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L'art peut-il aborder des sujets graves sur le mode plaisant ?

Publié le 09/12/2021

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L'efficacité de ce décalage dépend donc de sa propre légitimité.   III- Un décalage nécessaire à la dynamique de la liberté d'expression   ·         La censure est normalement là pour que les auteurs, et les dessinateurs ne franchissent pas certaines limites qui se basent en premier lieu sur le respect des autres. Cette censure au cours de l'Histoire a parfois été très virulente, comme par exemple, lors de l'inquisition instituée par le pape Grégoire IX pour la répression dans la chrétienté. On a pu observer que pendant cette période, et à sa suite, la population ne connaissait plus de réelles évolutions idéologiques, et donc plus de véritable progrès au sein de la société. Cela laisse penser que pour évoluer dans une société, les hommes ont fondamentalement besoin de la liberté d'expression. ·         Cette nécessité d'avoir une liberté d'expression, Voltaire l'a bien comprise, et il utilise l'ironie pour décrédibiliser la censure de l'Ancien Régime dans son livre De l'horrible danger de la lecture publié en 1765. Effectivement, il tourne en dérision l'ensemble des personnes qui ont quelques intérêts à ce que cette censure soit maintenue en prolongeant de manière caricaturale leur point de vue afin que celui-ci perde toute vraisemblance aux yeux du lecteur. « Il est à craindre » que les lecteurs ne trouvent dans les livres quelques moyens d' »augmenter leur richesse », « de perfectionner leurs arts mécaniques », ou que ces même livres puissent « leur inspirer un jour quelque élévation d'âme ». Voltaire fait donc ici de manière totalement détournée l'éloge de la littérature, de la liberté d'expression, et observe tous les bienfaits qu'ont les livres sur les hommes y compris les bienfaisances que peut apporter le siècle des Lumières et des philosophes: « Ils se pourrait » que de « misérables philosophes » veulent « dans la suite du temps », « éclairer les hommes et » « les rendre meilleurs ». ·         On comprend alors que le décalage entre forme et contenu opéré par l'art participe de la nécessité de la liberté de penser : celle-ci, en garantissant le débat et le dialogue (ainsi que la polémique et la controverse), permet à la société d'évoluer et de progresser culturellement.

« Analyse du sujet · Eléments de définition ® Art = du latin « ars », talent, savoir-faire. 1- Activité fabricatrice de l'homme par opposition aux effets de la nature ( Kant , Critique de la faculté de juger , § 43) 2- Dans l'Antiquité grecque et à l'âge classique : imitation et reproduction fidèle d'un modèle préexistant, à l'image du démiurge du Timée, artisan du monde, qui, fixé sur le modèleéternel, contemple, calcule et reproduit les formes. 3- Aux XVII e et XVIII e, « les arts » au pluriel deviennent synonymes de beaux-arts.

Ceux-ci ont pour projet propre le beau, et l'absence d'utilité pratique, la production désintéressée, confèrent à l'activitéartistique un statut plus noble qu'à l'activité artisanale. 4- Avec Kant , l'art au sens d'activité artistique devient synonyme de savoir-faire inné et de production géniale.

Celle-ci consiste à produire ce dont on ne saurait donner aucune règle préalable et laproduction de la beauté n'est en aucun cas la réalisation d'un modèle préexistant. 5- Chez Hegel , l'art désigne un mode d'expression de l'absolu qu'il n'atteint que par la médiation du sensible.

Il ne dit pas le vrai, il ne fait que le suggérer dans une apparence et s'en tient à cetteapparence. · Angles d'analyse ® Lorsque l'on écrit pour exprimer ses idées à un public large sur un problème, une situation importanteou grave, la censure est là pour établir certaines limites.

Auparavant, la censure s'est montrée trèsrestrictive à la fois sur le contenu, c'est à dire en rapport avec le sujet traité, mais aussi sur la forme, leregistre de l'œuvre littéraire.

Mais nous pouvons nous demander si de nos jours la liberté d'expression neporte pas plus sur le sujet dont on parle, que sur le registre et la manière don l'auteur a choisi des'exprimer.

Car si la liberté d'expression est telle que l'on peut parler d'énormément de choses librement,seule la forme employée par l'auteur dans son œuvre déterminera la censure partielle ou totale de l'œuvre,et donc sa publication ou non, ou même encore une polémique du public en réponse à une provocationflagrante faite dans l'œuvre.® Il s'agit donc ici de s'interroger sur la légitimité de l'art en ce qui concerne la forme relativement aucontenu : l'art est-il suffisamment libre et indépendant des codes socioculturels pour traiter de manièrelégère, drôle, humoristique, des sujets graves ?® De fait il semble bien que l'art (en dessein avec les caricatures ou en littérature avec les satires etl'ironie) puisse traiter de façon légère un sujet grave.

Ce qu'il faut chercher ici à comprendre c'est si dedroit l'art peut légitimement décaler de la sorte la forme par rapport au contenu.® C'est donc au fond le statut et les pouvoirs de l'art, dans leur essence même, qui sont ici mis à laquestion.

Problématique Est-ce que la possibilité technique que l'art a d'aborder des sujets graves sur le mode plaisant, c'est-à-dire sa capacité àopérer un décalage parlant entre la forme et le contenu, s'accorde-t-elle avec la possibilité de droit, c'est-à-dire la légitimitéqu'elle en possède ? N'est-ce pas une manière efficace, puissante, riche de sens et féconde que de traiter ainsi des sujets gravessur le mode plaisant ? Qu'est-ce q'une telle opération nous apprend-elle sur le statut de l'art et ses pouvoirs ? Plan I- Une possibilité de fait qui se heurte à certaines difficultés · L'auteur qui aborde un sujet sérieux ou bien grave tel que la censure ou la guerre s'appuie sur desfaits qui parlent d'eux-mêmes et qui dénoncent quelqu'un, une institution ou encore un conflit.

Pourque cette dénonciation ait plus d'impact auprès du lecteur, certains écrivains n'hésitent pas à employerune forme d'humour qui est particulièrement forte: l'ironie.. »

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