Israël (1980-1981) Le pourrissement
Publié le 17/09/2020
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Israël (1980-1981)
Le pourrissement
1980 est l'année où la négociation égypto-israélienne s'enlise: supposant la
paix séparée sans l'OLP, sans la Jordanie, sans la Syrie et sans le Liban, les
accords de Camp David étaient construits sur l'initiative américaine.
1980
s'ouvre avec l'invasion soviétique de l'Afghanistan et la persistance de la
crise iranienne, se poursuit avec la guerre irako-iranienne et les élections qui
écartent Carter du pouvoir: an mort pour la négociation ; gagné pour le
pourrissement des procès en cours.
Pourrissement militaire: l'escalade permanente de l'agression
israélo-phalangiste dans le sud du Liban - massacre de populations civiles par
bombardements aveugles et tentatives de liquider la résistance palestinienne
dans la région - conduit à une tension au-delà de la zone assignée aux combats
depuis quatre ans ; au printemps 1981, ceux-ci déborderont sur la Beka'a et
s'aggraveront avec la "crise des fusées" israélo-syrienne.
Pourrissement politique: la division du camp arabe, les velléités européennes,
le recul des États-Unis par rapport aux maigres chances entrevues sous Carter et
même la nature des priorités soviétiques dans la région ne permettent pas
d'envisager, à court terme, un progrès du règlement politique.
Pourrissement de l'occupation israélienne sur le terrain: en Cisjordanie, les
colons "civils" israéliens, armés et protégés par le gouvernement militaire, ont
multiplié les provocations et les violences contre les habitants palestiniens.
A
Hébron, à Ramallah, en avril 1980, les extrémistes du Bloc de la foi se livrent
à des agressions antiarabes que la presse israélienne elle-même qualifie de
"Nuit de cristal", évoquant les violences antijuives de 1938 en Allemagne.
Le 2
mai, un groupe de résistants palestiniens armés attaque une procession de colons
israéliens armés, au centre de la ville arabe de Hébron: six hommes sont tués,
tous activistes d'extrême droite et apologistes notoires du terrorisme
antipalestinien.
Au lendemain de cette opération, le gouvernement militaire ne se contente pas de
dynamiter trois maisons en guise de punition collective: il expulse vers le
Liban, en hélicoptère, les maires de Halhoul et de Hébron, ainsi que le
président du tribunal islamique de cette ville.
Fahed Kawasmeh et Muhammad
Milhem feront appel de cette expulsion, que le Conseil de sécurité de l'ONU
lui-même dénoncera dans une résolution spéciale.
En décembre 1980, la Cour
suprême d'Israël confirmera cependant le verdict d'expulsion.
Le 2 juin, trois véhicules piégés explosent: Bassam Chaka'a, maire de Naplouse,
perd deux jambes, Karim Khalaf, maire de Ramallah, perd un pied.
Ibrahim Tawil,
maire d'El-Bireh, échappe à la bombe qui lui était destinée.
L'attentat est
signé Terreur contre terreur (en hébreu: TNT!), et la presse israélienne dénonce
immédiatement la protection que le gouvernement accorde aux tueurs fascistes.
Le
chef des services de renseignements israéliens démissionne et dément que le
Premier ministre ait fait pression sur lui pour qu'il étouffe l'enquête..
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