Grand oral: Comment les mathématiques peuvent-elles être à l'origine d'erreurs judiciaires ?
Publié le 13/05/2025
Extrait du document
«
Introduction :
On peut retrouver une relation assez complexe entre les mathématiques et la
justice, puisque les analyses mathématiques jouent un rôle majeur dans
l'importance des preuves scientifiques, qui sont dédiées au jugement donné
sur une affaire.
Les analyses mathématiques utilisées peuvent être des
statistiques, des probabilités et des algorithmes.
Mais avec les mathématiques, il existe plusieurs manières de se tromper, on
peut faire des erreurs de calcul, de mauvaises interprétations de données, …
Cela pouvant mener à fausser des décisions de justice.
C’est pour ça que nous verrons donc “Comment les mathématiques peuventelles être à l'origine d'erreurs judiciaires ?”
Pour répondre à cette question, nous nous appuierons sur l'affaire Sally Clark.
I) - A)
Dans cette affaire, on s'intéresse au jeune couple d'avocats britannique, Sally
et Steve Clark.
Le 16 septembre 1996, Sally Clark donnent naissance à leur
première enfant, nommé Christopher.
Mais le 13 décembre de la même
année, Madame Clark retrouve son fils dans son lit inanimé.
Elle appelle donc
une ambulance mais l’enfant décède.
L’autopsie une fois faite montre que le
bébé est mort d’une infection aux poumons.
Sally Clark souffre alors de dépression puisqu'elle se remet très difficilement
de ce drame.
De plus, elle rencontre des problèmes avec l'alcool.
Mais, son
état s’arrange puisqu’elle découvre qu’elle est retombée enceinte.
Ainsi, le 29 novembre 1997, Sally Clark donne naissance à un deuxième fils
nommé Harry.
Ce bébé est surveillé de près dans le cadre du programme
CONI, nommé “care of next infants”, permettant ainsi d’offrir aux parents un
suivi rigoureux avec les gestes de premiers secours, un dispositif médical qui
permet d’alerter les services hospitaliers si il y a un problème,...
Malgré ce programme qui a été mis en place, le 26 janvier 1998, peu après
avoir reçu des injections pour un vaccin, Harry perd connaissance avant de
décéder même si son père et les secours ont essayé de le réanimer.
Une autopsie est donc faite, et montre une hémorragie rétinienne, et il faut
savoir que ce genre d’hémorragie est souvent constatée dans les cas de
morts par étouffement.
Mais l’autopsie montre aussi qu’il y a des signes
d’infection bactérienne qui sont retrouvés mais ces signes ne sont pas pris en
compte.
Ainsi le médecin légiste recommande d’ouvrir une enquête contre les parents,
puisqu’il considère qu’il y a pu avoir de potentiel sévices.
C’est ainsi que le
couple, Steve et Sally Clark, est poursuivis en justice.
B)
Toutefois, Steve Clark est vite innocenté puisque, comme la plupart des
mères, Sally Clark s'occupe principalement de Christopher et puis d’Harry
pendant que Steve Clark, son mari, retourne au travail.
Ainsi il est considéré que c’est l’épouse, Sally Clark, qui aurait pu tuer ses 2
bébés.
Par la suite, environ un an après le décès d’Harry, et à l’approche de la date
d’ouverture du procès, Sally Clark donne naissance à un troisième fils.
Ce
bébé est immédiatement placé en famille d’accueil en attendant le procès de
la mère.
En outre, lors du procès tous les éléments était en faveur de Sally Clark
puisqu’elle a toujours nié avoir fait du mal à ses enfants, n’ayant aucun
antécédent particulier et en plus tous les témoignages étaient en sa faveur où
il était dit que c’était une bonne mère, attentionnée et dévouée.
Mais, les
éléments du procès prennent une tournure en sa défaveur lorsque l’expertise
d’un pédiatre, aussi expert judiciaire, spécialiste dans la maltraitance infantile,
est demandé pour déterminer si Sally Clark est une meurtrière.
Cet expert
témoin se nomme Roy Meadow ; et il est convaincu que Sally Clark est
coupable, et il s'applique à le prouver.
Et pour le prouver, il utilise les mathématiques, plus précisément les
probabilités.
Il s’appuie sur des études statistiques qui ont pu montré que la
probabilité que la mort subite d'un nourrisson survient dans une famille,
comme celle des Clark, c’est à dire comme une famille britannique, stable,
avec des revenus confortables et un état de santé global satisfaisant est
d’environ 1 “chance” sur 8543.
Et l’expert témoin décide de mettre au carré cette valeur pour déterminer la
probabilité que la mort subite du nourrisson survienne 2 fois dans une même
famille.
Il utilise donc la formule des probabilités indépendantes.
Cette
probabilité revient à 1 “chance” sur 73 millions ce qui équivaut à 0,0000014%
pour que cela arrive.
(ARBRE + formule)
II) Mais ce qu’à pu faire l’expert pour arriver à ce résultat est absurde.
Nous
allons le démontrer par diverses moyens
A.
Tout d’abord,le résultat qu’il a montré reviendrait à dire qu’il n’y a qu’une mort
subite du nourrisson tous les cent ans.
Alors que, grâce au programme CONI, on peut constater que sur 5 000
familles où avait lieu une première mort subite du nourrisson, 8 ont subi un
2eme décès du même type.
Par ailleurs, il existe même des familles ayant
vécu 3 drames de ce genre.
-> ce n’est pas aussi rare que ça
B.
De plus, la probabilité d’avoir une mort subite du nourrisson calculée par
l’expert témoin est erronée puisque la première probabilité qu’il a pris pour que
ce phénomène se réalise est une probabilité prise dans les meilleures
conditions.
Alors que, selon le programme CONI, la probabilité qu'une famille choisie au
hasard connaisse la mort subite d'un nourrisson est de 1 sur 1.300 environ.
Et
même si on réutilise les probabilités indépendantes alors le résultat revient à
avoir 1 “chance” sur 1,7 million environ, ce qui équivaut à avoir un cas tous les
deux ans.
La probabilité qu’on a pu trouver est donc 45 fois moins importante
que la probabilité que ce que lui a trouvé.
C.
En outre, le pédiatre utilise la formule des probabilités indépendantes alors
qu’en réalité, il faudrait utiliser la formule des probabilités conditionnelles.
Puisque une mort subite du nourrisson ne frappe pas par hasard.
On peut
mettre en avant des facteurs majeurs qui peuvent faire augmenter les risques
de mort subite du nourrisson.
Par exemple, il peut y avoir des prédispositions
dans la famille Clark.
Donc, en utilisant la formule des probabilités
conditionnelles, on peut calculer la probabilité que le 1er et le 2eme nourrisson....
»
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