Guillaume Apollinaire, « Les Colchiques », 1913 : Comment à travers l’évocation d’une scène de la vie quotidienne dans les campagnes, le poète exprime-t-il sa douleur amoureuse et sa volonté de rupture ?
Publié le 17/04/2024
Extrait du document
«
Introduction
TEXTE 2 POÉSIE
Présentation orale
Guillaume Apollinaire, « Les Colchiques », 1913
G.
Apollinaire, poète du début du XXème siècle est l’un des représentants majeurs de ce que l’on
appelle « L’esprit nouveau » : il adhère progressivement à des formes artistiques plus modernes.
Il sera pas
exemple l’un des plus grands défenseurs de la peinture cubiste.
Le poème « Les Colchiques » fait partie du recueil de poèmes Alcools écrit en 1913, composé de 16
poèmes, initialement nommé Eau-de-vie.
Il s’agit ici d’un court poème de 15 vers répartis en 3 strophes de
plus en plus brèves (septain, quintil, tercet) dans lequel GA exprime une déception amoureuse.
ce poème a
été écrit probablement en 1901 et évoque l’amour pour Annie Playden, la gouvernante de la fille dont il est
le précepteur.
Celle-ci repousse son amour.
Comment à travers l’évocation d’une scène de la vie quotidienne dans les campagnes, le poète
exprime-t-il sa douleur amoureuse et sa volonté de rupture ?
Analyse
Nous retenons 3 mouvements :
- Un amour mélancolique Vers 1 à 7, la scène de pâturage dans le pré où fleurissent les colchiques, images
des yeux de la muse,
- Une réflexion de l’auteur sue cet amour toxique Vers 8 à 12, l’image d’une enfance turbulente qui vient
déranger le paysage mélancolique,
- la décision de rupture Vers 13 à 15, la fin du pâturage et le départ du troupeau vers un ailleurs très
incertain.
1er mouvement : Un tableau mélancolique Vers 1 à 7, la scène de pâturage dans le pré où fleurissent
les colchiques, images des yeux de la muse,
Un tableau automnal :« Les Colchiques » dépeint la saison de l’automne, saison de la mélancolie
et de la nostalgie par excellence.
Le substantif « automne est répété à trois reprises v.
1, 6, 15.
L’automne encadre le poème du début à la fin.
La nature est très présente grâce au champ lexical de la nature (« pré » « vaches », « colchique » »lilas »,
« vent dément », « troupeau », « pré mal fleuri », créé un tableau champêtre dont les couleurs sont
automnales.
« couleur de cerne et de lilas », « violâtre ».
ici, le suffixe « âtre » donne une tonalité péjorative à ce décor.
La répétition de l’adverbe « lentement » v.
1 et 7 donne le rythme du poème : usure, fatigue, langueur qui
peut exprimer la douleur et le mal de vivre.
Mais le poète s’adresse ici à une femme aimée, dont il compare les yeux aux colchiques et qui
semble le faire souffrir v.
5 à7.
!!! La femme aimée est assimilée à Médée, la magicienne originaire de de Colchide en Asie Mineure : femme
mal-aimée et trahie par Jason, elle se venge de lui en empoisonnant Créuse, celle que le héros infidèle a
chois d’épouser.
L’anaphore « comme » insiste sur l’analogie entre les colchiques et les yeux de la femme aimée
« comme cette fleur-là
comme leur cerne et comme cet automne »
Utilisation du champ lexical du regard : « cerne », « tes yeux », « tes paupières »
Pour rapprocher la femme et la fleur, GA joue sur l’ambiguïté du terme....
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Explication linéaire: "Les colchiques", Guillaume Apollinaire: Comment Apollinaire réutilise-t-il un mythe ancien à travers une forme poétique nouvelle ?
- orphisme (art)orphisme (art), nom donné en 1913 par le poète Guillaume Apollinaire à la tendance colorée et abstraite du cubisme parisien.
- LE PONT MIRABEAU (1912) Poésie extraite du recueil Alcool (1913) de Guillaume Apollinaire
- Imaginez le dialogue entre un poète partisan de la poésie de la douleur et un poète qui préfère une poésie de la célébration de la vie et du bonheur.
- Que pensez-vous de cette évocation par le poète Auguste Dorchain des héroïnes de Racine? Regardez-les marcher : de leur blancheur vêtues, Elles passent avec des gestes de statues; Elles gardent, ainsi qu'un souvenir du ciel, Jusque dans la douleur le rythme essentiel, Et meurent en chantant, comme de divins cygnes, Sans altérer la paix et la splendeur des lignes...