Koudelka, Josef - photographes et photographie.

« 1 / 2 Koudelka, Josef - photographes et photographie. 1 PRÉSENTATION Koudelka, Josef (né en 1938), photographe français d’origine tchécoslovaque. 2 L’ŒIL TÉMOIN DU PRINTEMPS DE PRAGUE Né à Boskovice (en Moravie, alors en Tchécoslovaquie), Josef Koudelka est initié dès son plus jeune âge à la photographie par un boulanger ambulant, ami de son père.

Diplômé de l’université de Prague en 1961, il devient ingénieur en aéronautique et, parallèlement à son emploi, continue la photographie.

Il réalise ainsi des clichés de pièces de théâtre, voyage en Italie, et se rapproche de la communauté des Gitans dont il aime photographier les visages, la vie, les coutumes (Gitans de Tchécoslovaquie puis, à partir de 1968, de Roumanie).

Collaborateur du magazine tchèque Diraldo dès 1961, il décide en 1967 de se consacrer exclusivement à la photographie. En août 1968, Josef Koudelka est dans la capitale tchécoslovaque lors du Printemps de Prague ; ses clichés, d’une grande valeur historique et iconographique, témoignent de la fin des espoirs de démocratisation du pays, noyés par la sanglante répression des troupes soviétiques.

Ce reportage reçoit l’année suivante le prix Robert Capa (par crainte de représailles contre le photographe, son nom n’est pas mentionné pour cette récompense).

En mars 1987, le photographe revient sur cet événement historique qu’il a intensément vécu, et en parle en ces termes : « Ça a été le maximum de ma vie.

En dix jours, il s’est passé tout ce qui pouvait se passer dans ma vie […].

Je ne pensais pas au danger.

Plus tard, des gens qui m’ont vu devant les tanks m’ont dit que j’avais failli me faire tuer.

Mais je n’y ai pas pensé.

Bien que d’habitude je ne sois pas courageux.

» 3 REGARDS D’UN APATRIDE SUR LE MONDE DES GITANS En 1970, Josef Koudelka quitte Prague ; apatride, il se réfugie à Londres puis, dix ans plus tard, s’installe à Paris (il est naturalisé Français en 1987).

Associé (1971) puis membre (1974) de l’agence Magnum, il se lie d’amitié avec les photographes Robert Delpire et Henri Cartier-Bresson.

Durant cette période d’exil, Josef Koudelka sillonne l’Europe pour photographier avec une inédite proximité le monde des Gitans qu’il affectionne tant.

En parallèle, il emmagasine une multitude de clichés faisant échos à ses émotions propres, désespoirs liés à son statut d’exilé ; ces images sont plus tard regroupées dans Exils (1988). En 1975, le long travail de Koudelka sur la vie des Gitans donne lieu à une publication éditée par son ami Robert Delpire ( les Gitans : la fin du voyage ; prix Nadar en 1978).

Dans cette entreprise, Josef Koudelka parvient à dépasser le traitement ethnologique du sujet, offrant une forme de représentation théâtrale teintée de mélancolie, encore accentuée par l’utilisation du noir et blanc.

Cette publication ouvre au photographe les portes du Museum of Modern Art (MoMA) de New York, qui lui consacre une exposition cette même année 1975. 4 LE PAYSAGE SELON KOUDELKA Par la suite, Josef Koudelka articule son travail de reportage autour du thème du paysage.

En 1986 en effet, il est invité par la DATAR à participer au projet de paysages urbains et ruraux de France ; hésitant d’abord à répondre à une commande, il accepte finalement cette mission pour laquelle il inaugure dans son travail l’utilisation d’un appareil panoramique. En 1990, après vingt ans d’exil, Josef Koudelka retourne dans son pays natal à la suite de la révolution de velours.

Il poursuit son travail sur les paysages, et photographie les régions dévastées par la sidérurgie du « Triangle noir » (Bohème, Allemagne, Pologne), puis les Balkans défigurés par les exploitations minières.

Dans l’une de ses publications majeures, Chaos (2000) — constat de l’anarchie que l’homme inflige à la nature et à lui-même —, le photographe fait naître une harmonie monstrueuse et intemporelle où l’homme est désormais absent (telle cette image, poétique et absurde à la fois, d’une longue et sombre route menant nulle part). Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

Tous droits réservés. 2 / 2. »