Databac

Jacques RIGAUD, La culture pour vivre: « Signification culturelle éminente » du sport : que penser d'une telle formule de J. RIGAUD ?

Publié le 30/06/2020

Extrait du document

Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Jacques RIGAUD, La culture pour vivre: « Signification culturelle éminente » du sport : que penser d'une telle formule de J. RIGAUD ?. Ce document contient 2223 mots soit 4 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Littérature.

« Notre époque peut apparaître comme celle de la reconquête des corps. Une chance a été offerte à la réconciliation de l'être dans sa totalité; redécouverte du sport et libération sexuelle ont été mises à sa portée. Pendant des siècles, l'activité physique avait été exclusivement tournée vers le travail, la guerre et la reproduction de l'espèce; désormais, elle peut, dans une certaine mesure, se déployer librement et concourir à l'expression personnelle de chacun. Si l'ou considère que le développement culturel consiste précisément à propager la capacité et l'occasion de cette expression singulière, la manière dont nos sociétés vivent cet affranchissement des corps revêt une signification culturelle éminente. Dans cette perspective, il faut souligner l'importance du développement de l'éducation physique et du sport de pratique. Depuis deux générations, des progrès considérables ont été accomplis. La « culture physique » - l'expression est révélatrice - est, pour un grand nombre, une véritable activité culturelle; le sport est souvent une activité collective qui transcende les distinctions sociales, suscite l'esprit d'équipe, la solidarité, le sens de la compétition organisée et du respectdes règles; il a son langage, son code, ses rites; il est de quelque façon théâtre, mime, chorégraphie; en outre, il met souvent l'homme au contact de la nature et l'enrichit, contribue à l'équilibrer, à lui enseigner le dépassement de soi et la maîtrise du réel. Ce sont là des faits majeurs. Pourtant, le sport est encore loin d'être vécu comme il l'était aux moments privilégiés de l'Antiquité, grecque plutôt que romaine, d'ailleurs, car à Rome le sport se pervertit déjà en jeu et en spectacle. Dans les cités grecques, le sport, lié au culte comme la danse, était l'une des expressions majeures de la communauté et prenait sa place dans une symbolique de la vie collective. Art religièux et guerrier, il était intégré dans une totalité signifiante. Aujourd'hui, il est écartelé entre un amateurisme dont on a dit les immenses bienfaits - mais qui semble assez mal perçu, dans son importance et surtout dans son développement, par l'opinion et même par l'Êtat - et un sport de compétition professionnelle qui, lui, mobilise toute l'attention. Pour l'opinion publique, le sport, en effet, c'est cela. Les grandes manifestations sportives qui ont sa faveur sont les cérémonies collectives les plus caractéristiques de notre temps. Elles ont leur beauté propre, qui tient à l'effet de masse. Mais l'esprit de lucre, le culte de la vedette, la recherche du spectaculaire, tirent la compétition vers le sordide et la privent de tout contenu moral et social. La professionnalisation, plus ou moins hypocritement masquée, rend flou, ambigu et comme honteux le statut du sportif dans la société. Les liens entre le sport et l'argent, le chauvinisme étroit qui se donne libre cours, le commerce d'hommes auquel on se livre de ville en ville, ne contribuent pas à assainir l'atmosphère. Les moyens de communication modernes, qui se mettent avec empressement au service de ces spectacles tout faits, travaillent de leur côté à faire du sport, pour le plus grand nombre, un effort par procuration et une célébration sans contenu. Ainsi, quels que soient sa dignité propre et l'effort qu'il exige de ceux qui s'y consacrent vraiment, le sport ne se relie à la vie sociale qu'au niveau le plus bas de l'activité commerciale, de la publicité clinquante, de la politique de clocher et de la passivité des médias. Les dieux du stade ne sont guère que des esclaves manipulés. On est plus près des jeux du Bas-Empire que de la mystique d'Olympie. Jacques RIGAUD, La culture pour vivre, 1975. ...»

« Notre époque peut apparaître comme celle de la reconquête des corps.

Une chance a été offerte à la réconciliation· de l'être dans sa totalité; redécouverte du sport et libération sexuelle ont été mises à sa portée.

Pendant des siècles, l'activité physique avait été exclusivement tournée vers le travail, la guerre et la reproduction de l'espèce; désormais, elle peut, dans une certainè mesure, se déployer librement et concourir à l'expression personnelle de chacun.

Si l'ou considère que le développement culturel consiste précisément à propager la capacité et l'occasion de cette expression singqlière, la manière dont nos sociétés vivent cet affranchissement des corps revêt une signification culturelle éminente.

Dans cette perspective, il faut souligner l'importance du dévelop­ pement de l'éducation physique et du sport de pratique.

Depuis deux générations, des progrès considérables ont été accomplis.

La « culture physique » -l'expression est révélatrice -est, pour un grand nombre, une véritable activité culturelle; le sport est souvent une activité colle.ctive qui transcende les distinctions sociales, susc\te l'esprit d'équipe, la solidarité, le sens de la compétition organisée et du respect. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles