Databac

Introduction à notre nouvelle notion, la TECHNIQUE. Position de la TECHNIQUE entre la VERITE, l’ART, la RAISON et la NATURE.

Publié le 21/05/2025

Extrait du document

« 1 Introduction à notre nouvelle notion, la TECHNIQUE. Position de la TECHNIQUE entre la VERITE, l’ART, la RAISON et la NATURE. Nous avons vu qu’Aristote place le trait distinctif de l’homme dans son désir désintéressé de VERITE.

Et nous venons de voir que même la raison d’être de l’ART, toujours selon Aristote, peut être attribuée à ce désir de savoir. Pour satisfaire ce désir l’homme possède la RAISON.

Désir de savoir et raison servent à distinguer depuis Aristote l’homme de tous les autres animaux. Mais l’homme est aussi un animal.

Comme tout animal, il possède des instincts et il développe des comportements en vue d’assurer sa survie dans la NATURE. A quoi aboutirait le développement des instincts de survie et d’adaptation dans la NATURE dans le cas d’un être comme l’homme qui n’est pas un animal comme les autres car il possède en plus le désir de VERITE et la RAISON ? Cela aboutirait à la TECHNIQUE. Nous pouvons définir la TECHNIQUE comme la production de l’utile. Depuis le feu et la roue, en passant par les premiers objets en silice du paléolithique et du néolithique, la machine à vapeur, un tournevis, tous les outils et les machines, et jusqu’à l’énergie nucléaire, une navette spatiale, internet et la G5, tout cela, c’est de la TECHNIQUE. Mais on appelle technique également le savoir qui aboutit à la production de ces objets. La TECHNIQUE suppose la RAISON. Aristote signale que ce type de savoir, la technè, est « avec raison », pour la distinguer d’une production qui pourrait être spontanée comme celle de la NATURE.

Dans la nature un arbre pousse de manière spontanée.

Et le comportement instinctif d’un animal qui « produit », par exemple, un nid, ne se distingue pas au fond de la poussée de l’arbre.

Tout cela n’est pas une production « avec raison », c’est-à-dire, qui mette en œuvre l’exercice de la faculté rationnelle, dont seul l’homme est capable. L’homme dans la lutte pour la survie et l’adaptation dans la nature applique la faculté qui le distingue des autres animaux : la RAISON. La TECHNIQUE complète ce que la NATURE est incapable de produire. Nous comprenons alors que dans la TECHNIQUE, la RAISON, ce par quoi l’homme se distingue du reste de la nature (des autres animaux, on vient de le dire), s’applique justement à la NATURE.

Tout se passe comme si l’homme complétait le travail de la nature en achevant ce qu’elle est incapable de produire toute seule. Si la nature faisait pousser des maisons comme elle fait pousser des arbres, elle ferait le travail de l’architecte, dit plus ou moins Aristote.

Il veut dire par là que la technique de l’architecte (le maçon, etc.) produit l’utile (une maison, utile à habiter, donc 2 permettant de s’abriter, donc utile à la survie) en complétant ce que la nature peut fournir, comme une grotte (l’habitat des premiers hommes avant le développement des techniques) pour bâtir des maisons, propres à la civilisation. 3 La TECHNIQUE et le TRAVAIL. La TECHNIQUE nous apparaît ainsi comme un savoir consistant en une application de la raison et d’une habilité à la production d’objets étant utiles, plus ou moins directement, à la survie dans la nature. Pensez à cette situation qui est comme le modèle de tout phénomène technique : la nature fait pousser des arbres, mais elle ne fabrique pas des barques.

Or l’homme par le TRAVAIL et la TECHNIQUE, ce savoir qui est une application de la raison, un savoir-faire, peut creuser un tronc d’arbre de manière habile et intelligente pour en faire une barque, c’est-à-dire un objet utile à la survie (par exemple pour pêcher). Le monde de la technique. Résumons, on appelle TECHNIQUE en même temps la production (de l’utile), le savoir nécessaire à la production et, enfin, l’ensemble d’objets produits qui constituent comme un monde de la technique.

(Disons plutôt « technique » que « technologie », qui serait plutôt l’étude de la technique). Une dernière remarque avant de nous lancer dans l’exploration du problème que nous avons choisi pour travailler cette notion.

La technique, qui fait partie de l’homme depuis qu’il est homme, apparaît pourtant comme un sujet de premier plan dans le monde moderne, celui qui, à partir de l’époque de Descartes, ne cesse de transformer la nature pour rendre l’homme comme son « maître et possesseur » (Discours de la méthode, VI).

Pourquoi ? * * * Le problème que nous allons étudier pour cette notion, la TECHNIQUE, nous sert en même temps à introduire d’autres notions sur lesquelles on reviendra : le TRAVAIL, la NATURE, la RAISON et la LIBERTE. BERGSON, L’évolution créatrice.

Explication de texte. (Vous devez déjà savoir qu’une introduction à une explication de texte doit comporter cinq éléments : notion, thème, problème, thèse et plan du texte. Comme d’habitude, nous indiquons en majuscules les concepts qui sont des notions du programme.) Traditionnellement, la RAISON définit l’homme parce que le désir désintéressé de savoir le détache de la MATIERE et de la NATURE.

Et cette soif de connaître la VERITE pour elle-même, par pure curiosité, est un signe de sa LIBERTE (un animal autre que l’homme ne cherche à savoir que ce qui est nécessaire à sa survie, poussé par l’instinct). Cependant, comprendre la matière et la nature de manière désintéressée, comme le fait souvent la SCIENCE, ne conduit pas à maîtriser et dominer la matière et la nature (ce ne serait pas alors un désir désintéressé).

Par exemple, je peux chercher à savoir en quoi consiste le phénomène naturel de la foudre par pure curiosité, désir de savoir (comme en classe de physique).

Mais je peux aussi aspirer à appliquer cette connaissance (comme le fait l’ingénieur) à la production 4 d’un objet utile comme le paratonnerre (deux définitions de TECHNIQUE : production de l’utile et science appliquée).

Dans ce dernier cas, le souci de se mettre à l’abri du danger d’être frappé par la foudre est un souci rattaché à l’instinct de survie.

La « motivation » ici n’est pas au fond très différente de celle de l’animal : c’est la survie qui nous pousse à savoir. 5 On oppose le savoir technique, qui cherche l’application de la VERITE scientifique et peut être appelé savoir pratique (du grec praxis, l’action), à une vérité purement théorique qui ne recherche la vérité que pour elle-même. Nous pouvons parler alors de deux orientations opposées que peut adopter la faculté de la RAISON qui définit l’homme, donc deux manières d’interpréter l’humanité de l’homme.

Soit on définit l’homme par sa raison théorique, par son désir désintéressé de vérité, soit on le définit par sa capacité à appliquer la raison à l’adaptation dans la nature (la survie) et à la maîtrise et l’exploitation de la nature selon ses besoins (le nécessaire) et ses désirs (au-delà du nécessaire). S’il est vrai que l’homme peut être défini par la RAISON, s’agit-il de la raison théorique ou bien de la raison appliquée à la technique ? L’enjeu est de taille, nous voulons savoir qui nous sommes, ou comme disait.... »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles