Ilya Prigogine

« Ilya Prigogine La science du désordre irréversible La naissance d'Ilya Prigogine, en 1917, est placée sous des cieux chaotiques.

Il voit le jour à Moscou (Russie), enjanvier, peu de temps avant la révolution d'Octobre qui contraindra sa famille à s'exiler, en 1921, en Allemagne.

En1929, les Prigogine s'installent en Belgique.

A Bruxelles, Ilya suit des études secondaires et universitaires qui ledestinent à une carrière de chimiste.

Il fait son apprentissage de chercheur à l'Université libre de Bruxelles.

Il n'estpas encore Belge (il le deviendra en 1949) lorsqu'il prolonge, en 1945, les travaux de Lars Onsager (1903-1976).

Ilsoutient alors une thèse d'agrégation intitulée : Étude thermodynamique des phénomènes irréversibles.

Il se fondesur le principe de la création d'un minimum d'entropie (notion abstraite et mathématique du désordre physique) dansun système loin de l'équilibre.

Ainsi naîtra l'idée des "structures dissipatives" pour les processus irréversibles dans unensemble ouvert (où il peut y avoir des échanges d'énergie et de matière entre le système étudié et le milieuextérieur).

Ces idées seront récompensées, en 1977, par le prix Nobel de chimie.Une image des "structures dissipatives" peut être fournie par des dunes de sable dans un désert.

Supposons que levent souffle lentement.

Sur une dune, les grains de sable s'organisent peu à peu, ils se déplacent et s'agrègentselon des formes qui laissent s'écouler le vent plus facilement.

Modulées par le vent, des couches superposées desable se forment.

Ce sont, simplement, des structures dissipatives...

Cet exemple permet de sentir qu'il y a del'ordre (l'organisation des couches de sable) dans le désordre (représenté par le vent qui apporte de l'énergie et desgrains de sable au système étudié, une dune). Prigogine conduira ses recherches à l'Université libre de Bruxelles, et à Austin, à l'Université du Texas (États-Unis)où il pris la direction d'un laboratoire de physique théorique en 1967.Il tentera de vulgariser, en 1979, ses travaux dans un ouvrage intitulé La nouvelle alliance.

Le livre sera cosigné parIsabelle Stengers, chimiste et philosophe des sciences de formation, de l'Université libre de Bruxelles.

Avec TobieNathan, professeur de psychologie à Paris VIII et "ethno-psychanalyste", et Bruno Latour, professeur à l'École desmines de Paris, Isabelle Stengers est l'une des représentantes d'un nouveau courant de pensée des sciences.

Peut-être qu'elle prolonge ainsi sa réflexion entamée auprès de Prigogine ?. »