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Jean-Claude Renard, rendant compte de son expérience de poète, analyse dans les lignes qui suivent la relation qu'il entretient avec son propre langage :« Il a ses racines en moi comme j'ai mes racines en lui. Il est un miroir à double réflexion où je reconnais ce que je suis et ce que je ne suis pas. Par suite, c'est un miroir qui me trahit- aux deux sens de ce verbe. Car il donne de moi une image à la fois plus vraie et plus fausse que celle que je puis, consciemment ou inconsciemmen

Publié le 15/05/2020

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Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Jean-Claude Renard, rendant compte de son expérience de poète, analyse dans les lignes qui suivent la relation qu'il entretient avec son propre langage :« Il a ses racines en moi comme j'ai mes racines en lui. Il est un miroir à double réflexion où je reconnais ce que je suis et ce que je ne suis pas. Par suite, c'est un miroir qui me trahit- aux deux sens de ce verbe. Car il donne de moi une image à la fois plus vraie et plus fausse que celle que je puis, consciemment ou inconsciemment, en donner moi-même. Plus vraie : parce qu'il m'explore et me dénude. Plus fausse : parce qu'il me dissimule et me change en sa fable. Mais c'est néanmoins un miroir où se dévoile ce que je fonde et ce qu'il fonde. Bref, ce que je crée me crée à son tour tout en se créant soi-même. De sorte que si le poème me parle et parle de moi sous un mode que ne saurait remplacer aucun autre langage, ne serait-ce point parce qu'il me récupère, tout entier ? »Jean-Claude Renard, Une autre parole, 1981.En vous appuyant sur des exemples précis, vous direz ce que vous pensez de cette réflexion contemporaine sur la poésie. Ce document contient 845 mots soit 2 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Littérature.

« Demande d'échange de corrigé de sara ramos ( [email protected] ). Sujet déposé : Sujet de dissertation Jean-Claude Renard, rendant compte de son expérience de poète, analyse dans les lignes qui suivent la relation qu'il entretient avec son propre langage : « Il a ses racines en moi comme j'ai mes racines en lui.

Il est un miroir à double réflexion où je reconnais ce que je suis et ce que je ne suis pas.

Par suite,c'est un miroir qui me trahit- aux deux sens de ce verbe.

Car il donne de moi une image à la fois plus vraie et plus fausse que celle que je puis,consciemment ou inconsciemment, en donner moi-même.

Plus vraie : parce qu'il m'explore et me dénude.

Plus fausse : parce qu'il me dissimule et mechange en sa fable.

Mais c'est néanmoins un miroir où se dévoile ce que je fonde et ce qu'il fonde.

Bref, ce que je crée me crée à son tour tout en se créantsoi-même.

De sorte que si le poème me parle et parle de moi sous un mode que ne saurait remplacer aucun autre langage, ne serait-ce point parce qu'il merécupère, tout entier ? » Jean-Claude Renard, Une autre parole, 1981. En vous appuyant sur des exemples précis, vous direz ce que vous pensez de cette réflexion contemporaine sur la poésie. Correction sous-forme de plan détaillé : -analyse grammaticale de la citation : La citation est très articulée par des liens logiques : « P ar suite, car, plus vraie : parce que, plus fausse : parce que, mais c'est néanmoins, bref, de sorteque .

»Les deux sujets principaux sont représentés par les pronoms personnels « je »(le poète) et « il »(le langage de ce poète).Le texte repose sur une série deparadoxes et de retournements.

Jean-Claude Renard nous fait assister à une inter-réaction entre « je » et « il ».Les deux premières phrases posent deux images essentielles : « racine » et « miroir ».La conséquence finale est exprimée par le biais d'une phrase interrogative. I-Analyse du point de vue de Jean-Claude Renard L'expérience poétique pour Jean-C laude Renard s'inscrit à la fois contre les conceptions classiques du langage poétique et contre des conceptionscontemporaines marquées par le structuralisme.-contre la tradition classiqueDans la tradition classique le poète est toujours lucide de son ½uvre, il est détenteur d'un langage transparent (A rt poétique ,Boileau). -contre les conceptions contemporaines marquées par le structuralismeLe poète est dessaisi du langage, il devient un lieu traversé par le langage. -point de vue de Jean-Claude RenardPour lui, le langage est le lieu d'une liturgie (Claudel, Saint-John Perse ).

Le langage serait un moyen de faire advenir l'être (Heidegger ).L'image du miroir « à double réflexion où je reconnais ce que je suis et ce que je ne suis pas » n'a aucun rapport avec le mythe de Narcisse tel que V aléry l'arepris dans l'étude sur ce mythe.Il s'agit d'un miroir qui trahit le poète - trahir au sens de faire sortir de, tirer ( pour Yves Bonnefoy, la poésie consiste « à nommer ce qui se perd »).C etteexpérience poétique est positive puisqu'elle fait sortir le poète de soi.Elle s'inscrit dans la dissociation syntaxique : « Plus vraie(…)Plus fausse ». II- Image plus vraie, image plus fausse -le langage « m'explore et me dénude »A l'image de l'expérience psychanalytique, le poète, par le langage, peut arriver à son moi profond.La pratique de la poésie favoriserait l'advenue du sujet.(La parole en archipel, René Char, « Pour renouer » : mise au jour de l'Etre à travers un programmeéthique et esthétique qui consiste à « jeter bas l'existence laidement accumulée et retrouver le regard qu'il aimait assez en son début pour étaler sonfondement »). -le langage « me dissimule et me change en sa fable »Comme Jean-Claude Renard Saint-John Perse s'insurge contre les pièges du langage poétique : « Fange écarlate du langage, assez de ton infatuation ! ». -« M ais c'est néanmoins un miroir où se dévoile ce que je fonde et ce qu'il fonde »Dans l'acte de la création le sujet se donne tel qu'il est avec ses manques et avec ses qualités.

Mais au moment où il crée il se trouve transformé par cequ'il crée.

La création poétique fait intervenir un sujet non sacralisé.

(La parole en archipel, René C har, « Le rempart de brindilles » : « le dessein de lapoésie étant de nous rendre souverain en nous impersonnalisant , nous touchons, grâce au poème, à la plénitude de ce qui n'était qu'esquisse ou déformépar les vantardises de l'individu ».Le langage poétique opère un miracle.

En effet, une transmutation s'effectue puisqu'une chose en devient une autre.

La parole ouvre sur une décantation. III-Le langage poétique irremplaçable Le langage poétique n'est ni une mimèsis ni un outil de communication :-Crise de vers, Mallarmé, « Variations sur un sujet »-Discours de Stockholm, Saint-John P erse : « La poésie est le lieu où se transmet le mouvement même de l'être »-Il y a, Apollinaire-Cinq grandes Odes, II, C laudel-« Aube », Rimbaud. \Sujet désiré en échange : peut on en finir avec les préjugés?. »

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