introspection
Publié le 17/05/2020
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L'introspection comme pratique
Pierre Vermersch
CNRS URA 1575 LCP
( version française d'un article à paraître au Journal of Cons
ciousness Studies )
Comment accéder de manière réglée à l'expérience subje
ctive ? Comment développer une expertise de l'acte par
lequel je peux la connaître ou la reconnaître et fonder une vér
itable méthodologie reproductible à laquelle il soit
possible de former des chercheurs de manière précise et délibé
rée ? L'idée globale d'une phénoménologie en
donne, le sens, en précise le niveau épistémologique, mais n'en
fournit pas les savoirs faire, n'en précise pas la
pratique, puisque les philosophes qui l'ont fondé et développé
(Husserl, Fink, Patocka, Merleau-Ponty, ...) ne l'ont
pas explicité et beaucoup de ceux qui s'en réclament aujourd'hui s
ont plus investis dans l'étude des textes anciens
que dans une pratique phénoménologique.
La psychologie a établi
t une longue tradition de méfiance et de rejet de
tout ce qui relève du point de vue en première personne.
La tradit
ion de la présence attentive donne de
nombreuses indications sur les conditions de stabilisation de l'attentio
n permettant de saisir l'expérience
subjective (cf Varela et al 1991, Wallace ce numéro) mais sa mise e
n oeuvre implique un long apprentissage et
risque de limiter l'échantillon à quelques sujets bien entraîné
s.
Dans ce contexte, revenir sur l'introspection cela a-
t-il un sens ? Ne serait-ce pas même, le pire choix possible ? Tant d
e critiques ont été formulés à son encontre, les
psychologues l'ont presque totalement bannie de leurs manuels, y a-t-il
quelque chose à récupérer ? À moins que
ce ne soit l'inverse, que la psychologie ayant commencé par cette ent
rée, un premier renversement a été de passer
au-delà pour établir une approche en troisième personne qui de
toute manière manquait, et le second
renversement qui se présente est de redonner une place au point de vu
e en première personne.
Simplement la méthodologie en première personne, du fait de l'inte
rdit dont elle a été l'objet n'a pu évoluer
normalement et se perfectionner progressivement.
Dans cet article, je n'essaie pas de définir ce qu'est l'introspectio
n.
Je cherche à préciser comment il est possible
d'en perfectionner la pratique, partant du principe qu'il existe un dé
couplage entre la logique du faire et la logique
conceptuelle et qu'il n'est pas nécessaire pour pratiquer l'introspec
tion d'en avoir au préalable une connaissance
scientifique exhaustive (supposez qu'avant d'étudier la cognition vo
us deviez d'abord la définir, ou que pour qu'un
sujet lise une consigne vous ayez une connaissance totale de la percepti
on).
Alors que les innombrables
commentateurs de ce que pourrait être l'introspection, semblent ne l'
avoir jamais pratiquée et n'ont rien apporté à
son développement.
Mon but est donc de mettre en évidence les perf
ectionnements successifs de la pratique de
l'introspection quand elle est mise en œuvre dans un programme de rec
herche.
Mon désir serait d'aller directement à la clarification de la prat
ique de l'introspection, mais avant d'en arriver là il
faut revenir sur l'histoire du développement de l'introspection depui
s le début du siècle, et traverser le maquis de
toutes les critiques adressées à sa possibilité même.
J'ai l
'impression, depuis toutes ces années que je travaille à
prendre connaissance de la littérature relative à l'introspection,
d'avoir été, par moments, absorbé par la
dimension négative de toutes ces couches de critiques, jusqu'à en
oublier parfois la pratique effective de
l'introspection.
Faut-il prendre le temps de critiquer les critiques de l'introspection ?
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