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François Mauriac affirme: Combien peu partent pour partir ! Un voyage est toujours un prétexte. Qu'en pensez-vous ?

Publié le 09/12/2021

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« Introduction. Le voyage semble une dimension essentielle de l'homme.

Jacques Lacarrière, grand voyageur et découvreur d'une nouvelle Grèce, écrit : « Nomades etsédentaires.

Une grande part de l'histoire du monde tient à elle seule dans ces deux mots [...].

Le nomade a toujours constitué la part la plus archaïque denous-même.

Il fut l'état premier de l'homme, contraint de vivre de cueillette, de changer de territoire de chasse, de suivre le gibier dont il vivait.

» A cesdéplacements obligatoires ont succédé les voyages : expéditions fabuleuses comme celle des Argonautes, aventureuses comme les errances d'Ulysse oude plus en plus organisées comme le tourisme contemporain.

Quels motifs incitent l'homme à partir de chez lui ? François Mauriac, relativement hostile auvoyage, affirme : « Combien peu partent pour partir ! Un voyage est toujours un prétexte.

» Ce jugement se vérifie-t-il ? Quels sont les différents prétextesinvoqués au départ ? N'y a-t-il pas d'authentiques voyageurs ? I.

Recensement et étude des principaux prétextes au voyage. A.

Les prétextes matériels.Le départ dans un pays étranger est un moyen et non un but.

On choisit un lieu de voyage particulièrement adapté mais non pas essentiel à l'activité quel'on souhaite y pratiquer.Ex.

- le sport : stages de divers sports dans des pays jouissant de conditions climatiques particulières {ex.

: tennis, golf, sports axés autour de la mer) ;- le repos joint au dépaysement : la demande particulièrement forte d'une certaine clientèle pour ce type de vacances explique l'ouverture au tourisme duMaghreb et de l'Afrique entre autres.

On a appelé ce type de vacances les trois S (Sea, Sun, Sand).

C 'est le mythe de la plage abritée par les cocotiers...- le voyage d'affaire ou les séminaires qui transportent des individus ayant un projet de travail commun dans un lieu qu'ils visiteront à peine, le but dudéplacement n'étant pas là ;- le voyage linguistique qui associe au séjour souvent chez une famille d'accueil un tourisme sélectif et fournit l'occasion de voir un pays de « l'intérieur » ;- et pourquoi pas le voyage gastronomique (se pratique par exemple dans le Sud-Ouest de la France avec des stages de confection de foie gras...). B.

Les prétextes psychologiques.- La mode et le snobisme : le voyage s'est démocratisé, il est devenu une institution.

Certains croient voyager en « faisant » tel ou tel pays en une duréebrève et en transportant leur mode de vie dans des pays qu'ils continuent d'ignorer.- La volonté de rompre avec la vie quotidienne, de se retrouver : de nouveau, le lieu de voyage est moins important que les possibilités de « récupérationpsychologique » qu'il est censé apporter.La fuite :les rêves d'évasion avec Rodolphe dans Madame Bovary OU le séjour à Fontainebleau de Frédéric et Rosanette pendant que les journées révolutionnairesde 1848 font rage I Paris (dans L'Éducation Sentimentale). C.

Le prétexte littéraire.Inspirés par les récits de voyage des explorateurs du XVIIIe siècle et les idées sur la relativité des coutumes, des mœurs et de la religion, les philosophesdes Lumières créent le personnage du voyageur à des fins polémiques.

Ex.

: Les Lettres persanes de Montesquieu, Micromégas, Candide et L'ingénu deVoltaire. Transition. Comme on le voit par cette liste, tous les prétextes au voyage ne sont pas futiles.

Il existe donc d'authentiques voyageurs qui « partent pour partir ». II.

Partir pour partir. A.

A la découverte d'un pays.Ce type de voyage ne paraît guère envisagé par Mauriac.

Or, fort heureusement, c'est l'une des motivations essentielles d'un tourisme de qualité.Découverte des sites, des paysages, des monuments, bref de la culture d'un pays, auxquels il faut ajouter la découverte des habitants, de leur mode de vie(y compris de leur nourriture) et de leur langue.Ces approches sont plus ou moins bien réussies selon le type de voyage entrepris.

Dans un ordre croissant de découverte, on peut classer quelquesformules : le séjour en club (qui isole le touriste de toute réalité), le voyage organisé, le voyage individuel avec par exemple hébergement chez l'habitant.Le voyageur perméable à l'extérieur pourra profiter de son voyage selon les trois axes définis par Claude Lévi-Strauss dans Tristes Tropiques : lechangement d'espace bien sûr (végétation, climat, nourriture), le changement de temps (selon qu'on visite des pays plus ou moins avancés dans ledéveloppement technologique mondial) et de hiérarchie sociale (selon que le cours de la monnaie vous y rend plus riche ou plus pauvre que la populationlocale). B.

A la quête de soi-même et d'autres valeurs.Le voyage lié à une philosophie de la vie dans la lignée de ces artistes des USA qui ont fait de la route et de l'instabilité une règle de vie contre leconformisme et les valeurs établies :ex.: Jack Kerouac (1922-1968) auteur de On the Road (1957) baptisé le pape des Beatniks ;- des écrivains français illustrent plus modérément cette tendance comme Muriel Cerf (L'Anti-Voyage) ou Jacques Lacarrière (L'Été Grec). C.

A la recherche d'un « ailleurs » qui s'incarne passagèrement dans un pays lointain.Le rêve de « Tailleurs », une des formes de la lutte contre le spleen chez Baudelaire.

Cette fuite prend parfois la forme de l'exotisme :ex.

- le rêve hollandais dans L'Invitation au voyage des Fleurs du Mal et des Petits Poèmes en Prose.- l'exotisme dans La Chevelure ou Parfum Exotique,- la mer dans La Vie antérieure et Le Voyage dont les derniers vers témoignent de l'inanité du voyage et de son véritable sens qui est la mort : « Nous voulons, tant ce feu nous brûle le cerveau,Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel qu'importe ?tu fond de l'Inconnu pour trouver du nouveau ! » Conclusion. La démocratisation du voyage due à la facilité accrue des communications a accentué sa diversité.

Voyager n'est plus une expédition matérielle.

Le voyageen a certainement perdu, non de son charme, mais de son importance et de sa magie.

Transporté aisément à quelques milliers de kilomètres, le voyageurblasé n'accorde plus la même valeur à ce qu'il pourrait découvrir.

Indéniablement, certains partent pour des prétextes qui ont peu de relations avec levéritable voyage.

Ce n'est pas le cas de tous, certains sont guidés par la curiosité culturelle, ethnologique, voire par la quête d'un « ailleurs ».

Certainstrouvent cet « ailleurs » et leur voyage s'achève en halte, ils partent pour ne plus revenir comme Rimbaud, ou Brel aux Marquises.. »

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