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LA BRUYÈRE

Publié le 09/12/2021

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De famille bourgeoise, aîné de huit enfants, JEAN DE LA BRUYÈRE fit de solides études, devint avocat, puis ayant hérité d'un oncle, il acheta, en 1673, une charge de trésorier des finances dans la généralité de Caen. Grâce aux revenus de cette charge, il put vivre à l'aise, sans être astreint à aucune obligation professionnelle et sans avoir même à quitter Paris. On ne sait à peu près rien sur ses années de jeunesse. Il était plutôt laid, avec une grosse tête, un visage triste, des manières gauches. Resté célibataire, il avait le temps d'étudier, d'observer et d'écrire. Il s'était fait des relations dans les milieux ecclésiastiques et littéraires. Sur la recommandation de Bossuet, il fut désigné, en 1684, comme précepteur du petit-fils de Condé, le duc de Bourbon. Fonction ingrate : le jeune duc était paresseux, orgueilleux, indocile, perpétuellement sollicité par les réceptions et les fêtes. Une fois son préceptorat terminé (décembre 1686), La Bruyère accepta de rester chez les Condés comme « gentilhomme de M. le duc ». Il suivait dans chacune de leurs résidences, Paris, Chantilly, Versailles, « les Altesses auxquelles il appartenait ». Assurément, la comédie humaine qui se déroulait sous ses yeux avait de quoi le passionner. Mais la contre-partie était cruelle. « Pendant tout le temps qu'il a passé dans la maison de M. le duc, écrit un contemporain, on s'y est toujours moqué de lui. » En 1688, il publia Les Caractères. Ce livre excita d'autant plus la curiosité qu'il prêtait à des interprétations malveillantes. Il connut un énorme succès. Pourtant c'est seulement en 1693, après deux échecs, que La Bruyère fut élu à l'Académie. Dans la querelle des anciens et des modernes, il prit parti pour les anciens. Par amitié pour Bossuet autant que par conviction personnelle, il s'était mis à écrire des Dialogues sur le quiétisme, quand il fut frappé de mort subite.

« LA BRUYÈRE (1645-1696) De famille bourgeoise, aîné de huit enfants, JEAN DE LA BRUYÈRE fit de solides études, devint avocat, puis ayant hérité d'un oncle, ilacheta, en 1673, une charge de trésorier des finances dans la généralité de Caen.

Grâce aux revenus de cette charge, il put vivre à l'aise,sans être astreint à aucune obligation professionnelle et sans avoir même à quitter Paris.

On ne sait à peu près rien sur ses années dejeunesse.

Il était plutôt laid, avec une grosse tête, un visage triste, des manières gauches.

Resté célibataire, il avait le temps d'étudier,d'observer et d'écrire.

Il s'était fait des relations dans les milieux ecclésiastiques et littéraires. Sur la recommandation de Bossuet, il fut désigné, en 1684, comme précepteur du petit-fils de Condé, le duc de Bourbon.

Fonction ingrate: le jeune duc était paresseux, orgueilleux, indocile, perpétuellement sollicité par les réceptions et les fêtes.

Une fois son préceptoratterminé (décembre 1686), La Bruyère accepta de rester chez les Condés comme « gentilhomme de M.

le duc ».

Il suivait dans chacune deleurs résidences, Paris, Chantilly, Versailles, « les Altesses auxquelles il appartenait ».

Assurément, la comédie humaine qui se déroulaitsous ses yeux avait de quoi le passionner.

Mais la contre-partie était cruelle.

« Pendant tout le temps qu'il a passé dans la maison de M.le duc, écrit un contemporain, on s'y est toujours moqué de lui.

» En 1688, il publia Les Caractères.

Ce livre excita d'autant plus la curiosité qu'il prêtait à des interprétations malveillantes.

Il connut un énorme succès.

Pourtant c'est seulement en 1693, après deux échecs, que La Bruyère fut élu à l'Académie.

Dans la querelle des ancienset des modernes, il prit parti pour les anciens.

Par amitié pour Bossuet autant que par conviction personnelle, il s'était mis à écrire desDialogues sur le quiétisme, quand il fut frappé de mort subite. Les Caractères. La première édition parut, en 1688, sans nom d'auteur, sous ce titre : Les Caractères de Théophraste traduits du grec, avec les Caractèresou les Moeurs de ce siècle.

Théophraste est un philosophe grec, disciple d'Aristote.

La Bruyère n'eut qu'assez tard l'idée de faire cettetraduction, qui lui permettait de s'abriter derrière l'autorité du moraliste grec.

On suppose que Les Caractères furent commencés vers1677.

De 1688 à 1696, ils eurent neuf éditions.

Dans l'intervalle, ils avaient triplé d'importance. Le livre compte seize chapitres, dont l'ordre n'est pas indifférent, les quinze premiers ayant pour aboutissement le seizième (Des espritsforts), « où l'athéisme est attaqué et peut-être confondu ». I.

Des ouvrages de l'esprit : généralités sur l'art (l'écrire.

(L'écrivain doit s'attacher « à bien définir et à bien peindre »).

Jugements sur lesgenres littéraires et sur les écrivains des x vie et xvii siècles.

- — II.

Du mérite personnel : il consiste à « se faire valoir par des choses quine dépendent point des autres s.

— Dans les chapitres III (Des femmes) et IV (Du coeur), La Bruyère laisse voir le côté tendre de sanature et constate avec amertume l'illogisme (le nos sentiments.

- V.

De la société et de la conversation : il y a un art (l'être sociable,mais peu de gens le pratiquent et le sage est souvent tenté d'éviter le monde.

— Les chapitres VI (Des biens de fortune), VII (De la ville),VIII (De la cour), ix (Des grands), X (Du souverain ou de la république) relèvent de la critique sociale.

— Les quatre chapitres suivants, XI(De l'homme), XII (Des jugements), XIII (De la mode), XIV (De quelques usages), trahissent surtout les préoccupations du moraliste etsoulignent nos contradictions, nos sottises nos manies; mais la critique sociale y reste présente et le chapitre xiv pourrait aussi biens'intituler : de quelques abus.

- .

XV.

De la chaire : sur l'éloquence religieuse, La Bruyère a les mêmes Idées que Bossuet.

— XVI.

Desesprits forts : critique du libertinage intellectuel. LA BRUYÈRE DANS SON ŒUVRE A travers ce livre pourtant discret, l'auteur se trahit à chaque instant : généreux, tourmenté (le justice, tendre, un peu naïf, cherchantparfois à être plaisant (mais sa gaieté sonne faux), se laissant emporter à des mouvements d'humeur, non pas vraiment triste, maissérieux, probablement déçu par la vie et trouvant un refuge dans son idéal chrétien, dans la richesse de sa méditation, dans le sentimentde sa valeur personnelle : en somme « un Alceste bourgeois », d'un caractère assez élevé pour avoir pu écrire des phrases comme celle-ci: « Il n'y a pour l'homme qu'un vrai malheur, qui est de se trouver en faute et d'avoir quelque chose à se reprocher.

» LA BRUYÈRE MORALISTE A l'origine, Les Caractères étaient surtout un recueil de réflexions morales.

Comme ses prédécesseurs, qui sont aussi ses modèles(Montaigne, Pascal, La Rochefoucauld), La Bruyère a voulu montrer la faiblesse et les contradictions de notre nature.

A ces remarques il aplus tard ajouté des portraits.

Il n'a pas bonne opinion des hommes.

Pourtant, il ne les croit pas irrémédiablement corrompus.

Il ne luiparaît pas impossible de les améliorer.

Philosophe chrétien, il assimile son rôle à celui des prédicateurs et il formule cette règle : « On nedoit parler, on ne doit écrire que pour l'instruction.

» La leçon qui se dégage de son livre, c'est qu'il faut préférer la médiocrité au succèsacquis par l'injustice et l'arrogance, chercher le bonheur dans les satisfactions altruistes et dans le travail intellectuel. LA BRUYÈRE CRITIQUE SOCIAL Il a beaucoup emprunté à la réalité, et ses contemporains ont cherché à identifier les originaux qu'il pouvait avoir en vue.

Des listes de «clefs », tantôt exactes, tantôt hypothétiques ou fausses ont été mises en circulationpresque dès la publication des Caractères.

La Bruyère a vainement protesté contre cette interprétation donnée à son ouvrage et contre lescandale qui en résultait.Plutôt que les individus il s'applique à, peindre les types sociaux.

De cette peinture des moeurs il glisse à la critique des institutions.

Ildénonce les abus de son temps : l'usurpation des titres nobiliaires, les charges attribuées selon la faveur, le triomphe de l'argent, lesexcès du luxe, l'idolâtrie envers le roi, l'inutile cruauté des guerres.Par une contradiction singulière, ce critique clairvoyant, souvent amer, reste très conformiste.

L'idée que la structure de la société pourraitêtre modifiée ne l'effleure même pas.

Il admire sincèrement la royauté et respecte la noblesse.

Ce qui met bien en évidence le côtépurement théorique de sa critique sociale, c'est que les orateurs religieux tenaient en chaire les mêmes propos.

Mais son mépris desfausses valeurs, ses indignations, son besoin de justice préludent déjà aux audaces des philosophes. L'ART DE LA BRUYÈRE Écrivain scrupuleux, La Bruyère soigne ses effets, recherche les termes expressifs, les images pittoresques, les conclusions imprévues.

Ilvarie sans cesse la forme de son développement (maximes, dissertations, portraits, anecdotes, scènes de comédie, énigmes) et le ton(ironique, amer, indigné, passionné, attendri).

Malgré ce style travaillé, toujours tendu, La Bruyère est naturel dans la mesure où ilexprime avec force l'espèce de passion qui l'anime.

Il a parfois recours à la période oratoire.

Mais il préfère le style rapide, nerveux, lesphrases courtes.

Il juxtapose de brèves remarques.

Il économise les termes.

Par là, il annonce le XVIIIe siècle, Montesquieu et Voltaire.Il excelle surtout dans le portrait.

Il possède à un très haut degré le sens de l'individuel et du concret.

Il découvre dans les apparencesextérieures le détail caractéristique (geste, attitude, expression de physionomie, particularité du costume), qui révèle l'être intime.. »

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