Frédéric BAZILLE:LA VUE DE VILLAGE : CASTELNAU.

« Frédéric BAZILLE LA VUE DE VILLAGE: CASTELNAU A 27 ans, il entraîne la fille d'un employé de la famille dans la nature pour ce portrait plein de tendresse et d'émotion.

Au loin, le village, assoupi, est témoin de leur idylle ...

Bazille reprend, en l'inversant doublement, la composition qui avait présidé à l'élaboration de La Robe rose.

Il installe une jeune fille, dans sa robe de fête, au pied d'un arbre du bois de Bel-Air, dans la propriété familiale de Méric.

L'ŒUVRE Cette propriété, dominant le village de Cas­ telnau -que l'on aperçoit au fond -, est à quelques kilomètres de Montpellier.

Cette grande maison, avec son immense terrain, est un bien de la famille maternelle de Bazille depuis le milieu du XVIII< siècle.

Ici, à la différence de La Robe rose, ce n'est pas une de ses cousines qui prend la pose, mais la fille d'un employé de la famille, vêtue pour la circonstance d'une robe d'organdi serrée à la taille par une large ceinture oran­ ge, typiquement méridionale.

LA COMPOSITION Dans une composition en «étage>>, le peintre dispose, du haut en bos de sa toile, les trois points forts: le ciel et l'arbre, le village inon­ dé de soleil et, enfin, la jeune fille, placée dans une ombre claire comme pour accentuer la chaleur qui règne sur le village assoupi.

Cette scène respire la tiédeur de l'été.

Il en émane une douce complicité, qui n'est pas sans évoquer un rendez-vous galant.

Roman­ tisme souligné par les quelques fleurs que la jeune fille a cueillies ...

ou acceptées en hommage du peintre qui l'entraîne loin de tous.

Et, comme pour mieux souligner cette volonté d'intimité, le village est plus lointain, moins présent que dans La Robe rose, où c'est un membre de la famille qui servait de modèle.

Le tableau fut remarqué par Berthe Morisot, peintre et épouse du frère de Manet, au Salon de 1869.

Elle écrira à sa soeur Edma: «Le grand Bazille a fait quelque chose que je trouve fort bien ...

Il cherche ce que nous avons si souvent cherché, mettre une figure Frédéric BAZILLE 1841-1870 • La Vue de village: Castelnau • Huile sur toile 130 cm x 89 cm • Signé en bas, au centre «F.

Bazille 1868» • Peint en 1868 • Localisation: Montpellier, musée Fabre • Expositions: Paris, 1869, 1900, 1910, 1935, 1939, 1950, 1974; Montpellier, 1927,1941,1959,1971,1985,1991; Berne, 1939; Bruxelles, 1948; Bordeaux, 1974; New York, 1974; Chicago, 1978 en plein air: cette fois, il me paraît avoir réussi».

Bazille n'aura pas le temps de pous­ ser plus avant ses recherches: l'année suivan­ te, la guerre l'emportera ...

L'HISTOIRE Le tableau restera dans la famille de Bazille [usqu'en 1889, date à laquelle sa mère en fait don au musée Fabre, à Montpellier.

Un visage doux, mangé par une barbe drue: le jeune Bazille exécuta de nombreux autoportraits.

Le meilleur exercice pour un peintre ...

LA COTE Mor t à 29 an s, Bazille n'a pas livré une production importante ; ses tableaux sont donc extrêmement rar es dans l es ventes.

Si La V ue de village passa it so us le feu des e nch ères , o n pourrait aujourd'hui en attendre p~usieur s dizaines de millions de francs.

Un e étud e au crayon (rare ) se négocie e ntre 50000 et 100000 francs.. »