GEORGES DELERUE

« Les Fiches de Monsieur Cinéma Histoire Illustrée du Cinéma Mond ial GEORGES DELERUE NOT ICE BIO GRAPHIQUE Compositeur français , né à Roubaix le 12 mars 1925 .

Après des études musicales dans sa ville natale , il vient, en 1945 , au Conservatoire de Paris travailler avec Darius Milhaud qui devine, chez le jeun e musicien, un don pour le thé âtre , et envoie son élève au Festival d'Avignon 194 8 diri­ ger sa propre musique de scène pour « Schéhéra­ zade »de Jules Supervielle.

Par ce biais, Delerue - qui obtient un Prix de Rome en 1949 -se trouve comme chef d'orchestre amené à diriger l'enregistrement de partitions de films: ce lle de Pierre Barbaud pour LA POINTE COURTE d'Agnès Varda ( 1954) , celle de Hanns Eisler p our NUIT ET BROUILLARD d'Alain Res nai s (1955), celle de Maurice Jarre pour TOUTE LA MÉMOIRE DU MONDE d'Alain Resnais ( 195 6) ...

Parallèlement à l'extension d'un cata logue d'œuvres de concert et de théâtre qui comprend déjà un quatuor à cordes, une Symphonie Concertante et un concertino pour piano et orchestre, un mouvement symphonique « Pani­ que » et un concertino pour trompette et orches ­ tre , des mu siques de scène (« La Mort de Danton " , de Buchner , au T.N.P .) et surtout un opéra en 3 actes sur un livret de Boris Vian « Le Chevalier de Neige» (créé à Nancy en janvier 1957), Deleru e débute comme compositeur de cinéma pour des films industriels et publicitaires , puis des courts métrages des cinéa ste s appelés à faire parler d'eux: Jacques Doniol-Valcroz e (LES SURMENÉS, 1958), Georges Franju (LA PREMIÈRE NUIT.

1958), Pierre Kast (LE COR­ BUSIER , ARCHITECTE DU BONHEUR, 1956) , Maurice Pialat (L'AMOUR EXISTE.

1960), François Reichenbach (LES "MARINES "· 1956), Agnès Varda (L'OPÉRA MOUFFE, 195 8).

Alain Resnais confie la partition de son premier long métrage HIROSHIMA MON AMOUR à Giovanni Fusc o, mai s de mande à Delerue de composer la valse, diffusée par un juke-box pen­ dant la séquence du café.

Le retentissement du film et son originalité mu sic a le font franchir à Delerue le pas du long métr age, juste à l'éclosion de la «nouvelle vague"· Après LE BEL AGE ( 1959) il signera 8 autres films de Pierre Kast ; LES JEUX DE L'AMO U R (1959) marqu ent le début d'un e collaboration de 16 films avec Phi- lippe de Broca .

Puis c'est la rencontre avec Fran­ çois Truffaut: 9 films, de TIREZ SUR LE PIANISTE(l960) au DERNIER MÉTR0(1980).

Entre ces deux films, un intervalle de vingt ans pendant lequel Georg es Delerue signe environ 225 partition s de films (court, long métrage et télévision) sans oublier de nouvelles œuvres de concert (Sonate pour violon et piano , 2' quatu or à cordes, concertos pour vio lon , pour cor, pour trombone) , ballets et l'opéra « Medis et Alysio " créé à Strasbourg en mar s 1975.

Compositeur vedette du cinéma français, il est bientôt sollicité par des réalisateurs étrangers : Bardem (LES PIANOS MÉCAN IQUES.

1964), Zinnemann (UN HOMM E POUR L'ÉTERNITÉ , 1966) , Huston (PROMENADE AVEC L'AMOUR ET LA MORT.

1969) , Russell(LOVE, 1969), Bertolucci (LE CONFORM ISTE .

1970), Frankenheimer (LES CAVALIERS.

1970).

A ces contacts cosmopolites, son talent s'enri­ chit d'expériences qui l'entraînent loin du style « mélodie française » où l'on avait tendance à le cata loguer volont iers.

Sans travestir son lang age aéré, simple, efficient, Delerue sait aussi bien s'adapter au caractère épique d'un western qu'à la transcription amère et sombre de la montée du nazisme en Europe (JULIA, de Zinnemann, 1977), à la musique médiévale comme à l'opérette post­ offe nba c hienne (V/VA MAR IA de Louis Malle, 1 965).

Prim esa utier et grave , dé sinvolte et char­ meur , son style impose sa marque de film en film , et sait , si le contexte J'exige, pasticher brillam­ ment les mu siques des époques baroque et romantique comme utiliser les technique s les plus avancées de l'écriture musicale (QUELQUE PART.

QUELQU'UN , de Yannick Bellon, 197 1).

Son véritab le domaine est celui de l'expressivité lyrique , particulièrement évidente dans LE MÉPRIS de Godard et L'INSOUMIS de Cava­ lier , mai s aussi de la tendresse teintée d'amer­ tume et de nostalgie qui s'accorde si bien avec l ' univers de François Truffaut, de LA PEAU ~N DOUCE à DEUX ANGLA ISES ET LE 0 CONTINENT.

Trois fois l auréat des « Césars" du Cinéma "' Français, il obtient à Hollywood l'Oscar 1980 :3 pour la partition de LITTLE ROMANCE de ! George Roy Hill.

~ E. »