Italie (1987-1988): Gérer la transition
Publié le 17/09/2020
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Italie 1987-1988: Gérer la transition
Entre les élections législatives des 14 et 15 juin 1987 et la constitution du
gouvernement De Mita le 13 avril 1988, l'Italie a connu une période
d'incertitude politique, de malaise social et de réussite économique.
En apparence, les résultats des élections législatives n'ont guère apporté de
changements politiques.
La coalition des cinq partis qui gouvernait l'Italie
depuis 1980 est sortie renforcée de la consultation (377 sièges à la Chambre
contre 366) et l'alternance entre un socialiste et un démocrate-chrétien à la
présidence du Conseil, enjeu des élections, a été réalisée par l'investiture de
Giovanni Goria le 29 juillet 1987.
Mais cette continuité masque les changements qui se préparent dans la vie
politique italienne.
La demi-victoire (+1,9 point) du Parti de la démocratie
chrétienne (DC) ne lui a pas permis d'imposer sa solution, à savoir un
gouvernement fort dirigé par son secrétaire général et soutenu par une majorité
solidement liée par un pacte de législature.
Elle a suffi néanmoins pour barrer
la route aux socialistes vers cette place centrale de l'échiquier politique,
objet de la lutte acharnée des deux partis au cours des années précédentes.
D'autre part, la défaite des petits partis de centre-gauche, républicain,
libéral et social-démocrate, a fortement réduit les espoirs de Bettino Craxi de
constituer une troisième force laïco-socialiste regroupée sous sa direction.
A
gauche, en revanche, le recul (-3,3 points) du Parti communiste (PCI) et la
poussée (+2,9) du Parti socialiste (PSI) ont permis un rééquilibrage entre les
deux formations, condition nécessaire, sinon suffisante d'une future alternative
de gauche.
Réformer les institutions
L'importance des choix et l'incertitude des forces politiques au lendemain des
élections militaient en faveur d'une pause de réflexion.
On a donc fait appel à
une personnalité de second rang de la DC pour diriger un cabinet voué à une vie
brève.
Le gouvernement Goria, qui a subi une première crise en novembre, n'a
duré en effet que sept mois ; il a démissionné le 11 mars 1988, officiellement à
cause du désaccord de sa majorité sur l'avenir de la centrale nucléaire de
Montalto, en fait pour permettre à la DC de gérer avec plus d'autorité une phase
déterminante de la vie politique italienne et de redessiner la carte du pouvoir
interne, avec l'accession de son secrétaire général Ciriaco De Mita, à la
présidence du Conseil (13 avril).
La relative facilité avec laquelle les cinq partis se sont mis d'accord sur un
programme gouvernemental, il est vrai assez vague, montrait que les vrais
problèmes n'avaient pas encore été abordés.
Certes, des négociations parfois
âpres ont eu lieu sur les mesures urgentes, en particulier celles destinées à
combler le vide juridique provoqué par les résultats des référendums du 8
novembre 1987 sur la justice et l'énergie nucléaire.
La loi introduisant la
responsabilité civile des magistrats et la décision d'un moratoire nucléaire,
conséquences de la volonté exprimée à une écrasante majorité (80% des voix) par
les électeurs italiens, sont d'ailleurs intervenues avant même la constitution.
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