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Henri VINCENOT, La Billebaude.

Publié le 30/06/2020

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Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Henri VINCENOT, La Billebaude.. Ce document contient 2223 mots soit 4 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Littérature.

« Cette année-là, sept jours avant la Saint-Sylvestre, les femmes se mirent en cuisine. C'est par là que je reviens à la chasse, car il faut toujours y revenir.. Les hommes à grands coups de couperet avaient détaillé les cinq sangliers, tiré les parts au sort. Outre le cuissot droit qui était la part du chasseur puisque mon grand-père avait tué une bête, il nous. était revenu un quartier, taillé long, de queue en épaule. En tout, un bon tiers d'animal, quelque vingt-cinq kilos d'une viande noire à force d'être rouge, encore en poil, bardée d'os blancs comme ivoire. Toutes ces femmes avaient passé deux jours à dépiauter, à mignarder cette chair musquée comme truffe, pour la baigner largement dans le vin du cousin, où macéraient déjà carottes, échalotes, thym, poivre et petits oignons. Tout cela brunissait à l'ombre du cellier dans les grandes coquelles (1) en terre. C'était moi qui descendais dans le cellier pour y chercher la bouteille de vin de table et lorsque j'ouvrais la porte de cette crypte, véritable chambre dolmenique qui recueillait et concentrait les humeurs de la terre, un parfum prodigieux me prenait aux amygdales et me saoulait à défaillir. C'était presque en titubant que je remontais dans la salle commune, comme transfiguré par ce bain d'effluves essentiels et je disais, l'œil brillant : « Hum ! ça sent bon au cellier ! » (]) Coquettes : sorte de récipients en terre cuite ou en grès, de taille variable, utilisés de diverses manières pour la cuisine. Alors les femmes radieuses me regardaient fièrement. Ma mère, ma grand-mère, la mémère Nanette, la mémère Daudiche, toutes étaient suspendues à mes lèvres pour recueillir mon appréciation. C'était là leur récompense. Henri VINCENOT, La Billebaude. 1. Quand on ne connaît rien de l'auteur? ? Si l'on n'est pas un lecteur assidu de romans et de prix littéraires, et bien que ses livres soient abondants et fréquemment primés — étant donné l'énorme production romanesque actuelle — on a peu de chances quand on est élève de première. ou de terminale, de connaître Henri Vincenot et plus spécialement La Billebaude un roman qui est sorti juste en librairie depuis peu. ? Il faut de plus .partir du principe que malheureusement, même pour des auteurs qui devraient être connus, car étudiés en classe, bien des candidats sont peu au . courant — au moins de façon précise... ? ... Et que le commentaire est justement l'exercice qui permet le. mieux de se passer de connaissances d'histoire littéraire, puisqu'on part d'un texte qui peut apporter à lui seul la matière du devoir. 2. Donc que faire? ? D'abord une lecture très attentive. Il s'agit de s'imprégner du texte, puisque de lui seul tout doit être ...»

« Cette année-là, sept jours avant la Saint-Sylvestre, les femmes se mirent en cuisine.

C'est par là que je reviens à la chasse, car il faut toujours y revenir ..

Les hommes à grands coups de couperet avaient détaillé les cinq san­ gliers, tiré les parts au sort.

Outre le cuissot droit qui était la part du chasseur puisque mon grand-père avait tué une bête, il nous.

était revenu un quartier, taillé long, de queue en épaule.

En tout, un bon tiers d'animal, quelque vingt-cinq kilos d'une viande noire à force d'être rouge, encore en poil, bardée d'os blancs comme ivoire.

Toutes ces femmes avaient passé deux jours à dépiauter, à mignarder cette chair musquée comme truffe, pour la baigner largement dans le vin du cousin, où macéraient déjà carottes, échalotes, thym, poivre et petits oignons.

Tout celil brunissait à l'ombre du cellier dans les grandes coquelles (1) en terre.

C'était moi qui descendais dans le cellier pour y chercher la bouteille de vin de tablé et lors­ que j'ouvrais la p�fq0 de cette crypte, véritable chambre dolmenique qui recueillait et concentrait les humeurs de la terre, un parfum prodigieux me prenait aux amygdales et me saoulait à défaillir.

C'était presque en titubant que je remontais dans la salle commune, comme transfiguré par ce bain d'effluves essentiels et je disais, l'œil bril­ lant : « Hum ! ça sent bon au cellier ! » (]) Coquelles : sorte de récipients en terre cuite ou en grès, de taille variable, utili­ sés de diverses manières pour la cuisine.. »

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