Hongrie (1996-1997)
Publié le 16/09/2020
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Hongrie 1996-1997
Au pouvoir depuis mai 1994, la coalition du Parti socialiste hongrois (MSzP,
ex-communistes) et de l'Alliance des démocrates libres (SzDSz) a persévéré dans
une politique économique de restrictions, qui lui valu le soutien des
organisations internationales et, malgré la morosité due aux sacrifices
consentis, un certain accord de la population.
Le bilan macroéconomique de ces
trois années a été positif: l'inflation a été ramenée de 30,3 % en 1995 à 24 %
en 1996; le déficit de la balance des paiements est passée de 2,2 à 1,5 milliard
de dollars et le déficit des finances publiques à 3,3 % du PIB.
Ces résultats
n'ont cependant pas amélioré les conditions de vie d'une population dont le
pouvoir d'achat, s'il s'est maintenu en 1996, a considérablement diminué depuis
1990.
Le taux d'imposition, élevé, devait baisser en 1997.
Le chômage
plafonnait, en janvier 1997, à 10,7 %, touchant notamment de très nombreux
Tsiganes.
Une grande partie des chômeurs ne perçoit aucun revenu.
Si la Hongrie
bénéfice de la moitié des investissements étrangers en Europe centrale et
orientale et si une reprise de la croissance semblait s'annoncer, les coûts
sociaux de la transition se sont confirmés: espérance de vie en baisse et
alcoolisme en hausse.
La participation de la Hongrie à l'OCDE (Organisation de coopération et de
développement économiques), depuis mai 1996, a été jugée positive par les
puissances occidentales.
Le pays a été admis, le 8 juillet 1997, dans la
première vague d'élargissement de l'OTAN (Organisation du traité de l'Atlantique
nord).
Son rôle de pont entre l'Europe de l'Ouest et les Balkans s'est confirmé
avec la promesse d'une intégration à terme à l'Union européenne.
La date de 2004
a été avancée.
L'année diplomatique a été rythmée par des scandales politico-financiers et des
démissions de ministres, dont celui des Finances, Lajos Bokros.
La confiance des
Hongrois, notamment des jeunes, en leurs hommes politiques s'est encore érodée.
Dans la perspective des élections législatives du printemps 1998, aucun des
partis n'obtenait en janvier 1997 plus de 15 % des intentions de vote et les
partis de la majorité enregistraient une forte baisse.
Le Parti indépendant des
petits propriétaires (FKgP), à tendance populiste et nationale-libérale,
arrivait en tête des sondages.
De leur côté, la Fédération des jeunes
démocrates-Parti bourgeois (deuxième parti d'opposition) et le Forum
démocratique (ancienne majorité de droite) apparaissaient pouvoir former une
alliance.
Quant au libéral SzDSz (anciens dissidents au régime communiste), il
s'était donné un nouveau président, Gábor Kuncze, également ministre de
l'Intérieur -, afin de revivifier son électorat.
La signature, le 16 septembre 1996, du traité bilatéral hungaro-roumain a
constitué une étape essentielle dans la résolution du conflit historique
opposant les deux pays.
Il porte du côté hongrois sur l'inviolabilité des
frontières et devrait assurer la protection des 1,7 million de Magyars de
Roumanie (principalement en Transylvanie).
Par ailleurs, l'arrivée au pouvoir
d'une nouvelle majorité pro-démocratique en Roumanie, en novembre 1996, a rompu
avec la politique d'alliance nationaliste de Bucarest, du fait de la nomination
de deux ministres magyars au gouvernement.
En revanche, la situation des 600 000
Magyars du sud de la Slovaquie s'est détériorée, malgré la signature en mars
1995 du traité hungaro-slovaque et sa ratification après l'ajout d'une note.
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