La curiosité
Publié le 16/05/2020
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«
Introduction. La curiosité est la tendance qui pousse l'être à connaître pour le plaisir de connaître.
Cette tendance, qui fournit un sujet d'étude au psychologue, joue un rôle important dans la vie scientifique ; et elle a étédiversement appréciée au point de vue moral.
1re partie. — Etude psychologique.
A.
— C'est un penchant égoïste.
L'être cherche d'abord à connaître pour agir ; puis, quand il a échappé à latyrannie du danger et du besoin, il cherche à connaître par curiosité.
Il consacre à cette recherche un superflud'activité.B.
— Ainsi la curiosité s'apparente au jeu ; elle est un jeu de l'attention (Groos).C.
— Comme l'attention elle-même, elle s'applique surtout à ce qui est à la fois relativement nouveau etrelativement ancien, à « l'ancien dans le nouveau » (James).
2e partie. — Psychophysiologie.
Les gestes de curiosité sont les gestes mêmes de l'attention perceptive.
3e partie. — Psychologie comparée.
La curiosité prend des formes différentes:
A.
— chez les animaux, du moins chez les animaux supérieurs (singe, chien, chat) ;B.
— chez l'homme aux différents âges;
a) chez l'enfant (générale, — âge questionneur, selon James Sully, — mais superficielle et facile à satisfaire) ;b) chez l'adolescent (plus spécialisée) ;c) chez Y adulte (grandes différences selon la culture);d) chez le vieillard (atténuée ou puérile) ;
C.
— selon les sexes.
4e partie.
— Point de vue de la philosophie scientifique.
La curiosité joue un grand rôleA.
— dans la connaissance dite vulgaire ;B.
— dans la connaissance scientifique (selon Ed.
Claparède, le savant garde la curiosité de l'enfant par delà lecataclysme universitaire).C.
— Appréciation :a) elle peut, occasionnellement, conduire à certains excès (expériences cruelles sur les animaux et les hommes) ;b) ou pousser à un dilettantisme infécond ;c) mais ce sont des cas exceptionnels; en générai elle est au point de vue intellectuel, éminemment bienfaisante.
5e partie.
— En est-il de même au point de vue moral ? A.
— La curiosité a été généralement blâmée (Psyché, Eve) ; elle peut:a) aboutir à l'indiscrétion, attenter à la liberté d'autrui ;b) conduire à la médisance ;c) alimenter la jalousie.
B.
— Et cependant elle peut aussi:a) être une preuve d'intérêt ; une manifestation de sympathie ;b) se prolonger par des actes de secours, des manifestations de bienveillance.
Conclusion. — Dans l'ensemble, la curiosité est une tendance plus favorable que fâcheuse.
Il ne faut, chez l'enfant, combattre que ses excès.
En principe, il faut l'encourager et l'utiliser.
Il serait souhaitable, par exemple,que toute leçon fût une réponse à une question que s'est posée la curiosité de l'enfant ou de l'adolescent1..
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