La Bruyère dans Caractères : « Tout est dit... »
Publié le 19/12/2021
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«
La Bruyère était classique : partisan résolu des anciens, il était persuadé qu'ils ont tout
dit sur la nature humaine.
De plus, il venait après Pascal et La Rochefoucauld.
De là cette
affirmation modeste au début des Caractères : « Tout est dit...
»
I.
Cette pensée s'explique par la théorie classique.
1.
L'homme, en son fond, ne change guère.
Les analyses des anciens moralistes restent
toujours aussi vraies, parce qu'ils se sont attachés surtout à ce qu'il y a en nous d'éternel
et de permanent.
Nous nous retrouvons dans Plutarque, Sénèque, Théophraste.
Nous
n'avons donc qu'à les étudier, si nous voulons nous mieux connaître nous-mêmes, et les
imiter, si nous voulons peindre l'homme à notre tour, d'autant plus qu'ils ont joint la
perfection de la forme à la profondeur et à la vérité de l'observation.
2.
C'est ce qu'ont fait tous nos classiques; leur humanisme est fondé sur ce principe de
l'immutabilité de la nature humaine.
Venant après tant de grands écrivains, La Bruyère
pouvait affirmer sincèrement qu'il n'avait plus qu'à glaner.
Il peindra l'homme et la
société, en notant ce qui est particulier à son temps.
Car si l'âme humaine reste
identique, si les passions et les sentiments sont semblables, les costumes, les modes, les
habitudes changent.
Enfin il se montrera, et cela est toujours possible, original dans la
forme.
II.
Cette idée est d'ailleurs discutable.
1.
Le XVIIIe siècle mettra en lumière Vidée de progrès, en se plaçant surtout au point de
vue scientifique.
Nous ne nous représentons pas le monde comme les anciens.
Et cela
n'est pas sans amener de notables changements non seulement dans nos idées, mais
même dans nos sentiments.
Pour ce qui concerne les moeurs, s'il n'y a pas eu progrès, il
y a eu, au moins, évolution.
Si on compare l'humanité à un seul homme, comme l'ont fait
Pascal et Fontenelle, et si les anciens constituent la jeunesse du monde, ce ne sont pas
seulement nos connaissances qui se sont accrues, c'est notre esprit, notre imagination,
notre coeur qui se sont transformés, comme dans un individu qui passe de la jeunesse à
l'âge mûr.
2.
Des transformations plus importantes encore avaient été apportées par le
Christianisme, qui a vraiment renouvelé l'âme humaine : sentiments, aspirations, vertus,
vices : charité, humilité, désir de l'infini, hypocrisie...
(cf.
Mme de Staël et
Chateaubriand)....
Polyeucte, Tartuffe, Andromaque et Iphigénie de Racine.
Même ceux
qui rejettent le christianisme ont subi son empreinte....
(Michelet, Renan, Baudelaire.)
3.
Enfin le XIXe siècle nous a fait connaître des civilisations et des religions différentes.
On a essayé de pénétrer dans la psychologie des primitifs, des Chinois, des Musulmans,
des Hindous, etc.
Nos horizons se sont élargis, la connaissance du coeur humain en a
profité...
et la littérature aussi.
(Leconte de Lisle, Loti, etc.)
Sans doute les ressorts de l'âme humaine sont partout essentiellement les mêmes,
comme partout le corps humain est constitué des mêmes membres et organes
semblablement- disposés.
L'idée sur laquelle est fondé l'humanisme n'est pas une
chimère.
« II y a dans l'homme, comme dit Chateaubriand, deux hommes : l'homme de
son siècle, l'homme de tous les siècles.
» Mais on aurait tort de croire que les différences
entre races, époques et civilisations, sont superficielles.
L'âme humaine est complexe et
profonde, on n'en a jamais achevé l'étude.
Il reste encore bien des découvertes à faire.
Il
s'en fait de beaucoup qu'en ce qui concerne les moeurs, tout soit dit..
»
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