Histoire littéraire des XVIIe et XVIIIe siècles
Publié le 16/10/2022
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HISTOIRE LITTÉRAIRE DES XVII
e
& XVIII
e
SIÈCLES
Exercice 1 : question de synthèse (10 points)
« À la certitude de la Lumière viendra se substituer la pluralité des
e
lumières » : voilà comment Tzvetan Todorov présente le XVIII siècle.
Expliquez ce propos à partir de l’analyse de trois exemples.
Au cœur du XVIIIe siècle, il est admis que la lumière soit et que les
ténèbres ne règnent plus.
C’est véritablement une ère de renouveau.
Une
ère fondant trois principes fondamentaux : l’autonomie de l’éducable ; la
recherche du bien commun ; l’universalité des droits humains.
L’autonomie s’entend tout d’abord par l’émancipation de la pensée : être
apte à réfléchir par soi-même, de ne pas dépendre d’une entité
extérieure, et bien entendu de s’échapper des tutelles passées, se baser
sur un socle semblant établi, tel un tremplin pour la construction de
nouveaux savoirs, se questionner, savoir remettre en cause des dires,
forger son opinion propre sans influence quelconque.
La recherche du bien commun relève l’idée de l’instauration de limites à la
liberté.
Par exemple, la laïcité, principe absolument fondateur, n’est pas
l’expression d’un chaos ou d’une loi du marché mais remplace belle et bien
la recherche du salut, de l’ordre du divin par celle d’une quête absolue du
bien-être et du juste (le droit).
Face à la citoyenneté, les droits de
l’homme constituent tout autant un privilège qu’un devoir qui font de nous
des individus égaux.
L’universalité de nos droits est une marque d’autonomie qui ne semble que possible s’il n’y a
de rupture du lien social.
Savoir raisonner implique sans conteste une certaine capacité à se
mettre à la place d’autrui pour comprendre sa propre position et ne pas se limiter à avoir
raison.
Au-delà de ce courant intellectuel, en découlent une ouverture à la pluralité des débats au
cours du XVIIIe siècle rejoignant d’ailleurs nos questionnements contemporains et actuels.
Par le principe d’autonomie, on y voit au des débats d’éminents philosophes et penseurs tels
que Montesquieu, Jean-Jacques Rousseau ou encore Sade se former.
On s’intéresse par
exemple à la « globalisation économique », le capital circulant, les biais médiatiques, les
vagues internationales terroristes (selon les propos de Tzvetan Todorov), tous ces instruments
quelque peu pernicieux qui favorisent le détournement de la pensée autonome, de l’opinion
personnelle et sans influence, sont des outils qui altèrent l’esprit critique lui-même.
On aboutit
incontestablement à une généralisation d’un scepticisme marqué, à un détournement de
l’Esprit des Lumières.
Une image d’actualité illustre parfaitement le phénomène décrit : le
terrorisme international s’entend par exemple par une organisation d’une « action complexe »
comme les attaques explosives à New-York au début du XXe siècle, ou encore à Madrid ou
au cœur de la capitale britannique.
Quand bien ces actions étaient perpétrées par un État seul
dirigeant, ici elles se voient être « l’œuvre de quelques dizaines de personnes ».
On a, qui plus
est, l’émergence des nouvelles technologies et la facilité de la recherche et de l’aboutissement
à une réponse.
Tous ces moyens jouent en défaveur du maintien de l’esprit de l’autonomie des
Lumières.
Par le principe de laïcité, on y voit entre autres des auteurs comme Condorcet ou Voltaire.
Par-delà la séparation de l’État et de la religion, Todorov évoque avec Waldemar Gurian les
idées de « religion politique » voire même celle de « l’Idéocratie », aboutissant à une certaine
sacralisation du pouvoir politique dont les régimes totalitaires sont d’ailleurs concernés.
En
éloignant la religion, on pense alors que la société serait soumise à l’État concerné.
Une phase
dite « césaropapiste » dans laquelle le Parti est au service de l’État, qui remplace celle dite
« théocratique », caractérisée par le contrôle de l’État par le Parti.
Enfin, le principe d’universalité : on y croise Hélvétius, Defoe ou Montesquieu, qui exposent
l’idée que la race humaine est une et qui pose l’égalité « à la base des droits des citoyens et de
la morale des hommes ».
Cette idée va à l’encontre d’un principe propre à nos sociétés
occidentales, celui de l’individualisme.
Tous les citoyens forment un tout en société, qui
interagissent et sont en quête d’un consentement universel, autrement dit « de tous ».
Dotés de
la raison et de la parole, ils sont aptes à l’organisation en société.
Par ailleurs, tous les
citoyens sont égaux en droits.
Cette question fondamentale détone sur des questions
d’actualité : les femmes devraient être égales aux hommes devant la loi, les personnes dans la
précarité, les êtres marginalisés, les enfants, que l’on perçoit tels des individus.
On prend peu
à peu conscience de la diversité que constitue l’humanité : on a une multitude de formes de
civilisation, ce qui nous amène à envisager une nouvelle image de l’humanité, qui en devient
plurielle et multiforme.
Exercice 2 : question d’analyse (10 points)
Vous montrerez que le regard naïf d’un personnage persan permet à Montesquieu (16891755) de faire la satire de la société française dans l’extrait de la lettre XXIV des Lettres
persanes (1721) reproduit ci-dessous.
Au travers de cette « Lettre XXIV » in Lettres persanes, paru en 1721, et du regard du
personnage persan, Rica, Montesquieu brosse un tableau critique de la société française de
l’époque.
Dans cette lettre, Usbek et Rica sont en voyage en France, Rica vit à Paris depuis un mois, et
perçoit la ville d’un œil étranger et « naïf », de la Cour, du roi Louis XIV et du pape Clément
XI.
D’origine perse, Rica est tout à fait étranger à la ville de Paris, à ses mœurs bien différents de
sa terre natale et orientale.
D’ailleurs, il parsème ses propos d’une comparaison à l’Orient et y
fait référence de manière répétée : (l.4) « Paris est aussi grand qu’Ispahan : les maisons y sont
si hautes, qu’on jugerait qu’elles ne sont habitées que par des astrologues ».
Par une
métonymie ligne 10, il réitère sa comparaison : « le pas réglé de nos chameaux » et enfin la
périphrase de la même ligne, « les voitures lentes d’Asie ».
Tel un enfant innocent, il évoque ce qu’il perçoit d’un œil émerveillé : (l.9-10), « ils courent,
ils volent ».
Cette asyndète dépeint la gestuelle des Parisiens et leurs longs mouvements.....
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