Jésus

« Jésus Qui est Jésus ? La part de ce qui est, ou de ce qui n'est pas, la foi de celui qui a à répondre à cette question estdécisive.

Cet homme dont l'existence historique est attestée a laissé, s'il n'a rien écrit lui-même, un enseignementqui est commenté par des églises depuis près de deux mille ans.

Il est pour ses fidèles le Fils de Dieu.

Il demeurepour ceux qui ne partagent pas la foi chrétienne une personnalité exceptionnelle dans laquelle les uns et les autresreconnaissent selon divers critères un maître à penser, un moraliste, un révolutionnaire encore. Les Évangiles, textes de Luc, de Marc, de Matthieu et de Jean, dont certains manuscrits de la Mer morte attestentque les premiers d'entre eux furent écrits une cinquantaine d'années après sa mort, sont les seuls “ documents ” quitransmettent son enseignement.

Ces Évangiles, qui ne sont pas un récit de la vie de Jésus, rapportent les parolesqu'il prononce entouré de ses disciples en Galilée et en Judée occupées par Rome comme toute la Palestine.Prophète, Jésus, à la différence des rabbis pharisiens, ne commente pas les Écritures.

C'est l'imminence du Royaumede Dieu qu'il annonce en araméen, sa langue natale.

Et la nécessité de se soumettre à Sa volonté.

Au-delà, c'est dela résurrection même de Jésus dont les Évangiles portent témoignage.

Jésus est né, selon la tradition “ dans lesjours d'Hérode ”, alors qu'Auguste est le maître de Rome.

(En raison des calculs erronés du moine romain Denys lePetit qui voulut entre 526 et 530 déterminer le début de l'ère chrétienne en arrêtant la date de naissance du Christ,Jésus est né sept ans...

avant Jésus Christ).

Il est crucifié à Jérusalem dans le temps du règne de Tibère pour uneraison fondamentalement politique parce qu'il laisse dire qu'il est le “ roi de juifs ”. Jésus n'enseigne que de brèves années, après avoir, à l'âge adulte, reçu le baptême de Jean qui a prêché la venued'un Messie, et s'être retiré dans le désert.

A son retour en Galilée, il s'entoure de douze disciples, autant qu'Israëlcompte de tribus.

A la différences des pharisiens, Jésus s'adresse aux plus humbles.

Marc et Matthieu rapportent : “Et l'on était vivement frappé de son enseignement, car il les enseignait en homme qui a autorité, et non pas commeles scribes.

” Il guérit des aveugles, des paralytiques.

Par des paraboles, brefs récits de faits enracinés dans laréalité de son temps qui “ mettent en scène ” la vérité dont il veut que son auditoire de souvienne, par de brèvessentences qui ont la même efficacité, il annonce le Royaume de Dieu.

“ En vérité je vous le dis, il y en a parmi ceuxqui sont ici qui ne goûteront pas la mort avant qu'ils voient le Royaume de Dieu venir avec puissance.

” Il assuremême : “ Car voici, le Royaume de Dieu est parmi vous.

” Cette certitude se double d'une exigence.

Jésus quiconstate : “ Lorsque vous aurez fait tout ce qui vous a été ordonné, dites : nous sommes tout juste des serviteurs,nous n'avons fait que ce que nous devions ” exige que le pêcheur aille au-delà de ce qu'impose la Loi.

Et par làremet en cause le seul respect des Écritures : “ Vous avez entendu qu'il a été dit aux anciens : Tu ne te parjureraspas..

Mais moi je vous dis de ne pas jurer du tout.

” Ainsi exige-t-il un amour absolu de Dieu, une absolue soumissionà Sa volonté.

“ Ne vous amassez pas des trésors sur la terre, mais amassez-vous des trésors dans le ciel.

Car là oùest ton trésor, là aussi sera ton cœur.

” Au-delà de l'exigence de cet enseignement, Jésus est pour les chrétiens celui qui, par sa résurrection, est le signedu salut, de la promesse d'un accomplissement des desseins de Dieu.

C'est donc par cette résurrection même quel'enseignement de Jésus prend son sens essentiel que révèle la question posée dans l'Évangile selon Luc (XXIV, 26) :“ Le Christ ne devait-il pas souffrir tout cela pour entrer dans sa gloire ? ” La souffrance, la mort et la résurrectionde Jésus sont le fondement essentiel de la foi chrétienne : “ Si le Christ n'est pas ressuscité, alors notre prédicationest vide, vide aussi notre foi.

” (I Cor., XV, 14).. »