Jules FerryLe croisé de l'école laïque.
Publié le 17/05/2020
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1 / 2 Jules Ferry
Le croisé de l'école laïque
Né à Saint-Dié le 5 avril 1832, Jules
Ferry appartient à la jeune génération
républicaine.
Inscrit, sous
le second
Empire, au barreau de Paris, journaliste
au Temps, il attaque violemment le régi me.
Député de Paris en 1869, il vote
cependant les crédits militaires en juillet
1870, mais entre dans le gouvernement de la Défense nationale au lendemain du
4 septembre et devient maire de Paris.
Au lendemain de la Commune, il est élu
député des Vosges, puis nommé ministre
plénipotentiaire à Athènes.
Sa véritable
carrière politique commence en 1873,
lors
de son retour en France.
Grand
bourgeois, froid et distant, républicain
convaincu,
il incarne le courant hostile à
la restauration d'une monarchie clérica
le, préconisant l'établissement d'un régi me «sans Dieu ni roi».
Il s'oppose vio
lemment à «l'ordre moral», vote l'ordre
du jour de méfiance lors de la crise du 16 mai 1877.
C'est comme ministre de l'Instruction
publique dans le cabinet Freycinet, puis
comme président du Conseil de 1880 à 1881 que Ferry· va donner toute sa
mesure et appliquer ses idées dans le domaine scolaire.
Il entend éliminer
l'influence de l'Eglise d'une école qui
doit être fondamentalement laïque.
Faute d'avoir pu enlever aux universités
catholiques la collation des grades,
il provoque par décrets la dissolution de près de 300 congrégations enseignantes
masculines en dépit de vives protesta
tions de la part des catholiques.
Ce ré
sultat acquis, il peut, en 1881-1882,
après des débats houleux à la Chambre
1832-1893
des députés et surtout au Sénat, faire
voter le principe d'un enseignement pri
maire laïque, gratuit et obligatoire.
Simultanément, par la
loi Camille Sée, il jette les bases d'un enseignement secon
daire de jeunes filles.
D'autres lois con
sacrent la liberté de réunion et de presse.
Au cours de son second ministère, de 1883 à 1885, Ferry est à l'origine de nouvelles lois qui renforcent le régime
républicain: loi municipale, loi sur les associations (permettant le syndicalisme
moderne), loi autorisant le divorce.
La
suspension de l'inamovibilité des juges
permet l'épuration de la magistrature.
Simultanément, Ferry se fait le cham
pion de l'expansion coloniale qu'il juge
nécessaire pour des raisons économi
ques et stratégiques.
Il facilite ainsi la
pénétration française à Madagascar, en
Afrique noire et au Tonkin, avant
de «tomber» à la suite de l'incident de Lang Son, qui met fm à sa carrière poli
tique.
Devenu très impopulaire, Ferry
manque
de peu d'être assassiné par un
déséquilibré en plein Palais-Bourbon.
Il échoue à l'élection présidentielle de
1887, avant de perdre son siège de Saint-Dié (1889).
Elu cependant séna
teur, puis président de la Haute Assem
blée, il meurt à Paris le 17 mars 1893.
Illustration: Jules Ferry Bibliothèque nationale, Paris/Photo Tallandier © 1980, Edita-Service S.A., Genève, et Lib.
J.
Tallandier, Paris
Imprimé en Italie 16 305 04-06
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