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Explication linéaire n°3 : Mes forêts, Extrait de « Une chute de galets », texte « C’est le bruit du monde »

Publié le 01/11/2025

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« Explication linéaire n°3 : Mes forêts, Extrait de « Une chute de galets », texte « C’est le bruit du monde » Eléments d’introduction : L’œuvre : En général : C’est pendant le confinement du printemps 2020, qu’Hélène Dorion, poétesse québécoise, poursuit et achève l’écriture de son recueil Mes forêts qui paraît l’année suivante.

« On sait tous confinés comme des arbres dans nos forêts » dit-elle, « la vie prenait soudainement une autre dimension ».

C’est cette dimension qu’explore le recueil poétique, et en particulier l’extrait étudié. Situation de l’extrait : Il s’agit du début du long poème, scandé par une sorte de refrain, qui constitue la seconde partie du livre intitulée « Une chute de galet », après « L’écorce incertaine » qui attire notre attention sur les différents éléments qui constituent les forêts.

De l’arbre à l’aile, en passant par les racines ou le sentier, Hélène Dorion nous invite à nous mettre à présent à l’écoute du bruit du monde. Problématique et plan : Comment, en nous invitant à nous mettre à l’écoute de ce qui nous entoure, Hélène Dorion renouvelle-t-elle le topos poétique du « carpe diem » ? 1ère partie : L’évocation du renouveau : Cette partie commence par un distique qui constitue en quelque sorte, le refrain du poème : (v.1-2) « C’est le bruit du monde / l’écoulement du temps ».

Il pose une sorte d’équivalence entre le bruit et le temps, comme si écouter permettait de mesurer le temps qui passe, de sentir « l’écoulement du temps ».

C’est une invitation à nous mettre à l’écoute, à avoir de l’attention à ce qui est, c’est-à-dire le monde, pour saisir le temps qui passe.

En lisant le deuxième vers en détachant toutes les syllabes, cela crée un ralentissement et accroit notre perception du temps qui passe, des secondes qui avancent.

On peut attendre de la strophe suivante, qu’elle nous présente ces différents bruits.

De façon plus générale, elle attire notre attention sur des choses plus minuscules, comme est minuscule, une seconde dans une heure de temps.

Le premier vers de la deuxième strophe est l’occasion d’un parallélisme renforcé par la gutturale initiale : « goutte de pluie et grain de sable ».

On est alors tenté de lire ce vers en mettant en valeur un rythme régulier de quatre syllabes par quatre syllabes. La suite de la strophe montre une certaine régularité rythmique dans laquelle se succède des unités de trois syllabes.

Si dans ce poème le vers 5 constitue un alexandrin de forme très classique, avec un rythme en quatre fois trois syllabes.

Ce qu’évoque ici Hélène Dorion sont des choses qui peuvent passées absolument inaperçues, soit parce qu’elles sont toutes petites : (v.3) « goutte », « grain », (v.4) « bourgeon » ou soit parce qu’on ne les regarde pas, on n’y fait pas attention : (v.5) « la branche », « un nuage », (v.7) « l’horizon ».

Se dit plus tard : « et je ne vois plus les heures plus les heures, plus l’horizon avec ses levées de lumière ».

Dans cette citation, on nous invite à regarder le bleu, (v.7) « l’horizon » où on voit la nuit se briser donc le soleil se lever.

On remarque que (v.6) « la nuit se brise » comporte quatre syllabes, ce qui crée une rupture dans le rythme de la strophe, une rupture rythmique qui renvoie au sens du poème où « la nuit se brise ».

Il y a une autre rupture au vers suivant avec (v.7) « un vent » qui comporte seulement deux syllabes et qui trouve son explication dans le dernier vers de la strophe (v.8) « plus léger que les autres ».

Le passage de trois à deux syllabes rend précisément compte de cette légèreté, la petitesse de l’expression nous invite à affiner notre perception.

Les blancs typographiques qui s’insèrent dans les vers miment aussi la lenteur et le refrain revient comme pour nous faire prendre conscience de cette attention que cette strophe nous a permis de donner au monde. 2ème partie : L’arrivée de la mauvaise saison : Cette deuxième partie va permettre de passer de la nature à l’intimité.

Elle est constituée de trois strophes de trois vers qui peuvent faire penser à des haïku japonais.

La (v.19) « feuille qui tombe » suggère l’automne, saison mélancolique que l’on peut associer ici au terme de (v.21) « solitude » qui s’intègre dans (v.20-21) « comme s’égrènent les voix dans leur solitude » qui peut faire référence au confinement, à la solitude qui nous a été imposé, qui peut-être, nous a permis d’entendre d’autres voix une fois que le bruit habituel de notre vie qui s’était tu, assourdi.

Hélène Dorion suggère ici, une correspondance entre la nature et notre état d’âme, notre état intérieur.

On avance dans la « mauvaise saison » avec la strophe suivante qui parle de l’hiver avec les mots : (v.22) « neige », « vent », (v.24) « froid » avec lesquels Hélène Dorion joue puisque c’est la « neige » et non le « vent » qui siffle d’un point de vue syntaxique.

Le verbe « siffle », vers monosyllabique, a une position isolée qui le met en valeur comme pour mieux l’entendre.

Ce sifflement persiste dans la strophe suivante grâce à l’allitération en [s] qui mime le bruit du vent.

L’absence de ponctuation, que l’on retrouve dans l’ensemble du recueil, fait que l’on ne peut savoir si l’on est confronté à une exclamation ou à une interrogation pour parler du bruit du monde, c’est le silence qui se fissure à son tour.

Comme si le silence permis par le confinement, nous permettait d’entendre autres choses.

Le vers 27 nous met dans l’attente de quelque chose par l’utilisation du complément circonstanciel de temps « soudain ». 3ème partie : L’invitation explicite à l’écoute : C’est dans cette troisième partie.... »

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