fausses confidence Marivaux: Dubois
Publié le 11/10/2021
                             
                        
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de  la  comédie  de 	caractère,	 il  crée  la  «  comédie  de	 sentiment  »	,  comédie  dans  laquelle	 	
s’affrontent la sincérité et l’artifice	.
                                                            
                                                                                
                                                                    Il s’agit pour l’écrivain de sonder les cœurs, de soulever	 	
les  masques  imposés  par  la  société.	 Ses  comédies  mettent  en  scène 	le  triomphe  de  la 	
sincérité	 :  le  déguisement  n’est  qu’un  leurre,  il  permet  de  faire  éclater  la  vérité  du  cœur.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
Grâce  au  déguisement,	 ses  personnages  font  l’expérience,  parfois  douloureuse,  de  l’amour 	
naissant.
                                                            
                                                                                
                                                                     Ainsi,  le  masque  permet  non  seulement  de  découvrir  l’autre,  mais  est  surtout 
propice au	 « connais	-toi toi	-même » socratique.	 	
 
 
 	Les  Fausses  Confidences 	relèvent  donc  de  la  comédie d’intrigue  et	 multiplient les machinations.
                                                            
                                                                                
                                                                     En  parallèle 	
du stratag	ème principal mené par Dubois se tissent des stratagèmes secondaires qui n’aboutissent pas, mettant dès 	
lors en valeur la figure de Duboi	s, meneur de jeu par excellence	 : 	
- Machination 1	 : Dubois veut que son ancien 	maître épouse Araminte, veuve fortunée.	 	
- Machination 2	 : Monsieur Remy veut que son neveu épouse Marton	 (cela lui donnera une situation)	.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
- Machination 3	 : Madame Argante 	veut que sa fille épouse le comte Dorimont	 (fortune et titre de noblesse)	.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
- Machination	 4 : le Comte veut épouser Araminte	 (exerce un chantage sur Marton)	.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
- Machination	 5 : Araminte veut éprouver Dorante	 (fausse lettre dictée)	.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
 
 
Les	 intrigants, « ch	efs de guerre » si l’on en croit le sens étymologique du terme « stratagème	 », mènent un combat, 	
non  pas  pour  tromper  «	 l’ennemi  » 	– on  reste  dans  une  comédie 	–,  mais 	pour  que  la  rai	son  et  les  préjugés 	
fléchissent	 face aux sentiments.	 	
 
1.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Le portrait et l	a lettre, « vraies	-fausses » pièces à conviction	 	
 	Accessoires  symboliques  et  romanesques,  les  deux  portraits  et  les  deux lettres  dont  il  est  question  dans 	Les 	
Fausses Confidences	 sont considérés comme de véritables pièces à conviction, 	preuves	 a priori	 irr	éfutables	.
                                                            
                                                                        
                                                                    	
 
→ 	L’intrigue  autour  du  portrait	 constitue  le  nœud  du  deuxième  acte	.
                                                            
                                                                                
                                                                    Ce  portrait,  apporté  par  un  garçon  anonyme 	
(II, 6) devient une 	énigme à	 résoudre 	: qui a peint ce portrait ? de quelle femme s’agit	-il ? Chacun	 à son tour tente de 	
résoudre le mystère créé	 autour de ce portrait : 	 	 	
- le comte (II, 6), 	 	 	
- Marton qui affirme que c’est d’elle dont il s’agit (==, 7), 	 	 	
- Madame Argante qui se plaint d’un « 	mystère	 […] 	désagréable	 » (II, 9).
                                                            
                                                                                
                                                                    	 	
Ce  stratagème  réussit  dans  le  sens  où	 Araminte, 	confrontée  à  la  certitud	e  de  Marton,	 	
avoue  malgré  elle  ses  sentiments	,  réagissant  de  façon  brusque 	puis,  après  le  coup  de 	
théâtre  coïn	cidant  avec  le  dévoilement  du  portrait,  l’aparté  d’Araminte 	– « et  moi,  je  vois 	
clair	 » – apprend  au  spectateur  que  grâce  à  ce  portrait, 	la  maîtresse  est  convaincue  de 	
l’amour « secret » que lui porte son intendant.
                                                            
                                                                                
                                                                    	 	
Mais  cette  dernière,  prétendant  que  le 	commanditaire  en  est  le  comte, 	trahit  par  sa 	
mauvaise  foi  l’intérêt	 qu’elle  porte  à  Dorante	,  tentant  de  détourner  les  soupçons  qui	 	
pèsent sur l’intendant.
                                                            
                                                                                
                                                                    	 	
Enfin, sa décision de garder le portrait devient, pour le spectateur averti, un 	aveu tacite	.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
 
→ 	Un  deuxième  portrait	 intervient  immédiatement, 	devenant  l’objet  de  la  querelle  entre  Arlequin  et  Dubois  et 	
assurant  ainsi  une 	progression  dramatique	 (==,  10).
                                                            
                                                                                
                                                                     Arlequin,  manipulé  par  Dubois,  rapporte  ce  qui  s’est  passé  en 	
hors	-scène  :	 il  a  été  le  témoin  d’une 	extase  quasi  mystique	 et  mentionne  un  « 	tableau  qui  est  tout  à  fait  gracieux, 	
que 	[s]	on maître considérait il n’y avait qu’un moment avec toute la satisfaction possible 	».
                                                            
                                                                                
                                                                    	
 
Ces scènes sont éloquentes : grâce aux portraits, Aramint	e est convaincue de l’amour que lui porte Dorante et 	n’y 	
est  pas  insensible.
                                                            
                                                                                
                                                                     Face  aux  railleries  de  sa  mère  et  du  comte,  elle  feint  l’indifférence  mais  s’engage  pourtant.
                                                                                                                    »
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