La CongrégationP our une rechristianisation de la FranceL a réaction cléricale qui accompagne laRestauration multiplie les organisationspieuses et les bonnes oeuvres.
Publié le 18/05/2020
Extrait du document
«
1 / 2 La Congrégation
Pour une rechristianisation de la France 1801-1830
La réaction cléricale qui accompagne la
Restauration multiplie les organisations
pieuses et les bonnes œuvres.
Parmi celles-ci, la Congrégation apparaît
toute-puissante aux contemporains.
Les
libéraux dénoncent son pouvoir occulte
dont, en fait,
ils discernent mal l'étendue
en raison du secret dont s'entoure
1 'association.
La Congrégation, fondée en 1801 par
un ancien jésuite,
le père Bourdier
Delpuits, est dissoute en 1809 pour
avoir propagé clandestinement la bulle
d'excommunication fulminée contre
Napoléon lors de l'occupation
de Rome.
Reconstituée en 1814 sous la direction
d'un autre jésuite,
le père Ronsin, elle
regroupe les jeunes gens pieux et beau
coup de nobles,
de personnalités ecclé
siastiques, d'hommes politiques très en
vue: les frères Montmorency, le prince
de
Polignac, le nonce apostolique, le préfet de police Delavau et son secrétai
re.
Selon A.
Dansette, la Congrégation
a au maximum 2373 adhérents à
Paris et une soixantaine de filiales en pro
vince.
Dans la capitale, les congréganistes
se retrouvent tous les quinze jours, rue du
Bac, au séminaire des Missions étrangè
res;
ils y assistent à la messe, au sermon
et communient.
Ils participent aussi à une multitude d'œuvres religieuses et
sociales destinées à rechristianiser le pays: la Société des bonnes œuvres se consacre aux hôpitaux, à l'enfance et
aux prisonniers; la Société catholique
des bons livres compte
8000 souscrip
teurs et diffuse 800000 volumes édi-fiants;
la Société des bonnes études fait
des conférences; la Société pour la pro
pagation de la
foi réunit plus de 50 000 membres en 1830.
A travers les personnalités qu'elle
regroupe et les sociétés qu'elle contrôle,
la Congrégation a une réelle influence
politique.
Cependant, l'opposition, en
l'assimilant à une vaste conspiration des
ultras pour infiltrer les rouages
de l'Etat,
se trompe sur son compte; il est vrai que
l'opinion est influencée par un pamphlet
anticlérical du comte de Montlosier,
paru en 1826.
En effet, certains congré
ganistes sont aussi affiliés à des sociétés
royalistes autrement plus actives,
comme celle des
«Chevaliers de la foi)), société secrète fondée en 1810 par le comte de Bertier sur le modèle de la
franc-maçonnerie.
Le ministre Villèle en
est membre; il suffit qu'il lève un cou
teau d'ivoire à la Chambre pour que les
conversations des affidés dominent la voix de l'orateur indésirable.
Mais les «Chevaliers)) ne forment plus qu'une
association d'assistance mutuelle, con
trairement au vœu de leur fondateur qui
obtient
sa dissolution en 1826.
Après la révolution de 1830, les mem
bres de la Congrégation se dispersent
à leur tour, mais on surestimera encore
longtemps leur influence.
2 / 2.
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