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L'homme peut-il orienter volontairement l'histoire ?

Publié le 10/12/2021

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Nous devons sans doute appeler un objet de délibération non pas ce sur quoi délibérerait un imbécile, ou un fou, mais sur ce quoi peut délibérer un homme sain d'esprit. Or, sur les entités éternelles il n'y a jamais de délibération : par exemple, l'ordre du Monde ou l'incommensurabilité de la diagonale avec le coté du carré. Il n'y a pas davantage de délibération sur les choses qui sont en mouvement mais se produisent de la même façon, soit par nécessité, soit par nature, soit par quelque autre cause : tels sont, par exemple, les solstices, et le lever des astres . Il n'existe pas non plus de délibération sur les choses qui arrivent tantôt d'une façon, tantôt d'une autre, par exemple les sécheresses et les pluies, ni sur les choses qui arrivent par fortune, par exemple, la découverte d'un trésor. Bien plus : la délibération ne porte même pas sur toutes les affaires humaines sans exception : ainsi, aucun Lacédémonien ne délibère sur la meilleure forme de gouvernement pour les Scythes. C'est qu'en effet, rien de tout ce que nous venons d'énumérer ne pourrait être produit par nous. Mais nous délibérons sur les choses qui dépendent de nous et que nos pouvons réaliser : et ces choses-là sont, en fait, tout ce qui reste, car on met communément au rang des causes, nature, nécessité et fortune, et on y ajoute intellect et toute action dépendant de l'homme. Et chaque classe d'hommes délibère sur les choses qu'ils peuvent réaliser par eux-mêmes. » Certains objets, voire la plupart d'entre eux, échappent à notre délibération, et a fortiori, à notre contrôle : on ne peut pas agir sur les phénomènes naturels, les vérités mathématiques, etc. N'est au pouvoir de notre délibération que ce que nous pouvons réaliser de nous même : dans cette perspective aristotélicienne, toute action est bien en droit volontaire, puisqu'elle peut être soumise à notre délibération.

Certains hommes ont montré un tel génie littéraire, philosophique, militaire, artistique, etc., qu’on dira volontiers d’eux qu’ils sont responsables de quasi-révolutions dans chacun de ces domaines. Copernic n’oriente-t-il pas toute l’histoire de l’astronomie dans une direction nouvelle ? Descartes n’en fait-il pas autant en philosophie ? Flaubert ne met-il pas seul à mort le romantisme dans son éducation sentimentale ? Il semble même que ces phénomènes ne soient pas si rares, mais qu’au contraire, de grands esprits, ou le concours de plusieurs d’entre eux, produisent les changements majeurs de l’histoire. Pourtant, revient sans cesse la question : ces hommes ont-ils volontairement orienté l’histoire ou bien n’est-ce qu’un heureux hasard ou l’effet d’une mode passagère qui leur a offert tant de successeurs, si bien qu’il nous semble qu’ils sont a l’initiatives des changements les plus radicaux de l’histoire, alors qu’ils n’étaient que là au bon moment, bénéficiaires injustes de révolutions de toute manière inéluctables ?

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