectif industriel mineur.

Les estimations du nombre des victimes font état d'environ 245000 morts. L'attaque aérienne de Dresde commence par une première vague de 244 bombardiers britanniques, suivie par une seconde vague de 529 appareils.

Le lendemain, 450 B17 américains bombardent à leur tour la métropole de la Saxe. Jusque-là, les habitants de Dresde se sentent en relative sécurité dans leur ville, celle-ci n'étant proche d'aucun centre industriel important.

De plus, la valeur monumentale et culturelle de la cité leur semble une garantie suffisante pour espérer que les Alliés l'épargneront.

Aussi la défense antiaérienne a-t-elle été envoyée sur le front de l'Est. De plus, la ville accueille alors environ 500000 réfugiés de Silésie, chassés par l'avance de l'armée Rouge et quelque 26000 prisonniers de guerre qui vivent dans des baraquements à la périphérie.

Tous sont livrés, presque sans abri, aux bombes explosives des Britanniques, qui arrachent les toits des maisons et aux 650000 bombes incendiaires qui provoquent un gigantesque incendie. Le lendemain, les "forteresses volantes" des Américains lancent de jour, à l'aveuglette, 771 tonnes de bombes sur une ville en flammes.

L'asphalte des rues brûle; la fumée asphyxie les personnes réfugiées dans les abris souterrains. Afin de stopper les épidémies, de nombreux morts sont ensevelis dans des fosses communes ou immédiatement brûlés. L'attaque aérienne sur Dresde représente une triste et tardive réponse à un nouveau type d'agression.

Celui-ci est inauguré avec la bataille d'Angleterre et les bombardements du coeur de Londres par la Luftwaffe, qui tentent de briser la résistance de la population anglaise alors qu'elle n'a pas pu obtenir la suprématie aérienne sur la Manche et la côte Sud de l'Angleterre. La première étape de cette tactique fatale est la destruction de la ville de Coventry, au nord de l'Angleterre, en novembre 1940.

Puis vient le "Blitz" sur Londres, qui voit son apogée avec les V1 et les V2. L'opinion publique anglaise réclame donc des représailles pour faire payer à l'Allemagne de telles horreurs.

Arthur Travers Harris, chef des escadrilles de bombardiers britanniques, défend l'idée qu'il faut épuiser le peuple allemand par des bombardements répétés de la population civile, comme ceux que l'Angleterre a subis.

Les villes de Lubeck, Hambourg, Cassel, Cologne, entre autres, seront les victimes de cette tactique difficile à justifier encore aujourd'hui.

Dresde est devenue, avec ses morts plus nombreux qu'à Hiroshima, le symbole de l'atrocité de la guerre contre les civils.. »