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Georges Brassens: « Le vingt-deux septembre ». Commentaire

Publié le 19/12/2021

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« [Introduction] Parmi les troubadours du XXe siècle, la postérité retiendra sans doute les noms de Juliette Gréco, de Léo Ferré, de Jacque Brel qui, au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, ont réussi à redonner du lustre à la chanson française en la sauvant de la niaiserie et de la vulgarité.

Georges Brassens fut aussi de ceux-là.

Par sa gaieté triste, sa poésie libertaire et souvent irrévérencieuse, il s'employa à pourfendre le conformisme et l'hypocrisie.

Mais il a aussi chanté l'amour, comme par exemple dans « Le vingt-deux septembre ».

Moins connue et moins spectaculaire que d'autres, cette chanson n'est destinée ni à provoquer ni à scandaliser.

Le poète essaie d'en finir avec des amours défuntes et de répondre à l'appel de la vie, mais il n'est pas sûr qu'il y réussisse. [I.

La liquidation du passé] [1.

L'adieu à l'amour] Le 22 septembre, date anniversaire de la rupture d'une liaison amoureuse, est l'occasion pour le poète d'établir un bilan.

La femme aimée a quitté le poète, c'est elle qui a pris l'initiative de la rupture, et elle est partie pour une destination inconnue.

Malgré ces trois motifs de souffrance énoncés dans les trois premiers vers avec une désinvolture et une gaieté sans doute forcées, il est resté fidèle à son souvenir durant » de longues années, comme le montre l'emploi de l'imparfait de répétition (« je mouillais », v.

3 ; « je montais », v.

14 ; « j'arrosais », v.

21), des adverbes (« depuis », « jadis ») et des compléments de temps (« chaque année »).

Mais par le jeu des temps verbaux, imparfait, présent et futur, le poète va opposer le passé douloureux à un présent et à un avenir qu'il veut plus sereins.

Cette opposition structure les strophes 1,3 et 4 : les trois premiers vers y sont consacrés au passé, les trois derniers au présent.

Elle peut être renforcée par l'opposition des adverbes, comme dans- la troisième (« jadis », « à présent ») ou de mots de la même famille (« immortelles » et « mort » dans la quatrième). Maintenant le temps des larmes est révolu ; le poète constate, dans la première strophe, qu'il n'éprouve plus de douleur : « Or, nous y revoilà, mais je reste de pierre » (v.

4). Mouchoir et regrets éternels vont bientôt être rangés au magasin des accessoires et le refrain affirme avec force, par le détachement de l'adverbe « aujourd'hui » entre deux virgules, que cet adieu est définitif et qu'un tournant décisif a été pris. [2.

Le refus de perpétuer le souvenir] Le choix de la date anniversaire de la séparation aurait pu porter le poète à l'expression lyrique de sa peine, dans la tradition des poètes romantiques, qui, depuis que Chateaubriand ouvrit la voie dans son roman René, ont trouvé dans la chute des feuilles mortes et les migrations des oiseaux des symboles de la fuite du temps, de la fuite de l'amour et de la mélancolie qu'elles engendrent l'une et l'autre.

Mais le poète refuse de continuer à perpétuer le souvenir d'un amour défunt par des élans qui peuvent s'avérer dangereux, tel celui auquel incitait « le complexe d'Icare », dans la troisième strophe, ou, plus simplement par le fétichisme des objets du souvenir pieusement entretenu jusque- là, bouquet d'immortelles ou « bout de dentelles » (v.

19-20).

Il donne gaiement congé à tout ce bric-à-brac romantique en détournant, au passage, un joli poème de Prévert de son sens et en traitant cavalièrement son grand aîné : « Que le brave Prévert et ses escargots veuillent Bien se passer de moi pour enterrer les feuilles ». [3.

La révolte contre le culte du malheur] Bien plus, il se révolte contre ce culte du malheur auquel il a sacrifié si longtemps.

Il n'énumère complaisamment les rites du culte amoureux que pour en faire ressortir le ridicule : il pleurait sur commande, il versait même des torrents de larmes («j'arrosais de pleurs », v.

21), il voulait monter au ciel.

Au vers 15, une chute brutale présentée avec cocasserie (« me rompais les os en souvenir de vous ») punit l'imprudent et, au vers 2, l'archaïsme « susdite » jette quelque suspicion sur la sincérité de ces pleurs versés à. »

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