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Inconscience

Publié le 05/12/2021

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INCONSCIENT

Cette « première topique » est peu à peu délaissée par Freud, qui lui trouve des inconvénients, pour une seconde topique, qu’il juge plus satisfaisante (tout en conservant la distinction entre le conscient et l’inconscient). Cette « seconde topique » s’appuie sur les trois concepts-clés : ça, moi, surmoi (on ne peut plus désormais faire de « schéma », comme c’était le cas plus haut).

Le ça est l’ensemble des forces, tendances, désirs, exprimant des besoins corporels ; le ça pousse le psychisme à l’action. Les pulsions demandent à être satisfaites. La tension du besoin s’accompagne de déplaisir, la réduction de cette tension s’accompagne de plaisir (voir le principe de plaisir)

Le moi est la partie du psychisme tournée vers le monde extérieur, capable d’adaptation et d’apprentissage. Le moi est défini par la psychanalyse comme une partie du ça, qui a du tenir compte de la réalité (voir le principe de réalité).

Le surmoi est l’instance de l’interdit, de la Loi, c’est une instance « sévère » qui représente la société et ses impératifs ; le surmoi est une instance inconsciente, « résultat de l’intériorisation des interdits sociaux et parentaux » (Dictionnaire philosophique).

Ces deux topiques mettent l’accent sur le fait que l’homme est un être de désirs, de pulsions, que sa vie individuelle est parsemée d’épreuves psychiques, de traumatismes qu’il faut bien surmonter, de renoncements qu’il faut bien accepter, que par exemple certains désirs doivent être refoulés (ou sublimés) sous peine de graves troubles. C’est le cas en particulier du fameux désir Œdipien, désir de type amoureux pour le parent de sexe opposé.

 

Approche de quelques concepts fondamentaux, par l’examen d’un cas concret.

 

Le cas « Anna O. » (dans Etudes sur l’hystérie, 1895). A rapporter au tableau résumant les Cinq leçons sur la psychanalyse, série L p. 43, séries ES et S p. 35.

Ca, moi, surmoi, refoulement, pulsion, conflit psychique.

Le cas clinique est présenté dans une sorte de pureté idéale. Les séances d’hypnose conduisent finalement à la guérison.

 

Une jeune femme souffre d’un trouble psychique grave : paralysie partielle, accompagnée d’un symptôme hydrophobique. La cause du mal, selon Freud, n’est pas organique, mais psychique (mot que Freud emploie, à préférer au mot « mental ») ; il faut trouver cette cause dans « l’histoire individuelle de la patiente ».

 De quoi souffre la malade ? De la réapparition, sous une forme étrange (un symptôme), d’un souvenir, d’une « réminiscence », mais sans que ce souvenir soit conscient. La malade ne connaît pas la cause de son mal. On peut dés lors parler de « souvenirs coincés dans la mémoire ». Le symptôme hydrophobique est le « rappel » dans le présent d’un passé « oublié », ou plutôt devenu inconscient, un passé (et pas n’importe quel passé : un passé « traumatique ») « qui ne passe pas », qui a justement « du mal à passer », comme on dit…

 La cause de la névrose semble être un conflit psychique mal résolu. La jeune fille, en entrant dans la pièce et en voyant un chien boire dans un verre d’eau, a vécu un violent conflit psychique, entre des pulsions ou des désirs contradictoires : d’une part s’emporter, se mettre en colère, et d’autre part « garder sa dignité » ; il faut souligner que le conflit, au moment où il a lieu, est lui-même dans une large mesure inconscient : la malade n’est pas « consciente » de vivre un conflit intérieur d’une telle intensité.

Il n’est pas impossible d’interpréter la situation à l’aide de l’opposition entre ça, moi et surmoi (voir le texte p. 2 de ce document).

Qu’est-ce qu’une pulsion ? « Sens ordinaire : force inconsciente d’origine biologique (appétit, sexualité), orientant le sujet vers un objet susceptible de lui apporter la satisfaction. Chez Freud : concept limite entre le psychique et le somatique, consistant en une poussée, une force, faisant tendre l’organisme vers son but : la réduction d’une tension. (…) Ce sont les traducteurs de Freud qui ont introduit le terme de pulsion (en allemand Trieb) pour désigner l’ensemble des tendances qui, chez l’homme, ont un support biologique. Selon Freud, l’instinct est un comportement animal fixé par l’hérédité, caractéristique de l’espèce, préformé dans son déroulement et adapté à son objet. Au contraire, la pulsion, poussée ayant sa source dans une excitation corporelle, est relativement indéterminée aussi bien quant à son but (la satisfaction) que quant à son objet (ce en quoi, ou ce par quoi elle atteindra cette satisfaction) » (Philosophie de A à Z, Hatier).

 Le ça a ses propres exigences, il demande la satisfaction de la pulsion ; il est donc étranger à toute considération morale, par exemple. C’est un « despote » qui réclame son du ; mais d’un autre côté le surmoi est aussi exigeant : il exige que soient respectés les interdits sociaux et parentaux intériorisés depuis les premiers moments de l’éducation. C’est un autre « despote » ; le  moi se trouve donc pris entre des revendications contradictoires, celles du ça et du surmoi, à quoi s’ajoutent celles du monde extérieur. La situation du moi est donc difficile, parce qu’il est impossible (sous peine de punitions (psychiques) sévères) de toutes les satisfaire en même temps ; « il échoue souvent dans sa tâche ». La probabilité d’échec (lorsqu’il s’agit de concilier au mieux ces exigences contradictoires, incompatibles) n’est pas négligeable. Le moi (qui n’est pas « la conscience », car, selon Freud, une partie du moi est elle-même inconsciente) doit trouver un équilibre, toujours précaire, toujours risqué, et d’une certaine manière la maladie psychique est le signe d’un échec (plus ou moins important) à trouver « le bon compromis », celui qui satisfait (en partie) le ça et le surmoi, tout en n’étant pas en opposition flagrante avec « le monde extérieur ».

La jeune fille, en entrant dans la pièce, est « pressée » par le ça, qui exige la satisfaction de la pulsion (probablement une pulsion agressive, qui se serait exprimée par la colère, ou par de la brutalité), mais en même temps elle est sollicitée (sans le « savoir » bien sûr) par le surmoi, qui exige qu’elle « conserve sa dignité », qui donc lui interdit d’exprimer cette colère. Le « pauvre moi » vit, à cet instant, un conflit psychique dont l’issue est très incertaine. Dans l’urgence, le moi « trouve une solution », qui cependant, à terme, se révèle psychiquement coûteuse : tout se passe comme si le compromis n’avait pas été satisfaisant, comme si le ça avait été lésé et manifestait bruyamment (sous forme de symptômes) son insatisfaction. Certes, le traumatisme psychique a été « refoulé », mais il n’a pas disparu, bien au contraire.

Quel est, dés lors, le moyen de la guérison ? La malade exprime sa colère ; après avoir fait le récit (sous hypnose, mais ce n’est pas absolument décisif ici) des événements, elle « rejoue » la scène, « extériorise » sa colère. Elle prend conscience du lien entre le symptôme dont elle souffre et l’événement passé ; elle guérit parce qu’au terme de la séance d’hypnose elle semble donner une solution plus satisfaisante – pour le psychisme- au conflit vécu.

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