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Jean de La Fontaine: fable 12 du livre X des Fables : « La Lionne et l'Ourse »

Publié le 19/12/2021

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« [Introduction] Écrivain du xviie siècle, Jean de La Fontaine a marqué l'histoire d'un genre, celui de la fable ; ses fables mettent souvent en' scène des animaux dans une petite histoire qui illustre ou amorce la morale.

C'est le cas dans la fable 12 du livre X des Fables : « La Lionne et l'Ourse » ; le désespoir de celle-ci à la mort de son enfant est le point de départ de la mise en scène et de la réflexion.

Nous verrons donc comment ce texte reprend les éléments de la tradition fabuliste, pour illustrer ce précepte du xvii esiècle littéraire : plaire en instruisant; puis, comment La Fontaine choisit de plaire et comment il choisit d'instruire, c'est ce que nous déterminerons. [La tradition fabuliste] Le poème, comme beaucoup de fables, donne la parole à des animaux, une mère lionne et une ourse ; celles-ci sont les personnages principaux, dialoguent et éprouvent des sentiments humains.

Néanmoins, elles gardent les caractéristiques de leur espèce : la lionne « rugit » ; sa présence est attachée à la nature : elle est « la Reine des bois ». L'ourse, quant à elle, se conduit en ours mal léché, dans sa rudesse : « Si tant de mères se sont tues, / Que ne vous taisez-vous aussi ? » lance-t-elle à la lionne aux vers 15 et 16. Ces animaux sont donc des personnages qui correspondent à des types physiques et de caractère ; comme le renard est rusé, l'ourse est rude ; comme le héron a un long cou, la lionne rugit abondamment dans les bois sur lesquels elle règne.

Une autre spécificité de la fable est d'alterner anecdote et morale ; l'anecdote commence le texte et en occupe plus des deux tiers, des vers 1 à 21 ; le premier vers nomme la lionne et installe la situation : « Mère Lionne avait perdu son fan » ; les vers suivants soulignent l'ampleur que donne la lionne à ses lamentations par plusieurs enjambements dans les vers 2 à 7.

L'intervention de l'ourse apparaît comme un soulagement, explicité par le « enfin » du vers 9.

Puis s'engage le dialogue entre la lionne et l'ourse qui tient la longue partie centrale du texte. La morale termine le texte en cinq vers.

Pourtant, elle n'est pas un simple commentaire qui répète l'histoire, mais elle vient lui donner son sens. En effet, cette morale s'adresse aux hommes on ne peut plus clairement : « Misérables humains, ceci s'adresse à vous.

» Elle mime la tournure des proverbes : « Quiconque » (v. 25) fait penser à « Qui aime bien, châtie bien ».

De plus, on y trouve un ton moralisateur, notamment dans les connotations péjoratives associées à des mots comme « misérables » ou « frivoles » pour juger les hommes.

Cette fable suit donc bien les règles d'un genre codifié depuis l'Antiquité auquel La Fontaine apporte son univers animalier, et son art poétique. [Plaire en instruisant] La règle majeure de cet art poétique qui remonte à Horace et que Molière réussit si bien à illustrer dans le siècle de La Fontaine consiste à « châtier les m œurs en riant », « à plaire en instruisant ». Dans cette fable, La Fontaine choisit de plaire à son lecteur en donnant tout d'abord à son récit une grande vivacité.

Pour obtenir cet effet, l'auteur utilise de manière très contrastée des phrases brèves et longues.

Des phrases lapidaires encadrent deux phrases développées sur trois vers chacune, l'une par une consécutive, l'autre par l'hypertrophie énumérative du groupe sujet : « La nuit, ni son obscurité, / son silence et ses autres charmes ».

La conclusion de cette présentation est donc mise en relief par la surprise que crée la rupture de rythme : « Nul animal n'était du sommeil visité.

» Et le passage au dialogue condense encore le rythme de renonciation, en réduisant l'expression de l'action aux deux tiers du vers 9. De plus, le dialogue lui-même, en laissant entrevoir le sens de la fable, à travers les personnages et leurs oppositions, permet de ne pas ennuyer le lecteur : il met en scène le débat et l'incarne au lieu de l'argumenter platement.

C'est en fait l'ourse qui représente la position de La Fontaine dans la fable : c'est elle qui essaie de convaincre la lionne de la. »

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