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Héloïse

Publié le 09/12/2021

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Héloïse 1101-1164 "Dieu m'est témoin que si Auguste, le maître du monde, m'avait jugée digne de l'honneur du mariage... il m'eût semblé plus précieux et plus honorable d'être appelée ta courtisane que son impératrice." La femme qui pouvait écrire ainsi mérite certainement de compter parmi les grandes amoureuses. Mais, bien que son amour passionné pour Abélard ait dominé toute sa vie, Héloïse fut vénérée de son temps, et mérite qu'on se souvienne d'elle, pour bien d'autres raisons. Née en 1101, elle passa son enfance au couvent d'Argenteuil avant de venir vivre chez son oncle, le chanoine Fulbert, près de Notre-dame. Au moment où elle rencontra Abélard, vers l'âge de dix sept ans, elle était déjà renommée pour son savoir. C'est en fait cette rare érudition qui attira l'attention du beau et brillant philosophe Abélard alors âgé de trente huit ans.

« Héloïse1101-1164 "Dieu m'est témoin que si Auguste, le maître du monde, m'avait jugée digne de l'honneur du mariage...

il m'eûtsemblé plus précieux et plus honorable d'être appelée ta courtisane que son impératrice." La femme qui pouvaitécrire ainsi mérite certainement de compter parmi les grandes amoureuses.

Mais, bien que son amour passionné pourAbélard ait dominé toute sa vie, Héloïse fut vénérée de son temps, et mérite qu'on se souvienne d'elle, pour biend'autres raisons. Née en 1101, elle passa son enfance au couvent d'Argenteuil avant de venir vivre chez son oncle, le chanoineFulbert, près de Notre-dame.

Au moment où elle rencontra Abélard, vers l'âge de dix sept ans, elle était déjàrenommée pour son savoir.

C'est en fait cette rare érudition qui attira l'attention du beau et brillant philosopheAbélard alors âgé de trente huit ans. Les événements se succédèrent rapidement.

Après la cour ardente et secrète que lui fit Abélard, alors qu'il étaitcensé lui donner des leçons la nuit dans la maison de son oncle, où il était venu loger dans ce but, ils goûtèrentensemble des plaisirs passionnés.

Fulbert les découvrit et, furieux, chassa Abélard.

Héloïse se trouvant enceinte,s'enfuit avec Abélard en Bretagne.

Après la naissance de l'enfant, Abélard offrit d'épouser Héloïse, mais en secret.Elle essaya désespérément de l'en dissuader, craignant que le mariage n'ait sur sa carrière un effet désastreux.

Envain.

Après la cérémonie, Héloïse, en habit de nonne, se réfugia provisoirement à Argenteuil.

Alors la fureur deFulbert, qui craignait qu'Abélard ne la persuadât de se faire religieuse, ne connut plus de bornes.

Il s'introduisit unenuit chez lui avec quelques complices, et ils le castrèrent. Pour cacher sa honte au monde, Abélard se fit moine, mais il ordonna d'abord à Héloïse de prendre le voile àArgenteuil.

Bien que sachant qu'elle n'avait pas de vocation religieuse, Héloïse obéit, comme toujours.

C'est ainsiqu'après un amour de dix huit mois, qui est devenu légendaire, commença pour elle une vie de nonne qui devaitdurer près d'un semi siècle. Pendant les dix premières années elle ne le vit ni n'entendit parler de lui.

Puis soudain, au moment où son couventallait être dispersé, il lui écrivit pour l'inviter à venir avec ses soeurs s'installer à l'abbaye du Paraclet, pauvre etisolée, qu'il avait construite près de Nogent sur seine.

Il s'y rendit pour les accueillir et, par la suite, vint de tempsen temps pour leur donner aide et conseils.

Mais il n'avait jamais de conversation privée avec celle dont le coeurbrûlait toujours pour lui.

Puis, sans explication, ses visites cessèrent et Héloïse fut torturée par l'angoisse jusqu'aujour où, par hasard, tomba entre ses mains une lettre d'Abélard à un ami, racontant sa vie.

L'histoire de leur amoury était décrite en termes si vivants qu'Héloïse ne put contenir sa souffrance et lui écrivit ces deux lettrespassionnées qui, depuis huit siècles, bouleversent tous ceux qui les lisent. Abélard lui répondit en prêtre, l'exhortant à tourner ses pensées vers Dieu.

Elle ne le pouvait pas, mais, lui obéissantune fois encore, elle ne lui écrivit plus que sur des sujets religieux, des lettres si pleines d'érudition, de raisonnementsubtil et de bon sens qu'il est facile de comprendre comment, au cours des trente dernières années de sa vie, elledevint l'une des plus grandes abbesses de son temps, administrant les six couvents qui dépendaient du Paraclet,maintenant riche et florissant. Elle ne revit jamais Abélard vivant.

En 1140 il mourut à Cluny ; l'abbé, Pierre le Vénérable, envoya son corps àHéloïse afin qu'Abélard pût reposer, comme il le désirait, au Paraclet.

Pierre n'avait pas oublié sa tragédie, pas plusque ne l'oublia l'imagination populaire.

Et quand, vingt ans plus tard, cette abbesse renommée mourut à son tour, etqu'on ouvrit la tombe d'Abélard pour la coucher à son côté, comme elle l'avait demandé, une chronique rapporte qu'illeva les bras et les mit autour de celle qui "était véritablement son amie".. »

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