folie.

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folie. n.f., terme général assez vague regroupant toutes les formes d'aliénations mentales.
Il est classiquement synonyme de déraison. La psychiatrie moderne l'a remplacé par le
terme de « maladie mentale «. Le terme de « folie « garde toutefois un usage médical dans
des formes psychiatriques précises, telles que la folie de la persécution ou la folie des
grandeurs (mégalomanie), ainsi qu'une portée signifiante certaine dans la pensée collective.
En effet, la folie jouit d'un certain prestige culturel et d'une forme de fascination autant qu'elle
effraye, de par l'altérité fondamentale qu'elle révèle.

Histoire de la folie.
Les conceptions de la folie ont beaucoup varié au cours de l'histoire. La pensée primitive y
voyait la possession d'un individu par de mauvais esprits. À la Renaissance, une conception
scientifique se substitua à cette conception théologique : de possédés du démon, les fous
devinrent des personnes dangereuses. Le monde de la folie devint celui de l'exclusion, avec
la création de maisons d'internement, les hôpitaux généraux, conçues pour accueillir les
individus gênants pour la société. L'idée d'assimiler la folie à une maladie mentale n'apparut
qu'avec la naissance de la psychiatrie au XIXe siècle. On chercha l'explication des désordres
mentaux dans des théories organicistes (lésions ou altérations de la matière cérébrale). Ce
fut l'âge d'or de l'aliénisme et le début des tentatives de recherche de classification des
maladies mentales qui aboutirent, à la fin du XIXe siècle avec Emil Kraepelin, à la
nosographie psychiatrique. Parallèlement apparut une nouvelle branche scientifique,
l'ethnopsychiatrie, qui étudia les troubles mentaux en fonction des groupes ethniques et
montra qu'il existe des modèles culturels de folie. Le discours sur la folie devait
considérablement changer avec la découverte de la psychanalyse qui reconnut un sens aux
symptômes de la maladie mentale. Selon Freud, les maladies mentales (névroses et
psychoses) auraient une étiologie commune, le non-accomplissement d'un désir précoce ;
cependant, dans la psychose, il y a rupture avec la réalité et élaboration d'une nouvelle
réalité, celle du délire.
Dans l'approche psychanalytique, la folie serait la manifestation d'un effort intense de la
part du sujet pour se libérer de modes de relations mortifères. Pour certains, la folie ne
serait pas inhérente à un individu particulier mais à un système de relations aliénantes. Le
mouvement antipsychiatrique, le groupe de Palo Alto ainsi que l'école lacanienne
s'accordent pour reconnaître que les causes de la « maladie « ne sont pas situées dans le
sujet, et amènent la notion d'environnement pathologique. Les approches thérapeutiques
de la folie varient en fonction des théories explicatives de celle-ci.
Complétez votre recherche en consultant :
Les corrélats
aliénation mentale
antipsychiatrie
Charcot Jean Martin
comportement (troubles du)
délire
démence
déviance
ethnopsychiatrie
Foucault Michel
Freud Sigmund
hystérie
Kraepelin Emil
névrose
paranoïa
Pinel Philippe
possession - 2.RELIGION
psychanalyse
psychiatrie
psychose
schizophrénie