Henri de TOULOUSE-LAUTREC:ÉTUDE DE NU.

« Henri de TOULOUSE-LAUTREC ÉTUDE DE NU.

FEMME ASSISE SUR UN DIVAN Dès sa jeunesse, Toulouse-Lautrec aime brosser des femmes du peuple dans leur intimité.

Ce nu audacieux révèle déjà son regard sans fard, presque cruel, sur la femme au repos.

Tou lous e-Lautr ec est âgé de dix-huit ans à peine lorsqu'il peint ce nu scandaleux pour l'époque.

A la suite de deux acc ide nts, sa croissance a été interrompue.

Disgracieux au possible, il trouve une compensation dans un don précoce pour la peinture et la fréquent a­ tion des maisons galantes.

Sitôt ses études secondaires achevées, il suit les cours de Léon Bonnot et de Cormon, et ses premiè r es oeuvres révèlent une maturité étonnante pour un artiste si jeune et si inexpérimenté.

L 'ŒUVRE Con trairemen t aux ou tres impressionnis t es, qui rendaient constamment hommage à la grâce féminine, Tou lause-Lautrec offre une image beaucoup moins flatteuse de la femme.

Au lieu de l'embellir, il la restitue telle qu'il la voit, dans toutes ses imperfections Légèrement voû ­ tée , le ventre relâché e t la cu isse épaisse, cette femme du peuple perdue dans ses pensées semb le atten dre la visite prochaine d'un homme.

Sa frange gros sière, son corps flasque, ses vilains bas noirs prêts à tomber sur ses chevil l es, tou t suggè re une femme résignée à sa condition et à des liaisons charnelles sans lendemain.

Une atmos phère de luxure triste semb le planer sur cet intérie ur dépouillé Toulouse-Lautrec s'intéresse à toutes les marginalités : les couples homosexuels féminins le fascinent ...

Henri de TOULOUSE-LAUTREC 1864-1901 • Étude de nu.

Femme assise sur un divan • Huile sur toile 55 cm x 46 cm • Non signé • Peint en 1882 • Localisation : Albi, musée Toulouse-Lautrec • Expositions: Chicago,1979; Japon, 1982-1983 La tonalité amb rée de la toile annon ce les inté­ rieurs rouges des maisons closes, si chères au peintre.

Plus qu'un simple portrait, cette oeuvre est un consta t soc ial qui révèle au grand j ou r la vie misérable des filles de joiè.

Avant Degas et Lautrec, il aurait été impensable pour un peintre de brosser de s nus avec un réalisme aussi cru.

En dénonçant l'hypocrisie de la bour­ geoisie bien pensante, cet aristocrate provoca­ t eu r a déchaîné contre lui la soc ié té de son époque et, grâce à son courage, la peinture a perdu sa fausse inno cence pour, enfin, refléter la vie dans toute sa réa lité, sub lime ou sord ide.

LA CRITIQUE De nombreux critiques rapprochèrent la vie «dissolue» de Lautrec de sa peinture.

Au fil des années, certains d'entre eux reconnur en t tout de même son talent.

«il y a de la gouaillerie, de la cruauté chez Lautrec, lorsgu'il donne à visiter les bals, les intérieurs de filles, les ménages hors nature, mais il reste un artiste intègre, son observation impitoyable garde la beauté de la vie», écrit Gustav e Geffr oy.

LA COTE Il est rare de trouver des huiles du peintre dans des ventes publiques.

Un tableau de la même époque, Princeteau dans son atelier, s'est vendu 1,5 million de francs français (270000 dollars) dans une vente aux enchères à Londres, en 1992.

Mais certaines œuvres peuvent atteindre près de 10 millions de francs français ( 1,8 million de dollars).. »