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Hongrie

Publié le 02/12/2021

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1PRÉSENTATION

Hongrie, en hongrois Magyarország, pays d’Europe centrale. Sa capitale est Budapest. La Hongrie appartient à l’Union européenne.

La Hongrie est bordée au nord par la Slovaquie, au nord-est par l’Ukraine, à l’est par la Roumanie, au sud par la Serbie, la Croatie et la Slovénie, et à l’ouest par l’Autriche. Le pays ne dispose pas d’accès à la mer.

2MILIEU NATUREL
2.1Relief et hydrographie

La superficie de la Hongrie est de 93 030 km². De faible altitude, le territoire est composé de trois grands ensembles géographiques. Une zone montagneuse, le long de la frontière nord du pays, formant la dorsale hongroise, s’étend sur 400 km de long. Elle comprend plusieurs massifs, comme les monts Bakony, qui dominent le lac Balaton, le plus grand lac d’eau douce d’Europe centrale, ou encore le massif du Vértes et le Kékes, point culminant du pays (1 014 m) dans les monts Mátra. Au sud de cette région montagneuse, le Danube, qui coule du nord au sud après avoir formé la frontière avec la Slovaquie, divise le restant du pays en deux zones de plaines. D’une part, une plaine basse légèrement ondulée, appelée l’Alföld ou Grande Plaine hongroise, couvre la majorité de la région de l’est du Danube jusqu’à la frontière avec la Roumanie (à l’est) et avec la Serbie (au sud). Ses terres alluviales, arrosées par un réseau d’affluents du Danube et de la Tisza, sont relativement fertiles. D’autre part, la Transdanubie s’étend à l’ouest du Danube, avec au sud les monts Mecsek et les derniers piémonts des Alpes autrichiennes. Cette partie du pays est drainée par plusieurs affluents danubiens.

2.2Climat

La Hongrie possède un climat continental relativement sec en raison de l’absence d’influence maritime, avec des hivers froids et des étés chauds. Les températures moyennes sont de - 1 °C en janvier et de 21 °C en juillet. Les précipitations sont les plus fortes au début de l’été et la pluviométrie moyenne varie entre 787 mm dans la partie occidentale du pays et 508 mm dans la partie orientale, plus abritée.

2.3Végétation et faune

La forêt recouvre 21,2 p. 100 du territoire hongrois : elle est composée en majorité de chênes, tilleuls, hêtres et autres arbres à feuilles caduques, qui s’étendent sur les montagnes et les terres transdanubiennes. Lièvres, renards, cerfs et sangliers y abondent. Canards, hérons, grues et cigognes sont des animaux originaires du pays, et la Grande Plaine hongroise est le paradis de nombreuses espèces migratrices.

3POPULATION ET SOCIÉTÉ
3.1Démographie

En 2008, la population hongroise était estimée à 9 930 915 habitants, soit une densité de 108 habitants au km². Environ 66 p. 100 des habitants vivaient en zone urbaine en 2005. Pour la période 1990-1995 et pour la période 1995-2000, le taux de croissance annuel moyen a été négatif (- 0,49 p. 100 et - 0,6 p. 100). En 2008, le taux de natalité était de 9,60 p. 1 000, avec une moyenne de 1,34 enfant par femme. Les moins de 15 ans représentent 15,15 p. 100 de la population et les plus de 60 ans, 21,24 p. 100. L’espérance de vie moyenne est de 69 ans pour les hommes et 77,6 ans pour les femmes.

Environ 93 p. 100 des Hongrois sont des Magyars, descendants des tribus finno-ougriennes et turques qui se sont mêlées aux tribus avars et slaves de Hongrie au ixe siècle apr. J.-C. Les Tsiganes ou Roms (5 p. 100), les Allemands (2 p. 100), les Slovaques (0,9 p. 100), les Slaves du Sud (Serbes, Croates, Slovènes ; 0,9 p. 100) et les Roumains (0,2 p. 100) sont les principales minorités ethniques du pays.

3.2Découpage administratif et villes principales

Sur le plan administratif, le pays est divisé en 19 comtés (comitats).

Budapest (1 708 000 habitants en 2003) est la plus grande ville du pays et sa capitale politique, économique et culturelle. Les autres grandes villes sont Debrecen (206 564 habitants), centre commercial d’une grande région agricole à l’est du pays ; Miskolc (182 408 habitants), siège des industries métallurgiques au nord-est ; Szeged (163 699 habitants), centre de distribution des produits agricoles de la Grande Plaine hongroise mais aussi haut lieu des industries chimiques et des textiles synthétiques au sud-est ; Pécs (159 794 habitants), centre d’industries légères au sud du pays.

3.3Institutions et vie politique

Substantiellement révisée en 1989, la Constitution de 1949 a servi de base à la transition d’un État communiste vers une démocratie parlementaire.

3.3.1Organisation des pouvoirs

Le pouvoir exécutif est détenu par le président de la République, élu pour cinq ans par le Parlement. Il nomme le Premier ministre, chargé de former son gouvernement.

Le pouvoir législatif appartient au Parlement dont les 386 membres sont élus au suffrage universel pour quatre ans. Parmi eux, 176 sont élus directement dans les 176 circonscriptions, 152 le sont à la proportionnelle sur des listes présentées par les partis dans les comitats et 58 sont élus indirectement à partir de listes, en fonction des scrutins précédents.

La plus haute juridiction du pays est la Cour suprême, siégeant à Budapest. Ses membres sont élus par l’Assemblée nationale. Les cours de comitat, de district et de ville traitent les affaires criminelles et sont en principe présidées par un juge professionnel et deux assesseurs. Les juges sont élus par des conseils locaux pour trois ans.

3.3.2Partis politiques

À partir de 1949, la vie politique a été dominée par le Parti des travailleurs socialistes hongrois et le Parti communiste, transformés en un Parti socialiste ouvrier hongrois en 1956 puis, en octobre 1989, en Parti socialiste hongrois (MSZP). De nombreux autres partis ont vu le jour à la fin des années 1980, lors de la chute du communisme : le Parti civique hongrois (Fidesz, conservateur), le Forum démocratique hongrois (MDF, centriste), l’Alliance des démocrates libres (SZDSZ, libéral), le Parti hongrois de la justice et de la vie hongrois (MIEP, extrême droite), le Parti indépendant des petits propriétaires et des paysans (FKGP), premier parti du pays en 1945, dissous après l’instauration de la République populaire de Hongrie et reconstitué en 1988 et le Parti chrétien-démocrate populaire (KDNP, chrétien-démocrate).

3.3.3Défense nationale

Autrefois intégrées au pacte de Varsovie, les forces armées hongroises sont aujourd’hui autonomes. Par ailleurs, entre 1990 et 1991, l’URSS a évacué ses 55 000 hommes stationnés sur le territoire hongrois. En 1999, la Hongrie est devenue membre de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN).

En 2004, l’armée hongroise comptait 32 300 hommes, 23 950 dans l’armée de terre et 7 500 dans l’aviation. Le service militaire dure dix-huit mois. En 2003, l’État a consacré 1,9 p. 100 du produit intérieur brut (PIB) aux dépenses de Défense nationale.

3.4Langues et religions

Le hongrois, langue finno-ougrienne écrite en caractères latins et influencée par des emprunts aux langues turque, slave, allemande, latine et française, est la langue officielle du pays. L’allemand, le roumain, le slovaque et le croate sont également parlés.

La Hongrie est traditionnellement un pays catholique romain avec une importante minorité protestante. Environ les deux tiers de la population sont catholiques tandis qu’un quart est protestant. Les principaux groupes protestants sont l’Église calviniste réformée hongroise (18 p. 100) et l’Église luthérienne hongroise (8 p. 100). Les orthodoxes représentent 0,4 p. 100 de la population et la communauté juive, forte de près d’un million de membres avant la Seconde Guerre mondiale, comptait moins de 100 000 membres en 1991 (1 p. 100).

3.5Éducation

La scolarité est obligatoire pour les enfants de 7 à 16 ans. L’école primaire est gratuite ainsi que l’enseignement secondaire et supérieur. En 1994–1995, 3 814 écoles primaires accueillaient 489 768 enfants répartis en huit niveaux. Environ 1,01 millions de jeunes Hongrois fréquentaient les 1 180 écoles techniques et secondaires. Le pays possède quelque 60 établissements d’enseignement supérieur, qui recevaient 354 386 étudiants en 2001–2002. Les plus importantes sont les universités de Budapest (fondée en 1635), Pécs, la plus ancienne du pays (1367), Szeged (1872) et Debrecen (1912). Sur la période 2002–2003, l’État a consacré 5,8 p. 100 du PNB aux dépenses d’éducation.

3.6Arts et vie culturelle

Les anciens Magyars possèdent une culture païenne florissante qui conserve des accents orientaux dans ses légendes et son folklore artistique et musical. À la suite de leur conversion au christianisme, au xe siècle, les éléments culturels païens et orientaux sont remplacés par des thèmes occidentaux tandis que le latin devient la langue officielle et littéraire. Au cours du xve siècle, des artistes et érudits italiens promeuvent la Renaissance en Hongrie. Au siècle suivant, durant la Réforme, le hongrois remplace le latin.

Aux xviiie et xixe siècles, la Hongrie goûte à son tour au siècle des Lumières et au libéralisme européen occidental. La littérature hongroise connaît alors un relatif développement mais reste méconnue à l’extérieur des frontières du pays. Seul un très petit nombre d’artistes hongrois acquièrent une renommée internationale : la peinture connaît son apogée au cours de la période romantique du xixe siècle. László Moholy-Nagy est un des artistes majeurs du xxe siècle. Sous le joug communiste, le réalisme socialiste domine l’art hongrois.

Sur le plan musical, la culture hongroise est marquée par diverses influences.

L’introduction du christianisme en Hongrie s’accompagne de celle de la musique sacrée occidentale, sous la forme des chants grégoriens. Au xve siècle, un style vocal et instrumental apporté par les Roms en provenance d’Inde se développe. Par ailleurs, la musique populaire hongroise adopte les harmonies orientales telles que la construction de mélodie par mode ou gamme, propres aux Turcs qui envahissent le pays aux xvie et xviie siècles.

Aux xviie et xviiie siècles, les cours princières telle celle du prince Nicholas Esterhazy, à Eisenstadt, possèdent souvent leurs propres compagnies d’opéra et de théâtre qui emploient des musiciens étrangers. L’exemple le plus connu est celui du compositeur autrichien Joseph Haydn qui a travaillé pendant trente ans au service de la famille Esterhazy. Le xixe siècle voit l’émergence du premier compositeur local, Ferenc Erkel, qui compose l’hymne national et le premier opéra hongrois. Le compositeur et pianiste Franz Liszt passe le plus clair de son temps dans d’autres pays. Tout comme Erkel, Ernst von Dohnányi est très influencé par les compositeurs allemands. La musique allemande continue d’exercer une grande influence sur la musique hongroise jusqu’à ce que Béla Bartók et Zoltán Kodály parviennent à une notoriété internationale. À partir de 1905, Bartók et Kodály collectent et éditent des milliers de thèmes du folklore hongrois et les intègrent à leurs œuvres. À la fin des années 1950, les jeunes compositeurs commencent à dédaigner cette musique folklorique pour explorer des approches plus modernes de la composition.

3.6.1Institutions culturelles

La musique revêt une importance particulière dans ce pays qui compte de nombreuses salles de concerts et formations musicales, classiques ou folkloriques. Mais la vie culturelle, fortement subventionnée pendant la période communiste, traverse aujourd’hui une crise. Après une courte période d’effervescence, plusieurs salles de théâtre ont dû fermer leurs portes et les productions artistiques actuelles ne se caractérisent pas par une grande innovation.

La bibliothèque nationale Széchényi de Budapest, fondée en 1802, est la plus importante bibliothèque du pays, avec plus de 2,4 millions d’ouvrages et 4,2 millions de pièces d’archives.

Parmi les grands musées de Hongrie, le musée de l’Histoire nationale dont les collections retracent l’histoire de la société et de la culture magyars depuis le ixe siècle, le musée des Beaux-Arts et le musée d’Histoire naturelle se trouvent à Budapest. Le pays compte plus de 100 musées publics.

3.6.2Médias

La Hongrie possède quatre stations de radio et deux chaînes de télévision. La Constitution hongroise garantit la liberté de la presse. En 2004, il y avait 34 quotidiens totalisant un tirage de 4,69 millions d’exemplaires.

4ÉCONOMIE
4.1Généralités

Avant la Seconde Guerre mondiale, l’économie de la Hongrie était essentiellement fondée sur l’agriculture. Les rares sites industriels ont été détruits durant le conflit. Après la prise du pouvoir par les communistes en 1948, le gouvernement hongrois a lancé une série de plans de développement économique à long terme qui privilégiaient l’industrialisation. Négligeant les biens de consommation et les activités de service jusque dans les années 1960, les autorités ont consacré l’essentiel de leurs investissements à l’industrie lourde.

Avec l’élection d’un gouvernement non communiste en 1990, la Hongrie a accéléré sa transition d’une économie planifiée centralisée vers une économie de marché. Le pays s’est notamment ouvert au tourisme, qui est devenu une part importante de l’économie. La Hongrie figure au début des années 2000 parmi les pays les plus riches de l’ancien Bloc de l’Est. En 2006, le produit intérieur brut (PIB) était de 112,9 milliards de dollars, soit un PIB par habitant de 11 216,60 dollars. En 1997, le pays a renoué avec une croissance positive, qui atteint 3,90 p. 100 pour la période 2006. Sous le coup d’une sévère politique d’austérité en 1996-1997, la Hongrie est parvenue à réduire son taux d’inflation (18,5 p. 100 en 1997, ramené à 9,2 p. 100 en 2001 et 5,3 p. 100 en 2003) et bénéficie d’un taux de chômage modéré (de 10,4 p. 100 en 1997, il est passé à 6,1 p. 100 en 2004). La Hongrie totalise à elle seule 40 p. 100 des investissements étrangers de la région et apparaît bien armée pour réussir son intégration dans l’Union européenne (UE), effective le 1er mai 2004, malgré un déficit budgétaire excessif. Pour la période 2007-2013, la Hongrie est bénéficiaire de 22,5 milliards d’euros de fonds structurels de l’Union européenne, ce qui représente 3,21 p. 100 de son PIB.

4.2Agriculture, forêts, pêche

En 2006, le secteur primaire représentait 4,2 p. 100 du PIB et occupait 5 p. 100 de la population active.

Près de 54 p. 100 du territoire total de la Hongrie est cultivable. Au milieu des années 1980, environ 94 p. 100 de la surface agricole utile était gérée par des fermes collectives et des fermes d’État. En 1990, une grande partie des terres ont été restituées aux propriétaires d’origine ou partagées.

Les céréales occupent plus de la moitié de la surface cultivée : le maïs (8,44 millions de t), le blé (4,4 millions de t) sont les principales productions, suivies par la betterave sucrière (2,5 millions de t), l’orge (1 081 120 t), la pomme de terre (574 436 t), le tournesol. Les vignes de la région du Tokay sont mondialement connues et produisent annuellement 551 251 t de raisin.

L’élevage est important, notamment celui des porcins (3,9 millions de bêtes, 3 fois plus qu’en France à population égale).

Les forêts totalisaient 2 millions d'hectares en 2005. L’extension des zones cultivées, un taux d’exploitation élevé et un reboisement inadapté ont diminué les ressources après la Seconde Guerre mondiale. Dans les années 1960, le gouvernement a limité la coupe de bois et a lancé un programme de reboisement intensif.

Le lac Balaton et les fleuves Danube et Tisza alimentent l’industrie de la pêche en eau douce (perches, carpes, brochets, silures et aloses).

4.3Mines et industries

En 2006, le secteur secondaire représentait 30,1 p. 100 du PIB et occupait 32,4 p. 100 de la population active.

Au temps du communisme, toutes les ressources minières étaient exploitées par l’État, sauf l’uranium, confié à une agence soviétique. Les principales productions sont le charbon (13,2 millions de t), le lignite, la bauxite (647 000 t), le pétrole (9,1 millions de barils par an) et le gaz naturel (2,9 milliards de m3) ; d’importance moyenne, elles sont en régression régulière depuis le début des années 1990. La Hongrie doit importer les matières premières indispensables à ses industries en croissance rapide, après le passage à vide qui a suivi l’effondrement du communisme.

L’industrie lourde reste dominante avec la production d’acier, d’aluminium et de ciment. Le développement des industries de transformation concerne la construction mécanique, le matériel audiovisuel, les produits chimiques. La Hongrie dispose également d’une importante industrie agroalimentaire, traitant les productions locales. En 2003, l’approvisionnement en électricité est assuré à 32,5 p. 100 par le nucléaire.

4.4Secteur tertiaire

En 2006, le secteur des services représentait 65,7 p. 100 du PIB et occupait 62,6 p. 100 de la population active.

L’unité monétaire de la Hongrie est le forint (1 forint = 0,0041 euro en janvier 2005). Toutes les activités financières sont gérées par la Banque nationale de Hongrie qui émet la monnaie et gère les comptes courants et l’épargne. La Banque du commerce extérieur finance les entreprises qui commercent avec l’étranger et la Banque de développement national finance les projets d’investissement à grande échelle. Le pays dispose de plus de 30 banques commerciales.

Le Danube, qui traverse le pays du nord au sud, constitue l’artère de transport principale. Avec ses affluents navigables (totalisant 1 690 km), il permet des liaisons à faible coût pour une grande part du fret intérieur et du trafic des passagers. Il offre aussi une voie d’accès rapide aux marchés d’Europe centrale, du Sud-Est et de la mer Noire.

La Hongrie dispose également de 159 568 km de routes et de 7 950 km de voies ferrées. Au lendemain de son adhésion à l’Union européenne, la Hongrie décide d’investir dans les transports autoroutiers afin de profiter de sa position centrale en Europe.

4.5Commerce extérieur

Jusque dans les années 1980, une grande partie du commerce extérieur se faisait avec l’URSS et les pays communistes. Mais le commerce avec l’Europe occidentale n’a cessé de prendre une part croissante depuis cette époque. Les principales exportations hongroises sont les machines et les équipements de transport, les produits agricoles, les produits chimiques, les textiles, le fer, l’acier et le vin. Elles se font en direction des pays de l’Union européenne (60,7 p. 100), hormis l’Allemagne (28 p. 100) ; les pays de l’ex-CAEM n’occupent plus la même place que par le passé (26,2 p. 100). Les principales importations concernent les matières premières et les biens de consommation. Elles proviennent des pays de l’Union européenne (56,6 p. 100), hormis l’Allemagne (23,6 p. 100), et des pays de l’ex-CAEM (30,1 p. 100).

Avec 46,4 milliards de dollars d’importations et 42,3 milliards de dollars d’exportations, la balance commerciale était déficitaire en 2003.

5HISTOIRE
5.1Les origines

Peuplée depuis le néolithique, le territoire de la Hongrie actuelle est occupé dès 500 av. J.-C. par des Illyriens et des Thraces, puis des Scythes et des Celtes, avant de faire partie, dès le ier siècle de notre ère, de l’Empire romain.

Situées à la périphérie de l’Empire, les provinces de Dacie et de Pannonie sont parmi les premières à tomber aux mains des Ostrogoths qui ont commencé à déferler à la fin du iie siècle. Chassés par les Huns jusqu’à la mort d’Attila (453), les Germains réoccupent la place et n’en sont expulsés que par le peuple asiatique des Avars, au ve siècle. Au moment du déclin du peuple avar au viiie siècle, les Moraves (peuple slave) s’emparent du nord et de l’est de la région.

5.2Le pays des Magyars

À la fin du ixe siècle, les Magyars, une tribu finno-ougrienne fuyant les Petchenègues, arrivent en Pannonie. Sous le commandement d’un chef semi-légendaire Árpád, ils conquièrent la Moravie, avancent vers la péninsule italienne et font des incursions en Allemagne. En 955, ils sont vaincus par l’empereur Othon Ier, sur le fleuve Lech. Par la suite, les Magyars entretiennent des relations plus pacifiques avec le Saint Empire romain germanique, ce qui permet au christianisme et à la culture occidentale de pénétrer en Hongrie. Le prince Géza, un descendant d’Árpád, converti au christianisme en 975, entreprend d’organiser un État hongrois, et son fils Étienne Ier, fondateur de la dynastie des Árpád, est officiellement reconnu roi de Hongrie en 1000 lorsque le pape Sylvestre II lui offre le titre de majesté apostolique.

5.3Le règne des Árpád

Sous la dynastie des Árpád, la Hongrie, de plus en plus christianisée, est bientôt dotée d’une nouvelle organisation politique et d’un véritable système administratif, divisant le pays en comitats. En 1038, la mort du premier des Árpád ouvre une ère de querelles de pouvoir, doublée des menaces d’invasions barbares. Ladislas Ier (1077-1095) conclut une alliance avec le pape Grégoire VII, renforçant ainsi la puissance de son royaume, et se lance dans la conquête de la Croatie, de la Bosnie et d’une partie de la Transylvanie.

Son successeur Koloman Ier (1095-1116) reçoit une partie de la Dalmatie, mais dans le même temps, profitant de la faiblesse de l’autorité royale en Hongrie, les empereurs byzantins prennent une part de plus en plus importante dans les affaires intérieures du pays. Manuel Ier Comnène (1143-1180) soumet un temps les Hongrois, accordant de nombreux biens de la Couronne à ses partisans de la noblesse magyare et encourageant le développement des liens de féodalité. L’influence byzantine disparaît à sa mort et sous l’action de Béla III (1172-1196), dont le règne correspond à un essor démographique, économique et territorial (Slavonie, Croatie).

Les troubles qui caractérisent le xiiie siècle sont liés aux révoltes des seigneurs, dotés de privilèges importants, contre les rois. André II (1205-1235) tente de rétablir un régime centralisé, mais il doit se résoudre à promulguer en 1222 la Bulle d’or, charte qui accorde plusieurs avantages à la noblesse, dont l’exemption d’impôt.

Au cours du règne de Béla IV (1235-1270), son successeur, la Hongrie est envahie par les Tatars (1241-1242). Ces invasions, combinées à la faiblesse du pouvoir et aux nouvelles concessions accordées à la noblesse, accélèrent la désintégration du royaume.

5.4La menace ottomane

La mort d’André III, en 1301, met fin à la dynastie des Árpád. Les Anjou de Naples, soutenus par le pape, accèdent au trône de Hongrie en 1308 : Charles-Robert d’Anjou est couronné sous le nom de Charles Ier. Durant son règne (1308-1342), il rétablit l’ordre, limite le pouvoir de la noblesse et consolide le pouvoir royal. Il fait de nombreuses acquisitions territoriales, dont la Bosnie et une partie de la Serbie. Grâce à son mariage avec Élisabeth, la sœur de Casimir III, roi de Pologne, il assure la succession de son fils Louis au trône polonais. Le règne de Louis Ier (1342-1382) fait de la Hongrie l’un des plus grands royaumes d’Europe. L’héritage polonais, les guerres de conquête victorieuses contre Venise, les nombreuses réformes administratives agrandissent le royaume, infléchissent le pouvoir des seigneurs féodaux et favorisent les activités économiques.

Mais à la fin de son règne, les Ottomans, progressant régulièrement vers la péninsule Balkanique, établissent leur suzeraineté sur plusieurs des provinces hongroises du Sud. Son successeur, Sigismond de Luxembourg (de 1387 à 1437), entreprend une croisade contre les Turcs mais est sévèrement battu en 1396, à Nicopolis. Les défaites contre Venise et les luttes contre les seigneurs et réformateurs hussites, que Sigismond, devenu empereur en 1411, persécute sans rémission, achèvent d’affaiblir le pouvoir. En 1439, à la mort d’Albert II, le successeur de Sigismond, le trône est l’objet d’une âpre lutte. La Hongrie, menacée par les Turcs à ses frontières, est sauvée de la destruction grâce à la résistance des provinces du Sud, organisée par le gouverneur János Hunyadi, qui devient régent.

Son fils, Mathias Corvin, est élu roi en 1458, malgré la forte opposition des partisans de l’empereur Frédéric III. Le nouveau monarque met en place plusieurs grandes réformes administratives, crée une armée et développe la nation sur le plan commercial et culturel. Grand chef militaire, il prend le contrôle de l’Autriche aux dépens des Habsbourg dans les années 1480 et installe sa résidence à Vienne. Ces dispositions auxquelles s’ajoutent de nouvelles acquisitions territoriales, dont la Moravie, la Silésie et la Lusace, font, pour un temps, de la Hongrie le plus puissant royaume d’Europe centrale. À la mort de Mathias Corvin en 1490, les luttes de pouvoir et les conflits internes s’exacerbent, à l’exemple de la violente rébellion paysanne, dirigée par György Dozsa, qui est durement réprimée en 1514.

Le chaos politique s’intensifie au cours des deux premières décennies du xvie siècle, rendant la nation incapable de se défendre contre ses ennemis extérieurs. En août 1521, une armée turque conduite par le sultan Soliman prend Belgrade et Šabac (en Serbie actuelle), les places fortes du sud du royaume. En 1526, Soliman écrase l’armée hongroise lors de la bataille de Mohács, où périssent le roi Louis II et plus de 20 000 de ses hommes. Buda est mise à sac en septembre 1526, puis les Turcs se retirent de Hongrie.

5.5La domination des Habsbourg

Pendant plus de cent cinquante ans après la défaite de Mohács, la Hongrie est le théâtre de querelles permanentes, opposant surtout les empereurs de la dynastie des Habsbourg qui prennent le contrôle de la partie occidentale du défunt royaume, mais aussi les Turcs qui instaurent leur suzeraineté en Hongrie centrale et les groupes de la noblesse locale dont celle de Transylvanie.

Dans la lutte pour le contrôle de la Hongrie, la Transylvanie devient le centre du mouvement indépendantiste magyar contre la domination exercée par les Turcs, les Autrichiens ou les Habsbourg. Pendant la Réforme, les Magyars ont abandonné l’Église catholique, aggravant le ressentiment des Habsbourg et des alliés du pape. À partir de la seconde moitié du xvie siècle et du début de la Contre-Réforme, le conflit entre les Habsbourg catholiques et les Magyars protestants devient de plus en plus violent. À la fin d’une longue guerre (1593-1606), l’empereur Rodolphe II est obligé d’accorder aux Magyars l’autonomie religieuse et politique en Transylvanie.

Les Transylvaniens se rangent aux côtés des Habsbourg au cours de la guerre de Trente Ans (1618-1648), mais György Ier Rákóczi, qui succède à Bethlen comme prince de Transylvanie en 1631, reprend la lutte contre la domination autrichienne en Hongrie occidentale. Avec l’aide de la France et de la Suède, il envahit l’Autriche en 1644. L’empereur Ferdinand III est contraint d’accepter la plupart des exigences de Rákóczi, dont une totale liberté religieuse pour tous les Hongrois placés sous l’autorité des Habsbourg.

Dans la décennie suivant l’accession de György II Rákóczi au titre de prince de Transylvanie, les Turcs étendent leur zone d’influence jusqu’en Transylvanie. De nouvelles persécutions contre les protestants provoquent un autre soulèvement révolutionnaire dans les possessions hongroises des Habsbourg. Menés par le comte Imre Thököly, les rebelles remportent une série de victoires sur les forces de l’empereur Léopold Ier. Thököly obtient l’aide militaire des Turcs en 1682, que les armées de l’empereur parviennent à repousser. L’effondrement des forces insurgées de Thököly est rapide. De violentes représailles sont engagées contre les chefs rebelles et la diète hongroise est contrainte de décréter l’hérédité de la couronne hongroise au sein de la dynastie des Habsbourg. Par le traité de Karlowitz en 1699, les Turcs ne conservent que le Banat hongrois, qu’ils doivent perdre dix-neuf ans plus tard. Le traité de Karlowitz attribue également la Transylvanie aux Habsbourg.

En 1703, Ferenc II Rákóczi (1676-1735), profitant de l’engagement de l’Autriche dans la guerre de Succession d’Espagne, encourage un nouveau soulèvement contre le pouvoir autrichien. Soutenu par la France, Rákóczi organise un gouvernement provisoire et tient les Autrichiens en échec jusqu’en 1708, date à laquelle il subit une écrasante défaite à Trenčín. La résistance dure jusqu’en avril 1711 ; l’empereur Charles VI propose alors une amnistie générale, la liberté religieuse et plusieurs concessions politiques. Les relations entre les Habsbourg et leurs sujets hongrois s’apaisent pendant plus d’un siècle.

5.6Le printemps des peuples et ses conséquences

La Révolution française a pour conséquence indirecte d’insuffler un renouveau au nationalisme magyar. Le mouvement libéral, dirigé par des hommes tels que le comte István Széchenyi, József Eötvös, Ferenc Deák, Lajos Kossuth et Lajos Batthyány, s’accompagne d’une grande effervescence littéraire. L’égalité devant la loi et devant l’impôt, ainsi que la fin des privilèges sont parmi les principales revendications des libéraux. Ces derniers remportent une victoire décisive aux élections de la Diète en 1847 et, sous la pression populaire, l’Autriche autorise la constitution d’un gouvernement dirigé par le comte Batthyány au poste de Premier ministre.

En mars 1848, l’autonomie de la Hongrie est proclamée unilatéralement. Le nationalisme magyar, partiellement affirmé dans un décret faisant du hongrois la langue officielle de l’État, écrase rapidement la population non magyare. Cela suscite la rébellion des Roumains et des Croates, qui, encouragés par Vienne, lèvent des troupes et attaquent la Hongrie. Lajos Kossuth prend la tête d’un Comité de défense nationale et repousse les Croates. La contre-attaque autrichienne qui porte les troupes de l’empereur à Pest au début de 1849 est repoussée au printemps suivant. Le 14 avril 1849, le Parlement proclame la déchéance des Habsbourg et nomme Kossuth à la tête de l’État. Allié au tsar Nicolas Ier, l’empereur François-Joseph Ier passe de nouveau à l’attaque. Les Hongrois sont écrasés le 14 août. Le 6 octobre, Batthyány et 13 autres chefs révolutionnaires sont exécutés, et bientôt l’Autriche réaffirme sa prééminence, imposant la langue allemande et un pouvoir centralisé qui doit durer plus de dix ans.

Après la défaite autrichienne de 1859 dans la guerre de libération italienne, le régime impérial connaît une série de revers diplomatiques et militaires. François-Joseph doit adopter une attitude plus conciliante à l’égard de ses sujets hongrois. Le nationalisme hongrois, fermement défendu par Ferenc Deák, se raffermit. En 1865, le gouvernement impérial ratifie l’ébauche d’une nouvelle Constitution pour la nation magyare. Avant que le texte ne puisse être finalisé, la Prusse vainc l’Autriche dans la guerre de Sept Semaines, renforçant considérablement la position hongroise.

Selon les termes du compromis finalement adopté en mars 1867, l’Autriche et la Hongrie deviennent deux monarchies sous une seule couronne. La Constitution garantit à la Hongrie la souveraineté de ses affaires internes et la parité avec l’Autriche dans la gestion de la défense nationale et des affaires étrangères notamment. Le 8 juin 1867, l’empereur François-Joseph est couronné roi de Hongrie. La double monarchie de l’Empire austro-hongrois vit jusqu’à la défaite des Puissances centrales au cours de la Première Guerre mondiale.

5.7D’une guerre à l’autre
5.7.1La Première Guerre mondiale et ses conséquences

Durant la Première Guerre mondiale, les hommes politiques hongrois soutiennent l’effort de guerre autrichien, principalement parce qu’ils craignent qu’une victoire russe n’entraîne la sécession des minorités slaves de Hongrie, puis le démantèlement du pays. Mais la durée du conflit, les pertes de guerre, les diverses privations subies entretiennent un grand mécontentement dans le pays. La mort de François-Joseph, le 21 novembre 1916, et la montée sur le trône de Charles Ier affaiblissent les liens entre l’Autriche et la Hongrie. L’empire est officiellement dissout le 11 novembre 1918, et, cinq jours plus tard, le Conseil national proclame la république avec Mihály Károlyi pour premier président.

Mais le désordre social et politique persiste et, en mars 1919, le gouvernement de Károlyi est renversé par les communistes dirigés par Béla Kun. Le nouveau gouvernement nationalise toutes les entreprises industrielles et commerciales. Entre-temps, les Tchèques ont envahi la Hongrie par le nord et les Roumains par le sud. Incapable de traiter avec eux et confronté à une contre-révolution paysanne croissante, Béla Kun démissionne le 1er août 1919 et s’enfuit en Autriche. Trois jours plus tard, Budapest est occupée par les Roumains.

Supervisé par les Alliés, un gouvernement provisoire représentatif de tous les partis politiques de Hongrie est constitué le 25 novembre 1919. Dominé par Miklós Horthy de Nagybánya, ancien amiral austro-hongrois qui a constitué une armée et un gouvernement contre-révolutionnaires pendant la brève période communiste, le gouvernement exerce immédiatement de sévères représailles contre les révolutionnaires et les libéraux. Sur la demande pressante des Alliés, une Assemblée nationale est élue dès 1920. Celle-ci annule officiellement toute subordination à l’Autriche, proclame la monarchie et nomme Horthy régent. Le 4 juin 1920, le gouvernement hongrois accepte le traité de Trianon qui retire la Transylvanie, la Croatie et la Slovaquie à la Hongrie. Mais la misère économique et le désir de revanche suscité par les termes humiliants du traité de Trianon réveillent le nationalisme hongrois.

5.7.2Le règne de Horthy et la Seconde Guerre mondiale

Après que Horthy a nommé le néofasciste Gyula von Gömbös au poste de Premier ministre en septembre 1932, le gouvernement entreprend de mener une politique étrangère agressive à l’encontre des démocraties voisines et noue d’étroites relations avec les régimes totalitaires de l’Italie fasciste et de l’Allemagne nazie. Lors de la partition de la Tchécoslovaquie, Hitler accepte d’accorder à la Hongrie une partie de la Slovaquie et toute la Ruthénie. En janvier 1939, la Hongrie signe le pacte Antikomintern avec l’Allemagne, l’Italie et le Japon. Au début de la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement hongrois déclare officiellement sa neutralité, mais son attitude démontre sa sympathie pour les objectifs de l’Axe. Finalement, le 27 juin 1941, la Hongrie déclare la guerre à l’Union soviétique, puis le 13 décembre, aux États-Unis.

L’armée hongroise subit de lourdes pertes sur le front russe, et, en août 1943, le gouvernement engage vainement des démarches pour conclure une paix séparée avec les Alliés. En mars 1944, les troupes allemandes occupent le pays et, après avoir contraint Horthy à démissionner, installent un gouvernement dirigé par Döme Sztojay, leader des Croix-Fléchées, le parti fasciste. Celui-ci se lance immédiatement dans une campagne de terreur contre tous les opposants et les juifs qui sont massivement déportés. Mais peu de temps après, en octobre 1944, l’Armée rouge pénètre en Hongrie.

5.8La Hongrie communiste
5.8.1Vers la République populaire hongroise

Le 20 janvier 1945, les représentants d’un gouvernement provisoire soutenu par les Soviétiques signent l’armistice et lancent de grandes réformes, notamment en confisquant les propriétés féodales et ecclésiastiques. Au cours de la campagne précédant l’élection d’une Assemblée nationale, le parti communiste renaissant fait de grands efforts pour gagner la majorité. Mais c’est le Parti des petits propriétaires et des paysans, dirigé par Zoltán Tildy, qui remporte les élections du 4 novembre. La république est proclamée et Tildy élu président. Un gouvernement de coalition, avec Ferenc Nagy, membre influent du Parti des petits propriétaires, comme Premier ministre, et Mátyás Rákosi, secrétaire général du Parti communiste hongrois, comme vice-Premier ministre, est formé.

Pendant plusieurs mois après la proclamation de la République, la Hongrie est au bord de la faillite. Pénurie en tous genres, inflation, détérioration de l’infrastructure des transports, dérèglement de l’économique nuisent gravement au redressement national. En janvier 1947, une conspiration s’abat sur le Parti des petits propriétaires. Nagy doit démissionner en mai et est remplacé par Lajos Dinnyés, autre membre de ce parti. Les élections législatives du mois d’août sont remportées par la coalition dirigée par le Parti communiste, forte de 60 p. 100 des voix. La fusion du Parti communiste avec le Parti social-démocrate en 1948, constituant le Parti des travailleurs hongrois, renforce encore sa puissance. En mai 1949, de nouvelles élections législatives, proposant une liste unique de représentants communistes, sont organisées. L’opposition politique disparaît rapidement et, en août, la République populaire hongroise est proclamée.

La transformation du pays sur le modèle communiste est déjà bien entamée. Des traités de coopération avec l’URSS et d’autres pays communistes sont signés, de nombreuses industries nationalisées, les biens du clergé et des paysans qui n’acceptent pas la collectivisation se trouvent confisqués et des milliers d’opposants au régime communiste sont envoyés en camps de travail ; ainsi, le cardinal József Mindszenty est arrêté, jugé et condamné à la prison à vie au début de 1949.

5.8.2L’insurrection de 1956

À la mort de Staline, en 1953, le gouvernement hongrois libéralise certains aspects de sa politique. Mátyás Rákosi, nommé Premier ministre en 1952, reste à la tête du Parti communiste mais est remplacé par Imre Nagy au poste de Premier ministre. Un nouveau programme économique moins strict est lancé et le gouvernement accorde l’amnistie à certains prisonniers politiques. La Hongrie rejoint cependant l’URSS et d’autres pays communistes de l’Europe de l’Est pour former le pacte de Varsovie, assurant une défense mutuelle, et pour étendre les fonctions du Conseil d’assistance économique mutuelle (CAEM).

Les premiers signes indiquant la fin de la période de libéralisation apparaissent en avril 1955, lorsque Nagy est destitué de son poste de numéro un et chassé du parti sous prétexte de nationalisme antisoviétique et d’incapacité à se conformer au modèle politique de l’URSS. Mais à partir de 1956, en pleine période de déstalinisation, la politique s’assouplit à nouveau. La même année, le mécontentement populaire s’amplifiant, les opposants au gouvernement profitent des tensions entre la Pologne et l’URSS pour se rebeller. Les étudiants manifestent contre les cours de russe et de marxisme-léninisme obligatoires et, associés au syndicat des écrivains, ils affirment leur soutien au mouvement antisoviétique polonais. Les travailleurs se joignent à eux pour exiger le retour de Nagy au poste de Premier ministre. Le 23 octobre, le Premier ministre Hegedüs, incapable de gérer la crise, sollicite le renfort des troupes soviétiques.

Le Parti des travailleurs s’interpose et obtient le remplacement de Hegedüs par Nagy et de Gerö par János Kádár, précédemment emprisonné pour nationalisme. Nagy se range aux côtés des manifestants, annonçant la fin du système de parti unique et la tenue d’élections. Il promet des réformes économiques, libère le cardinal Mindszenty et exige le retrait des forces soviétiques. Dénonçant le pacte de Varsovie et trop confiant dans le soutien occidental, il proclame la neutralité de l’État hongrois. L’URSS promet des concessions, mais les manifestations reprennent. Au début de novembre, les troupes et les chars soviétiques écrasent les insurgés malgré les appels au secours qu’ils lancent aux Occidentaux. Des centaines de Hongrois sont exécutés, des milliers emprisonnés tandis que près de 200 000 s’enfuient en Autriche.

5.8.3La reprise en main communiste

Le Parti communiste, rebaptisé Parti des travailleurs socialistes hongrois et dirigé par János Kádár, mène une répression sévère jusqu’en 1958 : des centaines d’insurgés sont déportés en URSS ; Nagy et bon nombre de ses partisans sont exécutés ; le cardinal Mindszenty trouve refuge auprès de la délégation américaine à Budapest et y reste jusqu’à être autorisé à quitter le pays en 1971. Kádár demeure solidement aux commandes du pays pendant plus de trente ans. Le gouvernement reste sous la coupe soviétique et participe à l’invasion de la Tchécoslovaquie en 1968.

La même année, le Nouveau Mécanisme économique (NEM), programme prônant la décentralisation du pouvoir économique et l’attribution de plus d’initiatives aux responsables des usines, est instauré. La rentabilité plutôt que les quotas de production devient le critère d’efficacité d’une usine. Au bout de cinq ans, le NEM apparaît comme un succès bien que l’on ait enregistré une légère baisse du taux de croissance industrielle. Dès le début des années 1970, la Hongrie accroît ses contacts commerciaux et culturels avec les pays non communistes, mais le régime demeure attentif à ne pas heurter l’URSS, qu’il soutient contre les tentatives de libéralisation en Pologne, en 1981 et 1982. L’effondrement économique du milieu des années 1980 conduit à des mesures d’austérité et suscite une manifestation de masse pour la liberté d’expression et l’instauration de réformes publiques.

5.9De la démocratisation à l’intégration atlantiste et européenne

En mai 1988, Kádár doit être remplacé au poste de secrétaire général du parti par le Premier ministre Károly Grósz qui lance un programme économique austère instaurant de nouveaux impôts, des suppressions de subventions, et autorisant la création d’un petit secteur privé. Autres signes de libéralisation, le gouvernement assouplit la censure, autorise la formation de partis politiques indépendants et reconnaît le droit de grève et de manifestation. En 1989, Imre Nagy reçoit des funérailles dignes d’un héros national. Les lois relatives à l’immigration sont assouplies, et la Constitution revue dans le sens du passage à une démocratie multipartite. Le pays abandonne son nom de République populaire hongroise pour redevenir la république de Hongrie.

En mars et avril 1990, une coalition des partis de centre droit conquiert la majorité parlementaire lors des premières élections législatives libres depuis quarante-cinq ans. Le référendum pour l’élection directe du président échoue faute de participants. Le Parlement nomme un écrivain, Árpád Göncz, à la tête de l’État. En 1990, la Hongrie devient la première nation d’Europe centrale à rejoindre le Conseil de l’Europe et, en 1991-1992, le gouvernement signe des accords de coopération avec la Pologne, la République tchèque, la Slovaquie, la Russie et l’Ukraine. Les relations avec la Roumanie et la Slovaquie restent difficiles à cause de la situation des minorités hongroises dans ces pays, notamment le 1,7 million de Hongrois vivant en Roumanie. Au milieu de 1992, la Hongrie est confrontée au problème des réfugiés (au moins 100 000) fuyant l’ex-Yougoslavie, et doit faire appel à l’aide occidentale.

En avril 1994, la Hongrie présente sa candidature à l’Union européenne. Elle est le premier pays d’Europe centrale à effectuer cette démarche. Aux élections parlementaires de mai, le Parti socialiste hongrois (l’ancien Parti socialiste ouvrier hongrois) retrouve une majorité avec 72 p. 100 des sièges ; son chef, Gyula Horn, devient Premier ministre. Une nouvelle série de mesures d’austérité est votée et le programme de privatisation relancé.

Le 19 juin 1995, Árpád Göncz, soutenu par la coalition au pouvoir, est réélu président de la République. La politique d’austérité et de stabilisation du nouveau gouvernement, dont les effets commencent à se faire sentir en 1997 avec une réduction de la dette publique et du chômage, favorise l’ouverture du pays vers l’Europe occidentale. Ses bons résultats et son ouverture, s’accompagnant d’une reprise économique, valent ainsi à la Hongrie de faire partie du premier groupe de pays d’Europe de l’Est à être invités à adhérer à l’Union européenne. De même, la Hongrie, avec la Pologne et la République tchèque, est retenue, lors du sommet de l’Alliance Atlantique de juillet 1997, pour être incluse dans la première vague d’élargissement de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), effective en mars 1999. Cette intégration est approuvée, lors d’un référendum en novembre 1997, par 85 p. 100 des électeurs hongrois (même si la participation n’est que de 49 p. 100). Les élections législatives de 1998 sont remportées (38,6 p. 100 des voix, 148 sièges) par la Fédération des jeunes démocrates-Parti civique hongrois (Fidesz-MPP), formation de droite, dirigée par Viktor Orban, qui devance de peu le Parti socialiste. Viktor Orban, désigné comme Premier ministre, signe un accord de coalition gouvernementale avec le Parti indépendant des petits propriétaires et des paysans (FKGP), de tendance nationaliste. En mars 1998, les pourparlers sur l'adhésion de la Hongrie à l'Union européenne (UE) commencent. Lors de la guerre du Kosovo, en 1999, la Hongrie sert de base de stationnement pour des avions de l’OTAN. En juin 2000, Ferenc Madl, un professeur de droit, est élu à la présidence de la République.

L’année 2002 connaît une nouvelle alternance avec la victoire des socialistes (MSZP, 178 sièges), alliés aux libéraux de l’Alliance des démocrates libres (SZDSZ, 20 sièges), aux élections législatives d’avril. L’opposition du Fidesz-MDF, emmenée par le Premier ministre sortant Viktor Orban, est puissante avec 188 sièges. Le socialiste Peter Medgyessy devient le nouveau Premier ministre. Il a pour tâche de mener à bien l’adhésion de la Hongrie à l’Union européenne (UE). En effet, lors du Conseil européen de Copenhague en décembre 2002, la Hongrie — que la Commission européenne considère comme le pays le plus avancé sur le plan des réformes — fait partie des dix pays désignés pour rejoindre l’UE en 2004. Lors du référendum organisé le 12 avril 2003, malgré une faible participation (45,6 p. 100), le résultat dépasse tout ce qu’avaient prévu les sondages : 83,76 p. 100 des Hongrois approuvent l’adhésion de leur pays à l’Union européenne. Quatre jours plus tard, la Hongrie signe solennellement à Athènes le traité d’adhésion des dix nouveaux membres de l’Union européenne, adhésion qui devient effective le 1er mai 2004. Pour célébrer cet événement, les habitants de Budapest déposent au centre de la capitale tous les objets dont ils souhaitent se débarrasser, qui évoquent généralement le passé communiste de leur pays.

Le 13 juin 2004, les Hongrois participent pour la première fois à l’élection du Parlement européen, où ils disposent de 24 sièges, mais le taux d’abstention est élevé (61,52 p. 100). Le parti de droite de Viktor Orban, le Fidesz, l’emporte largement avec 47,41 p. 100 des suffrages (12 sièges), devant les partis de la coalition au pouvoir, les sociaux-démocrates du MSZP (34,31 p. 100 des suffrages, 12 sièges) et les centristes du SZDSZ (7,72 p. 100, 2 sièges). La défaite du MSZP contribue à la mise à l’écart du Premier ministre Peter Medgyessy au mois d’août, qui est remplacé par Ferenc Gyurcsány. Âgé de 43 ans, ancien dirigeant des Jeunesses communistes devenu un entrepreneur millionnaire, il incarne une nouvelle génération de gauche qui entend concilier compétitivité et justice sociale. Prenant ses distances avec la politique américaine, contrairement à l’ensemble des dirigeants des pays d’Europe centrale et orientale, il annonce le retrait des troupes hongroises d’Irak d’ici mars 2005. Au mois de décembre 2004, la Hongrie ratifie le traité constitutionnel européen par voie parlementaire.

Au mois de juin 2005, László Sólyom, candidat du Forum démocratique hongrois (MDF, centriste), est élu par le Parlement au poste honorifique de président de la République. Fort d’un bilan marqué par une hausse des salaires et des pensions de retraite, des investissements et du PIB (4,3 p. 100 de croissance en 2005), la coalition au pouvoir sort victorieuse des élections législatives d’avril 2006, qui voient pour la première fois dans l’histoire de la Hongrie postcommuniste la reconduction du gouvernement en place. La coalition de Ferenc Gyurcsány obtient 210 sièges sur 386, devant la Fidesz (164 sièges). Le Premier ministre entend mettre en œuvre un programme d’austérité afin de ramener le déficit public de 8 p. 100 à 3 p. 100 d’ici à 2008, pour satisfaire aux exigences européennes. Mais la diffusion par la radio publique hongroise d’un discours du Premier ministre tenu à huis clos, où il déclare que le gouvernement a « menti « pendant la campagne électorale sur la situation économique du pays et sur ce projet de plan d’austérité à mettre en œuvre après les élections, provoque des émeutes au mois de septembre 2006, notamment à Budapest.

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