Fiche EAF 1 : extrait du prologue de Gargantua
Publié le 23/06/2025
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«
Fiche EAF 1 : extrait du prologue de Gargantua
La Renaissance se caractérise par un renouveau à la fois esthétique et
philosophique.
La chute de Constantinople permet la redécouverte des sources
antiques.
Les découvertes de Colomb et la révolution Copernicienne invitent les
intellectuels de l'époque à totalement repenser leur rapport au monde et à l'univers :
c'est la naissance de l'Humanisme.
Rabelais incarne totalement cette figure de libre
penseur moderne par la richesse de son parcours et de ses écrits.
Son roman
Gargantua publié en 1534 est une sorte de vulgarisation des idées humanistes :
nécessité d'être abordable et distrayant, d'être cultivé, souci d'aider son prochain et
de bien vivre.
C'est donc bien dans ce sens une œuvre engagée.
Le narrateur
Alcofribas Nasier raconte notamment l'enfance et les exploits du géant Gargantua.
Au seuil du roman, Rabelais compose un avis au lecteur.
Le prologue par une adresse
directe permet ainsi d'établir un premier contact avec le lecteur tout en suscitant sa
curiosité.
L’œuvre s'ouvre donc sous le signe du jeu et rattache le roman à une
esthétique du travestissement.
« Lecture à voix haute du texte »
Nous nous demanderons comment dès le prologue, Rabelais allie rire et savoir.
Le premier mouvement,de la
ligne 1 à la ligne 8,n constitue un avertissement sérieux au lecteur.
Le texte se
teinte de comique des lignes 9 à 18.
Enfin, le narrateur fait l'éloge de la lecture dans
le 3ème et dernier paragraphe.
1 er mouvement : avertissement sérieux au lecteur
1ère phrase : (l.3) « C'est pourquoi il faut ouvrir le livre et soigneusement en évaluer
le contenu.
»
L’auteur invite à ouvrir le livre (verbe « ouvrir » ou « C'est
pourquoi » pour inviter de ne pas juger sur les apparences.
Cette injonction énoncée au
présent de vérité générale est renforcée par l'adverbe « soigneusement » qui est un
complément circonstanciel de manière qui indique que la règle vaut aussi pour le livre,
qu'il faut le lire soigneusement.
2ème phrase: (l.3,4,5) « Vous saurez alors que la substance qu'il contient est d'une
bien autre valeur que ce qu'en promettait la boîte.
»
Rabelais s'adresse directement au lecteur pour ouvrir le dialogue, il utilise une
prolepse pour démontrer au lecteur le savoir qui l'attend à la fin de
l'ouvrage.
Antithèse qui oppose contenu et
contenant (boîte/substance) pour convaincre de ne pas juger sur les apparences
(l'habit ne fait pas le moine.).
Ton didactique, l’auteur continue le
Dialogue (je/vous) afin de renforcer le lien entre lui et le lecteur pour que le lecteur
Continue sa lecture.
3ème phrase : (l.
5-6) « Je veux dire que les matières traitées ici ne sont pas si
frivoles que le titre posé dessus ne laissait entendre.
»
Langage familier « frivole » pour se montrer plus proche du
lecteur afin de ne pas le lasser de la lecture.
4ème phrase : (l.6-9) « A supposer que vous trouviez dans le sens[...]n'être dit que par
esprit de plaisanterie.
»
Référence intertextuelle à l’Odyssée
d’Homère avec l’épisode du chant des sirènes, cette référence nous incite, une
nouvelle fois à dépasser les premiers abords pour aller chercher la « récompense » (ici le
chant des sirènes pour Ulysse et le savoir pour le lecteur).
Utilisation du subjonctif
pour s'opposer au présent de vérité générale pour à nouveau conseiller par la négation
« il ne faut pas ».
Dans ce mouvement, Rabelais s’adresse au lecteur afin de lui donner les consigne de
lecture pour aller plus loin qu'une simple lecture.
2ème mouvement : un mouvement teinté de comique
1er passage: (l.10-11) «N'avez-vous jamais débouché […] tombant sur un os à moelle.»
Rabelais emploie un langage plus vulgaire.
Utilisations d’un
parallélisme entre questions rhétoriques et phrases exclamatives afin de distraire et
donc d'accrocher le lecteur.
2ème passage (l.11-13) : « C'est comme le dit Platon au livre II de la République, la
bête la plus philosophique du monde.
»
Référence intertextuelle avec le livre II de la
République de Platon pour ses idéologies nouvelles et parfois contraires aux pensées de
son époque, comme Gargantua.
Métaphore du livre avec
le chien et la substantifique matière (la moelle contenue dans l'os) qui encore une fois oppose
contenu/contenant.
3ème passage : (l.13-15) « Si vous l'avez vu,[...]quelle rapidité il le suce.
»
Ce passage commence par « si » exprimant la condition d'avoir respecté les
consignes de lecture.
Nouveau parallélisme de construction avec
l'anaphore « avec » qui insiste sur les propos de Rabelais.
Métaphore burlesque, renforcée par
l'emploi de mots religieux
(ferveur,dévotion) où le lecteur est comparé à un chien qui cherche à se nourrir
comme le lecteur cherche à s’instruire.
Ce passage nous montre que la lecture
demande une attention et du soin afin d'extraire un maximum de connaissances.
4ème passage : (l.15-19) « Qui le pousse à agir ainsi ? […] et au livre IX de l'Usage des
parties du corps.
»
Série de questions rhétoriques forçant le lecteur....
»
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