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Gargantua – Chapitre XXII : Comment Gargantua employait le temps quand l’air était pluvieux

Publié le 17/05/2020

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« Gargantua – Chapitre XXII : Comment Gargantua employait le temps quand l'air était pluvieux Dans son livre Gargantua, publié en 1534, apparaît le génie aux multiples facettes de Rabelais, dont deux aspects fondamentaux se retrouvent dans son héroséponyme.

En effet, il souhaite tout d'abord transformer ce héros en un « abyme de sciences », et prône pour cela la curiosité universelle et l'épanouissement physiqueet moral de l'être emprunté au naturalisme et antique ; mais veut aussi réagir contre l'ascétisme chrétien marqué à cette époque par la contrainte des esprits et descorps.

Ainsi Rabelais s'oppose-t-il aux méthodes d'éducation du Moyen-Âge, en opposant la première éducation reçue par son héros – de longues études ingrates etentièrement livresques, sans rapport avec la vie ni la connaissance du monde– à la seconde, lorsque Grandgousier l'envoie à Paris où, sous la tutelle de Ponocrates, ilsera remis sur la bonne voie.Comment l'idéal humaniste s'exprime-t-il dans le chapitre 22, où le narrateur décrit la manière dont Gargantua occupait son temps quand l'air était pluvieux ?Nous montrerons tout d'abord l'aspect encyclopédique de cette éducation qui se veut universelle, puis nous insisterons sur son aspect ouvert au monde et auxexpériences concrètes, avant de souligner qu'elle est dominée par la joie de vivre et le pouvoir de transmission. I.

Une éducation encyclopédique à la taille d'un géant Le philosophe relie, l.

2-3, les chapitres XXI et XXII, en expliquant que « le temps d'avant dîner était employé comme de coutume ».

Ses activités matinales restentles mêmes, mais au lieu de sortir en plein air, il fait allumer « un beau et clair feu pour corriger l'intempérie de l'air ».

La lumière du feu qui illumine la maisonremplace donc celle du soleil, et montre que l'éducation de Gargantua est placée sous le signe de la joie de vivre, que symbolise ce « beau et clair feu ». a) Ponocrates sollicite la curiosité de son élève dans différents domaines Il conduit en effet son élève chez toutes sortes d'artisans afin que celui-ci connaisse tous les métiers (ex : l.

11-12 avec les métaux et l'artillerie).

Ces rencontres seplacent toujours sous le signe de la convivialité et du dialogue, puisque le maître comme l'élève discutent avec ces « ouvriers » (l.18) en leur offrant à boire.

Ligne 11à 19, on trouve une longue phrase énumérative où le narrateur, par l'emploi répété des conjonctions de coordination « et », « ou », cherche à montrer la vasteouverture d'esprit dont fait preuve cette éducation.

Il nous parle ainsi des « lapidaires, les orfèvres, les tailleurs de pierreries, les alchimistes et monnayeurs, lestisserands, les fabricants de tapisseries, de velours, les facteurs d'orgues, les horlogers, les miroitiers, les imprimeurs ».

Par le balancement entre le « ou » et le « et »,le narrateur met en place un rythme soutenu suivant celui des découvertes infinies de l'élève, et montrant la joie que celles-ci lui procurent. b) l'art de la rhétorique : un goût marqué pour la dialectique Ainsi, en plus de rendre visite aux différents artisans afin de comprendre l'ingéniosité des différents métiers (l.

18-19), ils rencontrent ceux qui pratiquent l'art del'éloquence, dont les métiers sont multiples et variés.

Se révèle ici la fascination exercée par le pouvoir de la parole sur le narrateur.

L'élève comme le maître semblentadmiratifs de la théâtralisation de cette pratique, qu'il s'agisse de « leçons publiques, d'actes solennels, de répétitions, de déclamations ou de plaidoiries des gentilsavocats » (l.

20 à 22).

On voit en effet que tout le texte est scandé par la répétition de « allaient voir » (l.

11-12, puis l.

20), ou « allait voir » (l.

13).

L'intrusion de cesingulier souligne la passion de Gargantua pour ces activités de bateleurs, jongleurs et charlatans (l.

31 toujours), dont il admire les «gestes, ruses, soubresauts et beauparler » (l.32).

L'allitération en (b) : « beaux bailleurs de balivernes » (l.

34) montrent d'autre part l'étonnement béat du jeune homme pour l'art de la parole.

Cetteéducation apparaît donc plus comme « le printemps d'un roi » que comme « l'étude d'un écolier » (l.

49-50), puisqu'elle attache une grande importance à la découverteet à la curiosité.

C'est ainsi qu'on voit que le philosophe s'attache à construire un homme idéal en favorisant son « bon sens » (l.

45), son désir de communiquer avecle monde qui l'entoure. c) L'harmonie parfaite entre le corps et l'esprit C'est ainsi que, par temps pluvieux, le maître enseigne à Gargantua l'escrime, activité dans laquelle il égale ses maîtres (l.

23 à 25).

D'autre part, il remplacel'herborisation, qui consiste à observer et recueillir les plantes médicales, par des visites (l.

27) aux « droguistes, herboristes et apothicaires ».

L'énumération qui suit,ligne 29, souligne le soin et l'application dont ils font preuve lorsqu'ils observent « les fruits, racines, feuilles, gommes, semences, et axungues pérégrines (onguentsexotiques) », et la fascination éprouvée pour la chimie et la botanique.

De plus, le narrateur médecin apporte une attention particulière à la diététique, c'est pourquoil'alimentation est plus sobre par temps pluvieux, afin de faciliter la digestion et le bien-être du corps (l.

36-37).

Puis, pour compenser le « repos » des jours pluvieux,le narrateur explique que par « quelque jour bien clair et serein », (l.

52), lui et son élève quittent Paris pour passer la journée dans « quelque beau pré environnant »(l.

29), que ce soit à Gentilly, à Boulogne ou à Montrouge (l.

54-55).

Cette journée passée en plein air se passe en effet dans une grande joie, et « la plus grande chère» (l.

56) ; le contentement des personnages peut se lire sur leur visage, comme le soulignent les nombreux participes présents « raillant, gaudissant, buvant, jouant,chantant, dansant, se vautrant, dénichant des passereaux, prenant des cailles, pêchant des grenouilles » (l.

57 à 60).

Ainsi, par ces activités ludiques qui stimulent lecorps et l'esprit (puisqu'ils récitent des vers latins en même temps), le narrateur médecin établit un accord entre le rythme biologique et le rythme intellectuel de sonélève. II.

Une éducation ouverte qui relie les expériences concrètes et les expériences livresques a) Importance du jeu, de la créativité qui motive l'enfant et stimule son activité intellectuelle C'est ainsi que Ponocrates enseigne à son élève la peinture et la sculpture (l.

6-7), et lui apprend également le jeu des osselets (« tales », l.

7-.

Son enseignement estdonc basé sur la joie de découvrir de nouvelles choses : l'esprit de l'élève est constamment sollicité, que ce soit par les maîtres d'armes (l.

26), qu'il dépasse, ou parl'observation active du travail des apothicaires (l.

26 à 30).

Ainsi, même quand il est à l'extérieur en train de s'amuser au grand air, Gargantua fait encore desexpériences, en diluant le vin dans l'eau par exemple (l.

70), et construit des « petits engins automates » (l.

72-73).

Il apparaît donc clairement que l'esprit créatif etl'imagination sont développés par le jeu.

D'autre part, ces trouvailles sont toujours confrontées aux œuvres des Anciens, comme on peut le voir avec la phraseintroduite par « mais » (l.

61) : « Mais encore que icelle journée fût passée sans livres et lectures, point elle n'était pas sans profit ». b) La mémoire des Anciens est sollicitée pour être confrontée à une réflexion sur le réel Dans la phrase citée précédemment, la répétition de la préposition « sans » relie la journée de détente et le profit intellectuel et créatif : tout semble prétexte à seremémorer des passages d'auteurs antiques (comme on peut le voir l.

63 à 67), qu'il s'agisse des vers de Virgile, Hésiode ou Politien ; et ils créent à partir de ces vers,en écrivant eux-mêmes, ou en les traduisant en latin.

Ponocrates apparaît donc comme un véritable humaniste : c'est en imitant les Anciens et en confrontant sonexpérience avec la leur que son élève devient un homme nouveau, et en sort enrichi.

C'est ce que montre par exemple la révocation en usage du jet des tales (« ainsiqu'en a écrit Léonicus et y joue notre bon ami Lascaris » l.

8-9).

De la même façon, les expériences de chimie s'inspirent des écrits de Platon et Pline (l.

69).

On peutdonc affirmer que tout est centré sur l'apprentissage de l'enfant, qui en confrontant le passé et le présent (notamment langue latine/langue française) devient unique. c) L'éducation est fondée sur l'échange et la communication On peut ainsi relever différentes formes de communication : tout d'abord, entre les corps de métiers, dans lesquels le narrateur n'introduit aucune hiérarchie, chaqueartisan est unique par la richesse unique qu'il possède.

Ensuite, une communication avec la nature, par l'observation des plantes (l.

26 à 31), des animaux (l.

60-61),mais aussi des phénomènes physiques et chimiques (l 30-31 et 70 à 74).

Puis, une communication avec l'art de la rhétorique, puisque les mots font aussi partie du réel: il s'agit alors d'être éloquent (et donc de connaître par exemple les spécialités des différents orateurs, avec l'énumération l.

20 à 25).

D'autre part, les mots permettentde s'ouvrir à la réalité, qu'il s'agisse de l'homme ou de son œuvre.

Tout est échange, et profite à Gargantua : il ne faut pas s'isoler mais communiquer avec l'extérieur.C'est ce que Ponocrates, derrière le masque du narrateur, nous révèle : ce sont la connaissance des Anciens et la parfaite maîtrise de l'art de la rhétorique qui. »

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