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« Heureux qui comme Ulysse...» - Les Regrets

Publié le 19/12/2021

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« Intro: Le sonnet « Heureux qui comme Ulysse...» fait partie du recueil des Regrets. Quand du Bellay écrit ces vers il est à Rome.

Certes, les beautés de l'antique capitale ont séduit le poète, mais ses fonctions d'intendant de la maison du cardinal Jean du Bellay, son oncle, ne sont pas de son goût. Je suis né pour la muse, on me fait mesnager, aussi s'émeut-il au souvenir de sa terre natale.

Cette émotion suit la progression de la pensée.

Tout d'abord, le poète songe au bonheur de ceux qui, après un long voyage, ont pu retrouver leur foyer.

Puis, faisant un triste retour sur lui-même, il craint de ne jamais revoir son cher petit Lire» Enfin, il explique pourquoi ce « séjour » lui est si cher. Premier quatrain. La forme exclamative « Heureux qui...

», réminiscence possible de Virgile, placée au début du sonnet, met, par contraste, l'accent sur la détresse du poète.

Le ton est donné et se poursuivra en un long soupir, tout au cours du quatrain.

Bientôt surgissent les souvenirs mythologiques : Ulysse et Jason qui « conquit la Toison ».

Mais, cette réminiscence n'a rien d'artificiel.

Erigés en symbole, ces deux grands noms expriment une innocente envie à l'égard de ceux qui, plus heureux que du Bellay, ont connu les joies d'un « beau » (grand, héroïque) voyage et celle d'un bon retour.

Cette évocation se poursuit sur un rythme tour à tour alenti par une homophonie recherchée (et puis est retourné) et martelé par l'alternance rigoureuse des accents forts et faibles à l'intérieur même d'un vers s'écoulant d'une seule venue : « Vivre entre ses parents le reste de son âge » et qui fait résonner le pas alourdi du voyageur au bout de son long périple.

De plus, le choix du vocabulaire : « plein d'usage (expérience) et raison », « le reste de son âge » (sa vie) souligne que le poète, cruellement déçu dans ses espoirs, regrette ses ambitions passées (carrière diplomatique) et puise dans son infortune une leçon de sagesse pour l'avenir. Deuxième quatrain. A l'exclamation douloureuse succède, en un tour parallèle, une double interrogation. Alors, s'élève, déchirante comme un sanglot (« hélas ! »), la plainte mélancolique du poète à la pensée que le plus cher de ses v œux ne se réalisera peut-être jamais.

La forme « Quand reverrai-je ?...

» imitée de l'Odyssée (chant i, vers 57-59) devient ici un tour très naturel dont la parfaite sincérité est renforcée par les expressions empruntées à la vie la plus familière : « mon petit village », « fumer la cheminée », « le clos de ma pauvre maison».

La plainte se poursuit, douce et déchirante, avec la reprise de la forme interrogative plus insistante encore : « et en quelle saison » ; la répétition du verbe « revoir » qui sonne comme un douloureux écho ; les enjambements successifs.

Enfin, après la description stylisée (la cheminée) mais concrète du petit village, l'émotion croissante se traduit par des expressions plus abstraites : « province » (royaume) « et beaucoup davantage » (plus encore). Premier tercet. Les souvenirs se précisent et le poète retrouve au fond de sa mémoire les caractéristiques de son Anjou natal.

Cette fois, la mélodie prend appui sur une note grave : la particule affirmative «plus».

Cette mélodie se développe, tout d'abord, en un vers fortement scandé : « plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes dieux » qui évoque l'enracinement solide et de longue haleine des ancêtres de du Bellay.

Puis, le chant s'amplifie dans le second vers qui, par le choix des termes « front » et « audacieux » et son rythme majestueux, souligne la grandeur à la fois noble et froide des palais romains. Bientôt, la note résonne à nouveau et le chant s'élève, avec une intensité accrue, mettant en relief le triple contraste évoqué par « le marbre dur » et « l'ardoise fine » : contrasté de couleur, de matière, et surtout peut-être, antinomie de deux sensibilités. Deuxième tercet.. »

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