jean valjean
Publié le 22/05/2020
                             
                        
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Victor Hugo  -  Les Misérables (1862)
FANTINE ,  Livre II,  La Chute
Chapitre 7,  Le dedans du désespoir
Jean Valjean, orphelin très tôt, a pris en charge les sept enfants de sa soeur, devenue veuve.
                                                            
                                                                                
                                                                    Un soir, pour les nourrir, il vole un pain et est  
condamné à cinq ans de galères.
                                                            
                                                                                
                                                                    Il ne sort du bagne qu'au bout de dix-neuf ans, en 1815, en raison de quatre tentatives d'évasion.
Dans ce passage, Victor Hugo évoque l'état d'esprit de Jean Valjean à sa sortie du bagne.
A le voir, il semblait occupé à regarder continuellement quelque chose de terrible.
Il était absorbé en effet.
A   travers   les   perceptions   maladives   d'une   nature   incomplète   et   d'une   intelligence  
accablée,   il   sentait   confusément   qu'une   chose   monstrueuse   était   sur   lui.
                                                            
                                                                                
                                                                      Dans   cette  
pénombre  obscure et blafarde où il rampait, chaque  fois qu'il tournait le cou et qu'il essayait  
d'élever   son   regard,   il   voyait,   avec   une   terreur   mêlée   de   rage,   s'échafauder,   s'étager   et  
monter   à   perte   de   vue   au-dessus   de   lui,   avec   des   escarpements   horribles,   une   sorte  
d'entassement   effrayant   de   choses,   de   lois,   de   préjugés,   d'hommes   et   de   faits,   dont   les  
contours   lui  échappaient,  dont   la  masse   l'épouvantait,  et  qui  n'était   autre  chose   que  cette  
prodigieuse   pyramide   que   nous   appelons   la   civilisation.
                                                            
                                                                                
                                                                      Il   distinguait   çà   et   là   dans   cet  
ensemble   fourmillant   et   difforme,   tantôt   près   de   lui,   tantôt   loin   et   sur   des   plateaux  
inaccessibles,   quelque   groupe,   quelque   détail   vivement   éclairé,   ici   l'argousin 1
  et   son  
bâton,   ici   le   gendarme   et   son   sabre,   là-bas   l'archevêque   mitré 2
,   tout   en   haut,   dans   une  
sorte   de   soleil,   l'empereur   couronné   et   éblouissant.
                                                            
                                                                                
                                                                      Il   lui   semblait   que   des   splendeurs  
lointaines,   loin   de   dissiper   sa   nuit,   la   rendaient   plus   funèbre   et   plus   noire.
                                                            
                                                                        
                                                                      Tout   cela,   lois,  
préjugés,   faits,   hommes,   choses,   allait   et   venait   au-dessus   de   lui,   selon   le   mouvement  
compliqué   et   mystérieux   que   Dieu   imprime   à   la   civilisation,   marchant   sur   lui   et   l'écrasant  
avec   je   ne   sais   quoi   de   paisible   dans   la   cruauté   et   d'inexorable   dans   l'indifférence.
                                                            
                                                                                
                                                                      Ames  
tombées   au   fond   de   l'infortune   possible,   malheureux   hommes   perdus   au   plus   bas   de   ces  
limbes 3
 où l'on ne regarde  plus, les réprouvés  de la loi sentent  peser de tout son poids sur  
leur tête cette société  humaine,  si formidable  pour qui est dehors, si effroyable  pour qui est  
dessous.
Dans   cette   situation,   Jean   Valjean   songeait,   et   quelle   pouvait   être   la   nature   de   sa  
rêverie   ?
Si   le   grain   de   mil 4
  sous   la   meule   avait   des   pensées,   il  penserait   sans   doute   ce  que  
pensait Jean Valjean.
Toutes   ces   choses,   réalités   pleines   de   spectres,   fantasmagories   pleines   de   réalités,  
avaient fini par lui créer une sorte d'état intérieur presque inexprimable.
Notes :
1.
                                                            
                                                                                
                                                                      argousin = surveillant des forçats dans les bagnes
2.
                                                            
                                                                                
                                                                      mitré = la mitre, haute coiffure triangulaire, est, avec la crosse, un des emblèmes du pouvoir épiscopal
   (des évêques)
3.
                                                            
                                                                                
                                                                      limbes = a/ région mal définie
   b/ séjour des âmes avant la Rédemption (= rachat) des péchés
4.
                                                            
                                                                                
                                                                      mil = millet, nom donné à plusieurs variétés de céréales
Vous   ferez   de   ce   texte   un   commentaire   composé .
                                                            
                                                                                
                                                                      Grâce   à   une   étude   précise   du   texte,   vous   pourriez,   par  
exemple,   étudier   comment   Hugo   suggère   le   dérèglement   psychique   de   son   personnage  et   l'utilise   pour   offrir   au  
lecteur une vision de la société.
SUJET 3 - Dissertation
En   vous   appuyant   sur   les   oeuvres   littéraires   du   passé   que   vous   connaissez,   vous   vous  
demanderez  comment  une  oeuvre  d'art   créée   à une   certaine  époque,  dans un  certain  milieu,  
peut conserver, aujourd'hui encore, une grande richesse..
                                                                                                                    »
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