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Jean GIONO, Un roi sans divertissement.

Publié le 30/06/2020

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« Le hêtre de la scierie n'avait pas encore, certes, l'ampleur que nous lui voyons. Mais, sa jeunesse (enfin, tout au moins par rapport avec maintenant) ou plus exactement son adolescence était d'une carrure et d'une étoffe qui le mettaient à cent coudées au-dessus de tous les autres arbres, même de tous les autres arbres réunis. Son feuillage était d'un dru, d'une épaisseur, d'une densité de pierre, et sa charpente (dont on ne pouvait rien voir, tant elle était couverte et recouverte de rameaux plus opaques les uns que les autres) devait être d'une force et d'une beauté rares pour porter avec tant d'élégance tant de poids accumulé. Il était surtout (à cette époque) pétri d'oiseaux et de mouches; il contenait autant d'oiseaux et de mouches que de feuilles. Il était constamment charrué et bouleversé de corneilles, de corbeaux et d'essaims; il éclaboussait à chaque instant des vols de rossignols et de mésanges ; il fumait de bergeronnettes et d'abeilles ; il soufflait des faucons et des taons ; il jonglait avec des balles multicolores de pinsons, de roitelets, de rouges-gorges, de pluviers et de guêpes. C'était autour de lui une ronde sans fin d'oiseaux, de papillons et de mouches dans lesquels le soleil avait l'air de se décomposer en arcs-en-ciel comme à travers des jaillissements d'embruns. Et, à l'automne, avec ses longs poils cramoisis, ses mille bras entrelacés de serpents verts, ses cent mille mains de feuillages d'or jouant avec des pompons de plumes, des lanières d'oiseaux, des poussières de cristal, il n'était vraiment pas un arbre. Les forêts, assises sur les gradins des montagnes, finissaient par le regarder en silence. Il crépitait comme un brasier; il dansait comme seuls savent danser les êtres surnaturels, en multipliant son corps autour de son immobilité ; il ondulait autour de lui-même dans un entortillement d'écharpes, si frémissant, si mordoré, si inlassablement repétri par l'ivresse de son corps qu'on ne pouvait plus savoir s'il était enraciné par l'encramponnement de prodigieuses racines ou par la vitesse miraculeuse de la pointe de toupie sur laquelle reposent les dieux. Jean GIONO, Un roi sans divertissement. REMARQUES ? Texte de la même veine que le précédent. Page poétique — d'un roman poétique —, où l'amour de la nature et particulièrement des plantes devient un véritable chant épique à la gloire du héros : le hêtre. ? Le style n'est donc ni simple, ni dépouillé comme celui du précédent ; le texte est franchement littéraire, pas du tout cinématographique. ? Un roi sans divertissement ne fait pas partie cependant de cette période dite du « gionisme » et de sa prédication d'un retour à la terre. Ecrit en 1947, il se trouve débarrassé de tout didactisme et n'est plus qu'«un flux poétique où des inflexions personnelles traduisent» les choses de la vie. ? Utiliser les détails donnés pour l'introduction et la conclusion dans Epreuve 16, Ier thème : la vérité de l'observation. ? Le hêtre : sa spécificité d'arbre. ? En premier, peinture de sa structure physique : dimensions, tronc, feuillage, racine «enracinement». ? Description détaillée ; imagée. ? Intensité de vie, non seulement la sienne (véritable force de la nature), mais celles qu'il abrite : présentation de ses habitants. --- oiseaux : multiplicité des races, catégories, manières d'être; — insectes : mouches, abeilles, papillons. ? Présentation volontairement mêlée ; insectes et oiseaux volent de compagnie, s'élançant de l'arbre, ou s'y abattant pour gîter. ...»

« Le h�B. »

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