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Jorge Semprun, L'écriture ou la vie. Il y aura des survivants, certes. Commentaire

Publié le 19/12/2021

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« Sujet: Jorge Semprun, L'écriture ou la vie. Il y aura des survivants, certes.

Moi, par exemple.

Me voici survivant de service, opportunément apparu devant ces trois officiers d'une mission alliée pour leur raconter la fumée du crématoire, l'odeur de chaire brûlée sur l'Ettersberg, les appels sous la neige, les corvées meurtrières, l'épuisement de la vie, l'espoir inépuisable, la sauvagerie de l'animal humain, la grandeur de l'homme, la nudité fraternelle et dévastée du regard des copains. Mais peut-on raconter ? Le pourra-t-on ? Le doute me vient dès ce premier instant. Nous sommes le 12 avril 1945, le lendemain de la libération de Buchenwald. L'histoire est fraîche, en somme.

Nul besoin d'un effort de mémoire particulier.

Nul besoin non plus d'une documentation digne de fois, vérifiée.

C'est encore au présent, la mort.

Ca se passe sous nos yeux, il suffit de regarder.

Ils continuent de mourir par centaines, les affamés du Petit Camp, les juifs rescapés d'Auschwitz. Il n'y a qu'à se laisser aller.

La réalité est là, disponible.

La parole aussi. Pourtant, un doute me vient sur la possibilité de raconter.

Non pas que l'expérience vécue soit indicible.

Elle a été invivable, ce qui est tout autre chose, on le comprendra aisément.

Autre chose qui ne concerne pas la forme d'un récit possible, mais sa substance.

Non pas on articulation mais sa densité.

Ne parviendront à cette substance, à cette densité transparente que ce qui sauront faire de leur témoignage un objet artistique, un espace de création.

Ou de récréation.

Seul l'article d'un récit maîtrisé parviendra à transmettre partiellement la vérité du témoignage.

Mais ceci n'a rien d'exceptionnel : il en arrive ainsi de toutes les grandes expériences historiques. Introduction Jorge Samprun est un écrivain espagnol né à Madrid en 1923.

Exilé en France avec sa famille pendant la guerre, il fit ses études à Paris et s’engagea à l’aube de la seconde guerre auprès du parti communiste espagnol.

Arrêté en France par la gestapo comme résistant, il est déporté dans le camp de Buchenwald de Janvier 44 avril 45.

L’extrait à étudier de « L’écriture ou la vie », écrit en 1994 et qui remporta le prix littéraire des droits de l’homme l’année suivante, soulèvera la problématique liée au genre autobiographique. Deux parties : I : Le témoignage personnel d’une expérience collective ; la guerre. II : Une réflexion littéraire sur la difficulté d’écrire après avoir vécu l’expérience de la déportation. I : Le témoignage personnel d’une expérience collective ; la guerre. 1) la déshumanisation de l’homme : Raconter, décrire la guerre lorsqu’elle a été vécue revient quelque part à déshumaniser chaque homme qui vit personnellement cette expérience de survie collective.

Dans cet extrait, la déshumanisation est marquée par l’emploi de tournures de l’impersonnel : « Il y aura des survivants » « Il n’y a qu’à se laisser aller ». »

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