Irak (1996-1997) Année noire pour l'opposition
Publié le 16/09/2020
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Irak 1996-1997
Année noire pour l'opposition
Plus de six ans après la fin de la guerre du Golfe (1991), le régime de Saddam
Hussein était toujours en place, malgré une succession de défections parfois
spectaculaires, suivies de répressions sanglantes.
Les sanctions internationales
ont été régulièrement reconduites sous la pression des États-Unis, de façon
devenue rituelle à la suite des rapports défavorables de l'Unscom, la commission
spéciale des Nations unies chargée du désarmement irakien.
Plus d'une trentaine
de résolutions de l'ONU ont mis l'Irak, littéralement, sous tutelle
internationale.
Cette situation, illustrant la volonté américaine de geler le
dossier irakien en attendant un hypothétique succès du processus de paix entre
les pays arabes et Israël, semble être à l'origine de l'éclatement croissant de
la société et de la scène politique irakiennes.
L'absence d'issues politiques à
plus ou moins long terme à la crise du pays a accéléré un processus de repli
généralisé sur les solidarités tribales et régionales, dont les grands courants
de l'opposition au régime ont été les principales victimes, comme l'ont montré
les événements de l'automne 1996 au Kurdistan.
La "trahison" du PDK
L'opération internationale Provide Comfort, montée en avril 1991 par les
États-Unis et leurs alliés pour protéger de la répression du régime les Kurdes
qui s'étaient insurgés, avait permis aux partis kurdes de s'engager sur la voie
d'une autonomie, avec la proclamation unilatérale par le "parlement kurde", en
octobre 1992, de l'État fédéral en Irak.
Le Kurdistan autonome s'était vite
scindé en deux entités tribalo-politiques, l'une au nord, adossée à la Turquie
et dominée par le mouvement de Massoud Barzani, l'autre, au sud, adossée à
l'Iran, et sous le contrôle de Jalal Talabani.
Commencée en 1993, la guerre
entre le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) et l'Union patriotique du
Kurdistan (UPK) a fait des milliers de morts.
Motivée par la non-redistribution
des droits de douane perçus à la frontière turque par le PDK, elle s'est
aggravée à mesure que s'assombrissait l'avenir du Kurdistan autonome: refus
régional de le voir progresser sur la voie de l'autonomie, tandis que les armées
turque et iranienne y intervenaient de façon croissante contre leurs propres
opposants kurdes, pérennité du régime de Bagdad, qui soumettait la zone kurde à
un blocus dont les effets ajoutaient encore à la misère suscitée par l'embargo
international.
En août 1996, les combats ont tourné à l'avantage de l'UPK; la
guerre est devenue régionale, le PDK dénonçant un soutien de l'Iran à l'UPK et
décidant de faire appel à Bagdad pour un soutien militaire.
Bagdad a immédiatement répondu en occupant Erbil, la "capitale" du Kurdistan
autonome, le 31 août 1996 et en facilitant la prise de Sulaymaniyah, fief de J.
Talabani, par le PDK le 5 septembre.
Dès lors, entre 50 000 et 70 000 Kurdes,
dont J.
Talabani lui-même, ont fui vers l'Iran.
A Erbil, les services de
renseignement irakiens ont arrêté des dizaines de personnes qui se croyaient
sous la protection des Alliés; il s'agissait notamment de membres du Congrès
national irakien (CNI, opposition), de communistes et de Turkmènes.
Une centaine
d'opposants arabes et turkmènes ont été exécutés.
Plusieurs milliers de.
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