Jean LuchaireLe roi de la presse «collabo».

« 1 / 2 Jean Luchaire Le roi de la presse «co/labo» Journaliste et homme politique, Jean Luchaire est né à Sienne, en Italie.

En effet son père, Julien Luchaire, était un des grands spécialistes de l'histoire de ce pays.

On peut penser que le spectacle de l'expérience fasciste a eu sur le jeune Jean une influence qui explique son engagement ultérieur.

Ayant commencé très jeune sa carrière, Jean Luchaire tente de promouvoir un rapprochement difficile entre la France et une Allemagne révoltée par le «Dik­ tat» de Versailles.

A cet effet, il fonde, en 1927, le périodique Notre Temps qui soutient la politique de paix de Briand.

En 1930, il fait la connaissanoe d'Otto Abetz, marié à une Fr.ançaise, qui deviendra ambassadeur du Reich à Paris sous l'Occupation.

La vive amitié qui unit bientôt les deux hommes ne sera pas sans conséquence sur le destin de Jean Luchaire.

En effet, la défaite de la France en 1940, loin de les éloigner, les rapproche encore au moment où la France et l'Allemagne envisagent une politique de collabora­ tion.

Otto Abetz n'a pas de peine à y rallier Jean Luchaire qui, dès le mois de novembre 1940, fonde Les Nouveaux Temps et prend dans la presse parisien­ ne une importance de premier plan.

En 1941, Jean Luchaire devient prési­ dent de l'Association de la presse pari­ sienne; puis, fidèle aux doctrines socia­ les du gouvernement de Vichy, il préside la Corporation nationale de la presse française.

Au moment de la Libération, avec Déat et de Brinon, il suit le maréchal Pétain 1901-1946 dans son exil à Sigmaringen.

Il fait par­ tie, comme ministre de l'Intérieur, de la commission gouvernementale.

La défaite de l'Allemagne contraint Jean Luchaire à trouver refuge en Italie, après avoir tenté en vain, en avril 1945, d'obtenir du Liechtenstein et de la Suis­ se le droit d'asile politique.

En mai, il est arrêté en Italie et ramené à Paris au dé­ but de juillet.

Son épouse, arrêtée en Allemagne, est également internée dans la capitale.

En janvier 1946, Jean Luchaire est tra­ duit pour collaboration avec l'ennemi devant la Haute Cour.

Otto Abetz vien­ dra témoigner en sa faveur.

Mais il est condamné à mort et exécuté le 22 fé­ vrier 1946 au fort de Châtillon.

Son père Julien avait choisi l'autre camp, celui de la Résistance; il écrira, dans Corifession d'un Français moyen, des pages émouvantes sur le déchire­ ment de son cœur de père.

L'HISTOIRE VIVANTE Grâce à l'aide d'A betz et de Laval, Luchaire fonda l'hebdomadaire Les Nouveaux Temps, qui eut une influence considérable sur la pres­ se parisienne.

Luchaire sut s'attacher des col­ laborateurs (dans tous les sens du terme) fort talentueux; ses .tribunes libres» furent ouver­ tes à des signatures prestigieuses, dont celles d'écrivains comme Henri Troyat, Marcel Aymé, Audiberti et le poète Paul Fort. 2 / 2. »