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Commentaire de texte, Les Choses, Georges Perec

Publié le 20/02/2022

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Le jeune couple que forment Sylvie et Jérôme ont des rêves de grande envergure. En effet, au ligne 28 et 29, on peut trouver « n'attendaient plus qu'un miracle ». Le verbe attendre exprime une certaine passivité face à ces rêves. De plus, le nom commun « miracle » correspond quant à lui, à un événement qui ne se produit que de manière extrêmement rare étant due à une intervention extérieure (souvent divine) et non pas à l'action des protagonistes. On peut donc en déduire avec cette phrase que les rêves de ce couple ne deviendront probablement pas réalité. Dans le paragraphe 3, la plupart des verbes concernant ces désirs d’aménagement sont écrits au conditionnel : « auraient fait » (l.29), « seraient partis » (l.30) et « auraient trouvé » (l.30). Cela accentue d'autant plus la notion d'imaginaire du couple. On peut également noter une accumulation de nom de professionnels liés au domaine de l'architecture : « les architecte, les entrepreneurs, les maçons, les plombiers, les tapissiers, les peintres » (l.29-30). Le fait étant que les professions étant placées, dans cette phrase, chronologiquement à la construction où le réaménagement dans le logement montre que tout a déjà été pensé précisément. Cette hypothèse est confirmée par la suite grâce à une description très précise de ce qu'aurait pu être cet appartement : « cloisons amovibles » (l.32-33), « portes coulissantes » (l.33), « chauffage efficace et discret » (l.33), « installation électrique invisible » (l.33-34) et « bon aloi » (l.34). On remarque que chaque nom commun est renforcé par un adjectif mélioratif accentuant la modalité du rêve parfait. L’auteur utilise l'hyperbole « merveilleusement agrandi » permettant de montrer, et notamment grâce à l'adverbe venant du nom merveille, l'aspect irréalisable de ce rêve.

« Commenter le texte suivant. Georges PEREC (1936-1982), Les Choses (1965) – extrait du chapitre 2 Le début de ce roman évoque la situation d’un jeune couple, Sylvie et Jérôme, qui vit dans un appartement exigu à Paris, au début des années 60.

Des arrangements judicieux auraient sans doute été possibles : une cloison pouvait sauter, libérant un vaste coin mal utilisé, un meuble trop gros pouvait être avantageusement remplacé, une série de placards pouvait surgir.

Sans doute, alors, pour peu qu’elle fût repeinte, décapée, arrangée avec quelque amour, leur demeure eût-elle été incontestablement charmante, avec sa fenêtre aux rideaux rouges et sa fenêtre aux rideaux verts, avec sa longue table de chêne, un peu branlante, achetée aux Puces, qui occupait toute la longueur d’un panneau, au-dessous de la très belle reproduction d'un portulan, et qu'une petite écritoire à rideau Second Empire, en acajou incrusté de baguettes de cuivre, dont plusieurs manquaient, séparait en deux plans de travail, pour Sylvie à gauche, pour Jérôme à droite, chacun marqué par un même buvard rouge, une même brique de verre, un même pot à crayons ; avec son vieux bocal de verre serti d'étain qui avait été transformé en lampe, avec son décalitre à grains en bois déroulé renforcé de métal qui servait de corbeille à papier, avec ses deux fauteuils hétéroclites, ses chaises paillées, son tabouret de vacher.

Et il se serait, dégagé de l'ensemble, propre et net, ingénieux, une chaleur amicale, une ambiance sympathique de travail, de vie commune.

Mais la seule perspective des travaux les effrayait.

Il leur aurait fallu emprunter, économiser, investir.

Ils ne s'y résignaient pas.

Le cœur n'y était pas : ils ne pensaient qu'en termes de tout ou rien.

La bibliothèque serait de chêne clair ou ne serait pas.

Elle n'était pas.

Les livres s'empilaient sur deux étagères de bois sale et, sur deux rangs, dans des placards qui n'auraient jamais dû leur être réservés.

Pendant trois ans, une prise de courant demeura défectueuse, sans qu'ils se décident à faire venir un électricien, cependant que couraient, sur presque tous les murs, des fils aux épissures grossières et des rallonges disgracieuses.

Il leur fallut six mois pour remplacer un cordon de rideaux.

Et la plus petite défaillance dans l'entretien quotidien se traduisait en vingt-quatre heures par un désordre que la bienfaisante présence des arbres et des jardins si proches rendait plus insupportable encore.

Le provisoire, le statu quo régnaient en maîtres absolus.

Ils n'attendaient plus qu'un miracle.

Ils auraient fait venir les architectes, les entrepreneurs, les maçons, les plombiers, les tapissiers, les peintres.

Ils seraient partis en croisière et auraient trouvé, à leur retour, un appartement transformé, aménagé, remis à neuf, un appartement modèle, merveilleusement agrandi, plein de détails à sa mesure, des cloisons amovibles, des portes coulissantes, un moyen de chauffage efficace et discret, une installation électrique invisible, un mobilier de bon aloi.

Mais entre ces rêveries trop grandes, auxquelles ils s'abandonnaient avec une complaisance étrange, et la nullité de leurs actions réelles, nul projet rationnel, qui aurait concilié les nécessités objectives et leurs possibilités financières, ne venait s'insérer.

L'immensité de leurs désirs les paralysait.. »

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