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faut-il craindre que cette technologie rende obsolètes les systèmes bancaires actuels ?

Publié le 23/06/2025

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« Introduction Aujourd’hui, toutes nos transactions bancaires, de la consultation de notre compte à un virement international, sont protégées par des algorithmes de chiffrement que les ordinateurs classiques ne peuvent pas casser. Mais que se passerait-il si une machine pouvait résoudre en quelques secondes ce que nos ordinateurs mettraient des milliers d’années à faire ? C’est précisément ce que promet l’ordinateur quantique. Alors, faut-il craindre que cette technologie rende obsolètes les systèmes bancaires actuels ? Pour répondre à cette question, nous allons d’abord comprendre ce qu’est concrètement un ordinateur quantique.

Ensuite, nous verrons comment la sécurité bancaire repose aujourd’hui sur le chiffrement asymétrique.

Enfin, nous comprendrons comment un algorithme quantique pourrait casser ces systèmes, avant d’exposer les solutions possibles. Partie I Donc pour comprendre pourquoi l’ordinateur quantique pourrait bouleverser la sécurité bancaire, il faut d’abord voir comment il diffère de l’ordinateur classique, celui qu’on utilise tous les jours. 1.

Un ordinateur classique fonctionne selon l’architecture de Von Neumann. Il est composé principalement de : L’information y est codée en bits, représenté par des niveaux de tension électrique : 0 pour tension basse (pas de courant), 1 pour tension haute (courant présent). Ces bits sont manipulés par des composants appelés transistors.

Des milliards d’entre eux sont gravés sur les processeurs. Ils forment des portes logiques qui effectuent des opérations comme ET, OU, NON pour faire tous les calculs qu’on connaît. Malgré leur puissance, les ordinateurs classiques atteignent des limites physiques : les transistors sont si petits qu’ils laissent passer des électrons (effet tunnel), leur consommation énergétique explose, et certaines tâches restent trop longues, même pour des supercalculateurs. C’est là que l’informatique quantique entre en jeu : elle propose une autre façon de traiter l’information. L’ordinateur quantique ne repose plus sur des bits, mais sur ce qu’on appelle des qubits. Un qubit, c’est un peu comme un bit, mais en beaucoup plus étrange. Contrairement au bit classique fondé sur un courant électrique présent ou non, le qubit est une particule ou un système quantique (comme un atome piégé, un photon ou un circuit supraconducteur à très basse température) qui exploite les lois de la mécanique quantique.

Il peut exister dans une superposition d’états : à la fois 0 et 1 tant qu’on ne le mesure pas.

Cette propriété donne sa puissance à l’ordinateur quantique, mais rend sa construction difficile, car les qubits sont très sensibles à leur environnement. Pour illustrer la superpositions, imaginons une pièce de monnaie : • Si je la pose sur la table, elle est face ou pile → comme un bit. • Si je la fais tourner en l’air, elle est dans un état incertain → ça, c’est comme un qubit : il est en superposition tant qu’elle ne touche pas la table ( c’est a dire dans le cas d’un qubit tant qu’un être conscient ne l’observe pas.) Cette superposition permet à un ordinateur quantique de tester plusieurs possibilités en même temps, alors que l’ordinateur classique les teste une par une. Et ce n’est pas tout : les qubits peuvent aussi être intriqués. L’intrication, c’est un phénomène où deux qubits sont liés : si je touche l’un, l’autre réagit immédiatement, même s’ils sont très éloignés. C’est une propriété uniquement présente en physique quantique. Grâce à la superposition et à l’intrication, un ordinateur quantique peut effectuer certains calculs beaucoup plus rapidement qu’un ordinateur classique. Mais il faut préciser une chose importante : ce type d’ordinateur ne remplace pas l’ordinateur classique, et il n’est pas encore stable. Les machines actuelles sont très sensibles : elles nécessitent des températures proches du zéro absolu, elles génèrent beaucoup d’erreurs, et elles sont encore au stade expérimental. Pour bien comparer les deux modèles, prenons un exemple simple : Imaginons une liste non triée de 1 million de prénoms, et on cherche un prénom précis, par exemple : Emma. • Un ordinateur classique va devoir chercher prénom par prénom, un par un. Il devra faire dans le pire des cas 1 000 000 vérifications avant de trouver le bon. • Un ordinateur quantique, lui, grâce à un algorithme spécifique (appelé algorithme de Grover), peut retrouver ce prénom en seulement 1 000 étapes. Donc, au lieu d’un temps de recherche proportionnel à la taille de la liste, il est proportionnel à la racine carrée du nombre d’éléments. C’est un gain énorme pour ce type de tâche. Et dans le domaine du chiffrement, où il faut souvent tester des milliards de clés possibles, cette accélération peut devenir une menace sérieuse. Partie II Pour comprendre pourquoi l’ordinateur quantique menace les banques, voyons d’abord comment fonctionne la sécurité informatique actuelle. Les banques utilisent le chiffrement pour : • sécuriser les connexions entre clients et serveurs (comme les applis bancaires), • protéger les paiements, virements et données sensibles. Et pour garantir cette sécurité, on utilise des techniques de chiffrement : le principe, c’est de rendre les données illisibles, sauf pour la personne qui possède la bonne clé de déchiffrement. La méthode la plus utilisée est le chiffrement asymétrique, qui repose sur deux clés : • Une clé publique : accessible à tous, utilisée pour chiffrer les messages. • Une clé privée : gardée secrète, utilisée pour déchiffrer. Le chiffrement RSA repose sur un problème mathématique très difficile : la factorisation de grands nombres en facteurs premiers. • Un nombre, par exemple 55, peut se décomposer en 5 × 11. • Pour des très grands nombres (de l’ordre de 2048 bits), cette décomposition devient extrêmement difficile et prendrait des millions d’années avec un ordinateur classique. C’est cette difficulté qui garantit la sécurité du RSA aujourd’hui. AES, un chiffrement symétrique, utilise une seule clé pour chiffrer et déchiffrer.

Il est rapide et sûr, tant que cette clé reste secrète.

Il sert à protéger les bases de données clients et les communications internes. On l’utilise : • pour chiffrer les données stockées (comme les bases clients), • ou pour les communications.... »

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