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John LOCKE

Publié le 15/05/2020

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« John LOCKE Proscrit par les Stuart, Locke vécut surtout en France et en Hollande (où il demeure jusqu'à la révolution de 1688).

Le prince Guillaumed'Orange le nomma commissaire royal du commerce et des colonies.

Jusque vers quarante ans Locke s'occupa surtout de sciencesnaturelles et de médecine.

Sa vocation philosophique date semble-t-il des premiers mois de l'année 1671.

Il discutait à cette époque avecdes amis sur les principes de la morale, sur les fondements de la religion révélée sans parvenir à des conclusions qui feraient l'accord detous.

Locke eut alors l'idée — et cette idée est la clé de sa philosophie — que pour discuter utilement de ces grands problèmes il fallaitd'abord étudier le mécanisme de notre esprit, ses capacités et ses limites : toute métaphysique suppose au préalable une théorie de laconnaissance. Locke travailla pendant plus de quinze ans, utilisant au mieux le peu de loisirs que lui laissaient ses préoccupations politiques sesvoyages, et les soucis d'une santé chancelante.

C'est en 1689 seulement que paraissent coup sur coup les ouvrages qui devaient rendreLocke célèbre.

La lettre sur la tolérance, qui parut en latin (Epistola de Tolerantia) : Deux Traités du gouvernement civil et le fameux Essaisur l'entendement humain.

Voltaire devait voir dans l'Essai la première étude réaliste sur le mécanisme de l'Esprit humain.

Dans sa 1^Lettre philosophique il laissera éclater son enthousiasme : « Tant de raisonneurs ayant fait le roman de l'âme, un sage est venu qui ena fait modestement l'histoire...

Locke a développé à l'homme la raison humaine comme un excellent anatomiste explique les ressorts ducorps humain.» Berkeley, Hume étudieront Locke soit pour le réfuter soit pour continuer et approfondir ses analyses.

André Leroy soutientmême que « les philosophes anglais contemporains le tiennent encore aujourd'hui pour le plus grand philosophe des temps modernes ». Locke, dans son Essai sur l'entendement humain se propose de « montrer par quels moyens notre entendement vient à se former lesidées qu'il a des choses, marquer les bornes de la certitude, définir les limites qui séparent l'opinion de la connaissance ».

Locke dès lepremier livre de son Essai s'oppose à la théorie cartésienne des idées innées : « Prenez les propositions les plus évidentes, A est A, faitesà autrui ce que vous voudriez qui vous fût fait à vous-même, elles sont si peu innées que ni les enfants, ni les sauvages, ni les idiots n'enont la moindre idée.» Et ne lui objectez pas que le bon sens est la chose du monde la mieux partagée, qu'il existe des vérités nécessaireset universelles, des valeurs sur lesquelles tout le monde s'accorde ! Locke, qui est déjà très sensible à la relativité sociologique, répondque les coutumes les plus diverses et les plus barbares, les opinions les plus extravagantes se sont rencontrées pendant des siècles chezde nombreux peuples.

Pour Locke les idées complexes se ramènent à des idées simples, qui toutes sont issues de l'expérience.

L'âme àl'origine est une table rase.

A partir des donnée de l'expérience l'entendement distingue, compare, combine, et voilà l'origine des idéesqu'on croit innées.

L'idée de substance se ramène ainsi à celle d'une collection de qualités que l'expérience nous livre toujours groupées(d'où l'imagination d'une substance c'est-à-dire d'un support de ces qualités).

L'idée de l'infini (que Descartes jugeait innée et à partir delaquelle il prouve Dieu) vient tout simplement du travail de l'entendement qui peut ajouter indéfiniment les unes aux autres les quantitésfinis que l'expérience lui livre : « Tout homme qui a l'idée de quelque espace d'une longueur déterminée comme d'un pied, d'une aune,peut aussi doubler, tripler cette longueur et avancer toujours de même, sans voir de fin à ses additions ». Il faut bien comprendre que l'empirisme de Locke est étroitement lié à sa morale de la tolérance.

Pour lui l'innéisme entraîneinévitablement le fanatisme.

En effet celui qui croit, bien à tort, à l'existence d'idées innées, prendra pour des vérités absolues etuniverselles ses opinions qui sont seulement le reflet de la coutume et de ses expériences particulières — et tentera de les imposer àautrui par la force.

Il y a chez Locke une entreprise assez lucide et finalement féconde de démystification de l'innéisme qui attribuel'infaillibilité du vrai originel à des opinions acquises, qui, en quelque sorte sacralise abusivement tous les préjugés individuels.L'empirisme en introduisant le point de vue de la relativité fonde la tolérance.

Il est remarquable, en effet que la plupart des idéesprétendues innées à l'époque (par exemple par Herbert de Cherbury en son de Véritate 1624) sont des idées à contenu religieux.

Voici lescinq « notions communes », innées et universelles que distingue Herbert de Cherbury.

Il y a un Dieu créateur.

Nous devons lui rendre unculte.

La pratique de la vertu fait partie de ce culte.

Nous devons nous repentir de nos péchés.

Dieu, dans sa justice nous récompenseraou nous punira. Pourtant Locke tout en refusant l'innéité de l'idée de Dieu n'est pas un athée.

Il pense que l'existence de l'Être nécessaire peut êtredémontrée à partir des données de l'expérience ; c'est-à-dire de ce monde qui pour être compris exige une Cause créatrice, et surtout dema pensée qui suppose un créateur intelligent.

Chez Locke l'idée de la tolérance est proclamée avec éclat mais le champ de la toléranceest restreint.

On ne doit autoriser ni l'athéisme (puisque l'existence de Dieu se démontre) ni le papisme (car ce serait permettre à descitoyens d'obéir à un souverain étranger, maître d'un État temporel). Nous ne devons pas non plus confondre l'empirisme de Locke avec un sensualisme.

Pour lui toutes nos idées viennent de l'expérience,mais toutes nos idées ne viennent pas des sens.

Il y a pour Locke deux sources de toute connaissance : La sensation nous fait connaîtreles objets extérieurs, mais la réflexion nous révèle les opérations de notre âme par le sens interne.

La réflexion est donc une expérienceoriginale, l'expérience de notre activité mentale.

A strictement parler on ne peut donc pas dire que pour Locke notre esprit soit, dans laconnaissance, absolument passif. Dans son Traité du gouvernement civil Locke rejette les prétentions de la théocratie anglicane.

Le souverain n'est pas de droit divin et il nedoit pas être autorisé à imposer un culte à l'exclusion de tous les autres.

Pour Locke à l'origine du pouvoir il y a un pacte social.

Maisn'imaginons pas que Locke soit le moins du monde un disciple de Hobbes.

La théorie de Locke s'oppose au contraire radicalement à ladoctrine du Léviathan.

Les options politique de Hobbes et de Locke furent d'ailleurs, dans leur vie, opposées : Hobbes est un partisan desStuart, Locke est exilé par eux et se fait l'apologiste de la révolution de 1688.

En fait la théorie politique de Locke paraît bien impliquerune concession à l'innéisme ! Hobbes ne se range-t-il pas dans le parti de ceux qui croient qu'il y a un droit naturel, une « lex insitaratione », une exigence morale présente dès l'état de nature ? Locke s'efforce d'éviter la contradiction en soutenant que les règles de lajustice ne sont pas à proprement parler innées mais rationnellement démontrables à partir des commandements de Dieu. Il n'en reste pas moins que pour lui l'homme a des droits naturels imprescriptibles.

Bien loin de croire comme Hobbes que c'est la sociétéqui crée les droits, Locke pense que la société est instituée pour défendre des droits qui, moralement lui préexistent.

Ces droits sont ledroit de propriété — justifié par le travail, le droit d'autorité du père dans la famille, le droit de liberté personnelle, lequel implique laliberté de culte : il n'y a plus dans ce système de religion d'État.

Le droit de légitime défense est également un droit naturel (c'est le seulque le pacte social va transférer à l'État, puisque dans une société bien organisée, le citoyen ne se fait pas justice lui-même).

Le pactesocial n'est pas comme chez Hobbes le simple renoncement de l'individu qui abdique tout pouvoir entre les mains du souverain.

Le pactesocial ressemble plutôt à un contrat avec engagement réciproque.

Le souverain n'est plus que le mandataire du peuple qui conserve (aucas où l'État abuse de l'autorité) le droit d'insurrection.. »

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