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Haïti (1987-1988)

Publié le 15/09/2020

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« Haïti 1987-1988 L'expérience d'un régime civil n'aura pas duré cinq mois.

Le général Henri Namphy, qui avait concédé le pouvoir à Leslie Manigat - intronisé président le 7 février 1988 - l'a récupéré le 19 juin suivant.

A l'issue d'une brève partie de bras de fer entre les deux hommes - le chef de l'État s'opposant à des mutations d'officiers décidées sans son consentement -, le commandant en chef de l'armée a pris la tête d'un gouvernement militaire, et renvoyé en exil le professeur Manigat.

Ce putsch, qui annihilait les frêles espoirs démocratiques, a été accueilli par la population dans l'indifférence générale.

Il faut dire que le président déchu avait été désigné à la magistrature suprême au terme d'un simulacre d'élection qui n'aurait même pas rassemblé 10% des inscrits (taux de participation officiel: 35%).

La démocratie avait été également souvent bafouée dans les mois précédents. Dès la fin juin 1987, le Conseil national de gouvernement (CNG) du général Henri Namphy, alors en charge de la transition, mettait le feu aux poudres en rognant sur les prérogatives du conseil électoral provisoire, organisateur de la consultation.

Le 23 juillet 1987, à Jean Rabel, dans le Nord-Ouest, quelque trois cents paysans, partisans d'une réforme agraire, étaient massacrés à l'instigation de propriétaires terriens de la région.

La sévère répression de manifestations d'opposants achevait par ailleurs de discréditer le CNG, et faisait une cinquantaine de victimes, dont deux candidats à la Présidence, assassinés.

Enfin, le 29 novembre 1987, jour initialement retenu pour des élections générales, l'armée laissait le champ libre aux sicaires de l'ancien régime.

Des commandos de "macoutes" mitraillaient la foule des électeurs qui se pressaient devant les bureaux de vote.

Bilan: une centaine de morts conduisant à l'interruption du scrutin et à son report. L'essor de la contrebande a bouleversé la vie économique.

Plus du tiers de la consommation de riz, de farine et de sucre, en provenance de Miami et de République dominicaine a pénétré en fraude sur le territoire à des prix de dumping.

Les plus démunis, acculés à la survie, ont accueilli comme une bénédiction ce trafic sur lequel de hauts officiers prélèvent leur dîme.

La contrebande a également fait reculer l'inflation à 3% en 1987.

Mais elle a des effets pervers: les paysans, en particulier les riziculteurs de la plaine de l'Artibonite, supportent tout le poids de cette "ouverture sauvage". Par ailleurs, la monnaie locale qui soutenait depuis soixante-dix ans un taux de change fixe avec le dollar a subi une décote de 20%.

Habituée à vivre sous perfusion, l'économie haïtienne est privée depuis la fin 1987 pour cause de violences des aides occidentales qui finançaient plus de 50% des dépenses de l'État.

L'instauration d'un régime militaire a hypothéqué le rétablissement de ces concours.

Restrictions et privations de liberté risquent d'être à nouveau le lot d'une population dont la désillusion est à la mesure des immenses espoirs suscités par la chute de la dictature duvaliériste en février 1986.. »

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