Grand Oral HGGSP : Comment l'alphabétisation des femmes a évolué en Afghanistan depuis le retour des talibans ?

« Introduction En Afghanistan, depuis le retour des talibans en 2021, les femmes ont été réduites au silence, privées non seulement de parole en public, mais aussi d’accès à l’éducation.

Face à cette oppression, certaines femmes refusent de se taire.

Les musiciennes de l’Orchestre Zohra, en exil au Portugal, font entendre leur voix à travers la musique dans le monde entier, devenant le symbole d’une liberté que les talibans tentent d’étouffer. En découvrant cet article sur Radio France en septembre dernier, cela m’a donné envie d’approfondir le sujet de la place des femmes en Afghanistan et surtout de leur alphabétisation.

J’ai donc pu faire un lien avec ce sujet et le thème « les enjeux de la connaissance ». C’est pour cela qu’on va se demander : Comment l’alphabétisation des femmes en Afghanistan a évolué depuis l’arrivée des Talibans au pouvoir ? Aujourd’hui, environ 86 % des femmes sont alphabétisées dans le monde. L’alphabétisation est reconnue par l’ONU et l’UNESCO comme un droit fondamental de la personne humaine. Cependant le taux d’alphabétisation n’est pas le même partout dans le monde. Dans certains pays, les femmes n’ont pas accès ou ont difficilement accès à l’éducation, c’est surtout le cas en Afghanistan où leur taux d'alphabétisation demeure l'un des plus faibles au monde.

Et c’est d’ailleurs le seul pays au monde à interdire complètement l’accès à l’éducation secondaire aux filles et aux femmes. Selon l'Unesco, en 2022, moins d’une femme sur 4 âgées de 15 ans et plus sait lire et écrire, contre plus de 50% des hommes. Cette répression est effectuée par les Talibans qui sont un groupe islamiste fondamentaliste, qui imposent leur vision extrême de la religion, au détriment de nombreuses libertés, notamment pour les femmes.

De plus, une grande partie des Talibans vient de tribus pachtounes très conservatrices, où les traditions accordent une autorité exclusive aux hommes. Pour répondre à cette problématique, nous allons d’abord voir comment l’alphabétisation a régressé depuis le retour des Talibans, puis quelles sont les conséquences à court et à long terme, avant de terminer sur les résistances et les alternatives mises en place pour que les femmes puissent continuer à s’instruire malgré tout. I.

Une régression marquante de l'alphabétisation depuis le retour des Talibans Avant 2021, les Afghanes avaient regagné peu à peu certains droits. En 2003, les écoles avaient rouvert pour les filles. En 2018, plus de 3,5 millions de filles étaient scolarisées, et le taux d'alphabétisation des femmes de 15 à 24 ans, est passé de 17 % à près de 30 %. Bien que ce soit un pourcentage encore faible, cela représentait tout de même un progrès significatif.

Globalement, la femme était un peu mieux considérée et elle avait davantage de droits et de libertés, comme avec l’orchestre de femmes que j’ai évoqué en introduction. Mais depuis 2021, la situation s’est brutalement détériorée : En effet les talibans émettent immédiatement des restrictions quant à la fréquentation des universités par les femmes : cela n’était possible que dans des salles de classe non mixtes, avec des enseignantes féminines et le port du hijab était devenu obligatoire. En mars 2022, ils interdisent l’accès à l’enseignement secondaire aux filles de plus de 12 ans. Et finalement interdisent totalement l’accès à l’université aux femmes le 20 décembre 2022.

100 000 étudiantes en sont directement affectées. En 2024, l'Unesco rapporte que près de 80 % des filles en âge scolaire sont privées d’éducation. Pourquoi toutes ces mesures ? Les Talibans les justifient par des croyances religieuses et culturelles, notamment par une interprétation ultra-conservatrice et rigoriste de l’islam : Ils considèrent l’éducation scolaire des filles et la mixité à l’école comme une menace pour la vertu islamique. Pour eux, le rôle de la femme doit être limité à la sphère domestique : épouse, mère et gardienne du foyer. D’après eux, l’éducation au-delà des savoirs religieux de base, pourrait favoriser leur autonomie et leur émancipation et donc remettre en cause l’autorité masculine.

Une femme doit rester sous la tutelle du père, du frère et du mari. D’ailleurs, les talibans ont également ordonné aux femmes de se couvrir entièrement en public, y compris le visage, de rester chez elle sauf en cas d’absolue nécessité.

Les déplacements sans hommes accompagnateurs sont interdits. On assiste en somme à un effacement progressif.... »