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Faut-il pourchasser le bonheur ?

Publié le 16/05/2020

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« Tout d’abord, qu’entendons-nous par « pourchasser » ? Tout simplement « poursuivre avec ténacité » un but final – ici, le bonheur.

Il s’agit en somme derechercher ce dernier avec acharnement, avec obsession.

Intéressons-nous maintenant au verbe « falloir ».

Ce mot est également porteur d’un sens bienspécifique.

En l’occurrence, il introduit le « caractère de ce qui est nécessaire, indispensable ».

Il s’agirait donc de se demander si le bonheur est une chosedont on ne peut se passer, quelque chose sans quoi on ne peut être.

En somme, le bonheur est-il l’essence de la vie ? Est-il vital à cette dernière ? On neparle donc pas ici de simplement « rechercher le bonheur », mais de le poursuivre avec obsession sans interruption aucune.

C ’est là la question que soulèvele sujet.

Pour répondre à celle-ci, il serait pertinent de se référer au divertissement pascalien, qui introduit la notion selon quoi le bonheur serait impossibleà l’homme.

Nous pourrions également nuancer notre analyse au concept d’ataraxie épicurienne, qui elle, affirme que le bonheur est possible à l’homme. Nous allons ici nous pencher sur le divertissement pascalien.

Pour commencer, nous allons définir le bonheur selon Pascal ; selon lui, il s’agirait d’unétat immuable.

En effet, une fois le bonheur atteint, l’homme entrerait dans un état de repos ; le souverain bien ayant été obtenu, l’homme ne désirerait plusrien et n’aurait rien d’autre à faire que de se reposer.

Mais c’est là qu’un problème intervient.

Un homme qui aurait tout et par conséquent, qui n’aurait plusrien à rechercher, un homme qui serait donc « en repos », ne supporterait pas de rester paisiblement à ne rien faire.

Effectivement, les hommes sont sanscesse agités.

Ils subissent ainsi de nombreux tracas, cause direct de leur agitation.

Cela les conduirait parfois même à devenir malheureux.

Mais lemalheur, n’est-il pas le contraire du bonheur ? Comment pourrions-nous expliquer ce sentiment, qui ordinairement, ne devrait pas exister dans le cœur d’unhomme une fois le bonheur atteint ? Pascal l’explique de par cette sensation commune à tous les hommes et qui envahit ces derniers lorsqu’ils ne font rien :l’ennui.

En effet, l’ennui serait un obstacle au bonheur car celui-ci « contraindrait » l’homme à réfléchir sur sa condition humaine.

Ce dernier étant mortel etmisérable, réfléchir à cette condition ne ferait que provoquer un sentiment de malheur en son être intérieur.

Ainsi, quand l’homme se retrouve sans activitéaucune, face à face avec lui-même, avec tout le temps nécessaire pour réfléchir sur sa condition, il se rappellera son statut de mortel et sera baigné dans unsentiment dépressif.

En somme, selon Pascal, si l’homme se contraint à travailler ou à exécuter toutes sortes d’activités – déplaisantes ou non – c’est dansle seul but d’oublier la condition que nous venons d’évoquer.

Pascal appelle ces activités des divertissements.

Pour le commun des mortels, undivertissement est le fait d’occuper son temps libre en s’amusant pour se détourner de ses préoccupations.

Pour Pascal, il s’agit de toutes les activitéspossibles et imaginables, de la lecture d’un livre à la participation à une guerre, en passant par assister à une pièce de théâtre, dont le but est de taire cetteréalité selon laquelle nous sommes mortels.

C’est-à-dire que nous ferions tout ce qui est en notre pouvoir pour occuper notre esprit à autre chose, pour ledétourner de cette condition.

Ainsi, selon Pascal, le bonheur est impossible à l’homme.

C ar même si celui-ci parvenait à l’atteindre, de par sa situation derepos, et donc de par son ennui, il serait amené à penser à sa condition humaine.

Le bonheur serait alors enveloppé par le malheur.

En somme, pour Pascal,l’homme ne pourchasserait pas le bonheur, mais rechercherait en réalité à oublier son malheur. Mais est-ce que cela veut pour autant dire que le bonheur est impossible à l’homme ? Pour le savoir, nous allons désormais nuancer l’analyse ci-dessus avec le concept d’ataraxie épicurienne.

Selon cette dernière, le bonheur neconsisterait pas en une pleine satisfaction de nos désirs comme le suggérerait Pascal avec le souverain bien, mais à ne pas souffrir d’une situation demanque, à ne pas être troublé.

Ce point rejoint la définition même de l’ataraxie, puisque celle-ci symbolise l’absence de trouble de l’âme.

C ’est pourquoiEpicure pense que l’homme doit tout faire pour ne jamais être insatisfait, ne jamais être en manque.

Cela est-il possible ? Epicure pense que oui.

Il justifiesa pensée en avançant qu’il ne faut pas vouloir satisfaire une trop grande quantité de désirs, et plus important, il ne faut pas vouloir satisfaire des désirsqu’on sait impossibles.

Son argument est appuyé par la description des différents désirs existants.

Effectivement, on distingue les désirs naturels etnécessaires qui sont des désirs indispensables et immuables car si on ne les réalisaient pas, notre corps en souffrirait (boire et manger par exemple), ondistingue également les désirs naturels contingents qui représentent des plaisirs dont il faut se passer car ils offrent l’occasion à notre corps de souffrir (lanourriture raffinée par exemple), viennent ensuite les désirs vains, qui eux sont des désirs qui ne dépendent pas de nous (souhaiter qu’il ne pleuve pas) ouqui nous sont impossible à satisfaire (le désir d’immortalité par exemple).

Epicure sous-entend donc que les seuls désirs naturels nécessaires suffisent pourvivre heureux et atteindre le bonheur.

C’est en se contentant de ces seuls désirs que l’on supprime tous risques de souffrances.

A insi, en se contentant dedésirer seulement des choses accessibles et dont on sait qu’elles ne nous manqueront jamais, on exclut toutes souffrances éventuelles.

Le bonheur, ensomme, s’atteint selon Epicure par la sagesse.

Pourquoi sans cesse désirer des choses qu’on sait inaccessibles ? Pourquoi ne pas se contenter de vivreavec ce que le monde a à nous offrir ? Il s’agit donc là, pour être heureux, d’effectuer un travail sur soi-même, de savoir se fixer des limites pour ne secontenter que du stricte nécessaire.

En somme, Epicure nous dit que le bonheur est substitué par le plaisir.

Mais pas n’importe quel plaisir ; en effet, Epicurefait apparaitre deux plaisirs différents.

D’une part, le plaisir en mouvement qui consiste en l’accomplissement d’un plaisir, comme par exemple le fait de boirede l’eau quand on a soif ; d’autre part et parallèlement, il parle d’un second plaisir, le plaisir stable, qui lui signifie être paisible, sans inquiétude aucune, parexemple, le fait de ne pas avoir soif est un plaisir stable, car on ne s’inquiètes pas de boire.

A insi, Epicure atteste que le bonheur serait caractérisé par ceplaisir stable.

C’est-à-dire qu’une fois le souverain bien atteint, l’homme n’est plus inquiet de rien.

Le bonheur se rapporte donc dans le plaisir que prendl’homme en son état de repos – une fois le souverain bien atteint.

C’est en ce point que le concept de Pascal conteste celui d’Epicure, en le fait que selonPascal, cette situation de repos amènera l’homme à réfléchir sur sa condition humaine de mortel, rendant ce dernier malheureux.

Néanmoins, Epicure nerejoint pas ce point de vue, et si l’on se penche uniquement sur son concept, l’homme peut atteindre le bonheur une fois arrivé en cet état de repos. Pour conclure, nous avons vu deux concepts philosophiques : le divertissement Pascalien et le concept d’ataraxie Epicurienne.

Respectivement, l’unatteste que le bonheur est impossible à l’homme alors que le second pense l’inverse – c’est-à-dire qu’il serait possible d’atteindre le bonheur.

Leursconcepts semblent différents quand on les voit pour la première fois, mais en les analysants on se rend compte qu’ils se rejoignent en un point bien précis.Tous deux en viennent à dire que l’homme qui serait heureux, le serait dans un état de repos.

Mais c’est là qu’intervient des divergences.

Pascal pense quecet état entrainera une sensation d’ennui chez l’homme, et cette dernière entrainera à son tour l’homme dans une réflexion sur lui-même, qui elle entraineral’homme à réfléchir sur sa condition humaine, c’est-à-dire sur sa condition misérable, sur sa condition de mortel.

Ainsi, l’homme deviendrait malheureux.

Ensomme, l’homme ne rechercherait pas le bonheur, mais chercherait à oublier son malheur en occupant son esprit par le biais d’une constante activité.Parallèlement, Epicure pense que durant cet état de repos, l’homme ne se sentirait plus en manque de quoi que ce soit.

Il éprouverait un état de sérénité dûà un plaisir appelé « plaisir stable ».

Il s’agit tout simplement d’un plaisir caractérisé par un état où l’homme ne serait plus inquiet de rien.

Le bonheur seraitdonc atteint.

Il ne serait par ailleurs pas assisté par le plaisir stable, mais le bonheur serait le plaisir stable.

En somme, le bonheur prend des tournuresdifférentes selon les opinions, et il serait plus sage de se créer sa propre définition du bonheur.

Il serait également plus pertinent de se pencher soi-mêmesur la question afin de se demander si oui ou non, il faut pourchasser ce dernier.. »

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